Prostitution – 6 (fr)

Qu’ on ne se méprenne pas sur notre pensée. Nous n’avons nulle préméditation de l’impossible, et, dans notre utopie humaine, nous nous arrêtons là où l’humanité manque sous nos pieds. Anéantir la misère, oui; anéantir la souffrance, non. La douleur, nous le croyons profondémont, est la loi terrestre, jusqu’à nouvel ourdre divin. Souffrir est le fond de l’homme, fond inconnu. Tant que le regard d’une femme pourra être un bouleversement, tant qu’Alceste frémira devant Célimène, tant que cette réponse glaciale sera faite à l’angoisse poignante de la passion : Dois-je prendre un bâton pour les mettre dehors?1 tant qu’Othello sera possible, tant que la toute-puissance sera impuissante à faire aimer un empereur par une gardeuse de moutons, tant qu’il suffira d’un sourire accordé ou refusé pour allumer le taureau de Phalaris dans une âme humaine, tant que les cheveux blancs d’Amolphe supplieront risiblement et lamentablement l’inexorable enfance d’Agnès, tant qu’on sera ou qu’on pourra être laid, bête, difforme, infirme, envieux, jaloux, inégal en intelligence, ou en jeunesse, ou en beauté, dédaigné, rebuté, moindre, l’homme sera terrible. Tant que le croup volera le nourrisson à la nourrice, tant que les fièvres de lait arracheront la jeune mère au jeune père éperdu, tant que le frais mariage éblouissant pourra être pris en guet-apens par une catastrophe, tant que le sépulcre aur ade brusques ouvertures sous l’éden, l’humanité se tordra les mains. Tant qu’on aimera, hélas! tant qu’il y aura dans l’homme désir, appétit, convoitise, ambition, aspiration, il y aura gémissement et douleur. Ceci est la cuisson de la flamme céleste. Qu’y pouvons-nous ? le quid divinum2 est là. Labeur est une moitié de l’homme; résignation est l’autre. Passion étant la destinée, patience est la vertu. Le problème ne nous demande pas la permission d’être et de continuer. Il faut pourtant prendre un peu l’immense mystère tel qu’il est. La quantité de fatalité qui dépend de l’homme s’appelle Misère et peut être abolie; la quantité de fatalité qui dépend de l’inconnu s’appelle Douleur et doit être contemplée et sondée avec tremblement. Améliorons tout ce qui peut être amélioré, acceptons le reste. Le travail du progrès consiste à retrancher dans la souffrance l’inutile; ce qui vient de plus haut que nous est évidemment utile. A quoi? cherchez dans l’abîme.

Corriger notre côté, cela suffit. Le côté du mystère est au mystère. L’oeuvre de l’homme est mal faite; refraisons-la. Essuyons les pleurs que nous faisons couler, lions l’artère que nous avons coupée, arrêtons l’effusion de vie que s’en va par les blessures que nous faisons à la justice et à la vérité, remettons l’équilibre partout où l’inégalité est de notre fait, au-dessus du phénomène social, sans la moindre atteinte à la propriété, cette deuxième forme de la liberté, sans diminution du droit de posséder, caracteristique de l’homme sur la terre, frontière mystérieuse des animaux, créons, par le travail de la philosophie sur les moeurs, une haute probité du riche établissant la balance entre le fait de la conscience et le fait de lo société, et reconnaissant qu’il redoit quelque chose au pauvre; respectons la pauvreté, abolissons l’indigence; les deux indigences, celle qui ne mange pas et celle qui ne pense pas, celle qu’on appelle misère et celle qu’on appelle ignorance. Faisons un genre humain honnête homme. Ce pas accompli, le dix-neuvième siècle pourra se reposer.

La misère est une sorte de maladie de peau de la civilisation. La véritable économie politique, saturée de philosophie et de réalité, agit comme un dépuratif. Guérissons le dedans; nous assainirons le dehors. La lèpre a disparu, la misère doit disparaître. Détruisons la misère.

Quant à la douleur, adorons-la, elle est notre mère. Guerre au mal humain, respect au mal divin. La douleur nous a faits et elle nous défera. Elle tient le fil qui pend sous les berceaux dans l’inconnu, et nul ne sait dans quelle mesure elle est mêlée au refroidissement des pieds des squelettes sous le plafond du sépulcre. Quand nous faisons effort sur l’extérieur de la fatalité, on sent comme une sorte d’ironie dans les ténèbres. Ce qui flotte au delà de l’home rit de nos dix doigts ouverts prenant des poignées d’ombre. Entreprendre la suppression de la douleur, autant souffler sur la gravitation. L’astrologie l’essayait et s’est harassée dans le néant. L’homme peut ôter de l’homme ce qu’il a mis sur l’homme; rien de plus. Cette surcharge de détresse, pourquoi en accablez-vous Adam? Enlevez l’indigence de dessus le dos du genre humain, puisque c’est vous qui l’y avez placée. Bornez-vous là. La misère ôtée, la haine s’évanouira, la guerre mourra, la fraternité naîtra, l’harmonie, aube auguste, enflammera l’horizon. Mais la paix, la fraternité, l’harmonie, est-ce le bonheur? dans le sens humain, oui; dans le sens divin, non. Dans l’absolu, bonheur et perfection sont synonymes. Ni lui ni elle ne sont terrestres. Quand vous seriez parfaits, vous seriez heureux; ceci est l’asymptote de votre hyperbole. Marchez. En avant. Vous trouverez cette réalisation au fond de l’infini, au point d’intersection du miasme de vos viscères avec le rayon des étoiles.

L’absolu est-il un rêve? non. Le bonheur existe-t-il? sans doute, est-ce que l’or n’existe pas? l’homme ne peut pas plus faire du bonheur qu’il ne peut faire de l’or. Voilà tout. Il trouve le bonheur, il ne le fabrique pas. Toutes vos lois et toutes vos moeurs combinées, toute la science compliquée de tout le progrès, ne peuvent rien pour ni contre le baiser qui m’a ouvert le paradis. Aucune institution sociale, aucun code, aucune bible, aucune construction politique ou religieuse ne fera qu’une femme, avec une lueur céleste dans les yeux, me dise: je t’aime! C’est là l’or; c’est là le bonheur.

Le bonheur, pierre philosophale.

Sur ce côté de la fatalité, l’homme ne peut rien. Rêver des réformes dans la région des prodiges, proposer des amendements au mystère, c’est rabâcher l’inutile; c’est perdre le temps, c’est laisser tomber les minutes goutte à goutte pour faire des ronds dans l’éternité. Quant à nous, réformateurs ardents du contingent et du relatif, nous n’avons devant l’absolu que de la rêverie et de l’agenouillement. Le mal n’est le mal pour nous qu’autant que nous pouvons le mesurer à la mesure morale qui est en nous. Nous nous sentons qualité et autorité pour flétrir Néron ou Contrafatto; mais il nous est impossible d’affirmer qu’une tempête soit un crime et qu’un tremblement de terre soit une trahison. Un coup de couteau nous indigne; nous ne nous sentons pas juge d’un coup de tonnerre. Nous ne traduisons point à notre barre l’éruption de Chimborazo. Nous reprochons Delacollogne à la civilisation; nous ne reprochons pas le crocodile à Dieu. Nous ne corrigeons pas la création; nous ne mettons pas de chevilles à la mécanique celeste. Notre philosophie n’offre pas un frein de son invention à ces locomotives qu’on nomme les astres. Quand l’ouragan épelle la nuit et la mer, répétant sans cesse les mêmes phrases, nous ignorons ce qu’il dit et à qui il parle, et nous ne laissons bégayer. Nous ne faisons point de ratures à l’insondable. Nous n’aidons point l’Inconnu énorme. Nous ne sommes pas de ceux qui jugent l’absolu, discutant et réprimandant l’élément, trouvant ceci mauvais, cela bon, et font de temps en temps un signe de satisfaction à l’infini. Nous ne disons point à Dieu : bon élève.

Entendons-nous. Qu’il faille absolument prendre en bloc la création entière comme fatale, est-ce là ce que nous prétendons? En aucune manière. Se croiser le bras purement et simplement devant le Tout mystérieux n’est pas le fait de l’homme. L’homme est esprit et par conséquent a pour fonction un vaste travail d’attaque sur le mal. Le mal, étant de l’ombre, est derrière la matière. Tourner la matière, c’est le devoir de l’intelligence. Tourner la matière, lui faire subir le sévère examen de l’âme, l’accabler de questions, ne jamais la laisser tranquille, voilà le saint labeur du progrès. L’esprit humain combat la pesanteur et la nuit, masse difforme, double et une; il sonde, fouille, creuse, perce d’outre en outre, divise, éclaire, assiège le bloc, lui livre bataille, l’entame, le bat en brèche, y applique la science, cette échelle, le prend d’assaut, de pulvérise, le met en fuîte dans la molécule, et, armé du télescope, se précipite dans l’infini à la poursuite de l’atome. La contemplation du point géométrique, la rencontre de l’âme et de la monade, leur confrontation, leur identité prodigieuse, voilà sa victoire. La découverte de l’unité.

Double et gigantesque travail, physique au début, métaphysique à la fin, qui cherche Dieu, et qui trouve le bien chemin faisant. La science procède par chapitres. La matière étant sa première rencontre, est sa première fouille. La couche superficielle percée, l’homme aperçoit l’affleurement des questions divines. Doit-il pour cela cesser son travail? non pas. L’abdication de l’homme commence-t-elle à la vision de Dieu? Point. Ce qui commence à ce moment suprême, ce n’est point l’abdication, lâcheté, c’est l’émulation; une émulation auguste; la grande joute de la créature avec le créateur. Une peste, par exemple, qu’est-ce? un phénomène double. Une part à Dieu, une part à l’homme. C’est ici pour l’homme le cas de retirer sa collaboration. Une peste est un avertissement. Habitant, que ton premier soin soit de désinfecter le logis. Il y a une immense hygiène terrestre que le penseur entrevoit, et que l’homme doit au globe.

La météorologie, qui contient une révolution gigantesque, en est à son 89. Elle commence, mais ces commencements-là ont des suites irrésistibles. Le gouvernement de l’atmosphère dans une certaine mesure n’est pas impossible à l’homme. L’homme a évidemment action sur les climats. La dureté ou la douceur de l’automne, la précocité ou le retard de l’hiver dépendent d’une muraille de glace qui se forme ou ne se forme point au nord des continents; un jour on réglera scientifiquement ces formations; quand l’homme tiendra les pôles, il tiendra les saisons. Tout progresse. La science poussant ses formules d’un plateau à l’autre, passe du solide au liquide et du liquide au fluide. L’homme commence à comprendre qu’il peut manier les fleuves, régler les torrents, discipliner les cascades, greffer un canal à une rivière, tourner le robinet d’un lac, faire ruisseler l’eau sur la terre à son gré; un jour, il fera de même ruisseler les nuées. Il sera maître de l’orage comme il est maître de l’écluse; il commandera les pluies. Le ménage du globe est à peine ébauché. Les lois de cette santé énorme laissent distinguer quelques-uns de leurs linéaments; mais cela ne suffit pas pour le travail d’ensemble, et notre planète a besoin d’une méthode que l’homme n’a pas encore créée. Défrichement et culture ne doivent point être des jeux de hasard. Sur tel point du globe une forêt est une maladie; sur tel autre point, elle est un assainissement.

Autre question : la circulation de l’homme sur la terre, correspondante à la circulation du sang dans l’homme. Stagnation, c’est paralysie; paralysie, c’est mort. Couper un isthme, c’est couper une ligature. La civilisation meurt de l’isthme de Suez et de l’isthme de Panama. La Turquie est une tumeur que la civilisation n’aurait pas sans l’isthme de Suez. Circuler, c’est vivre; circuler, c’est grandir; circuler, c’est prospérer.

Autre question : la propreté. Propreté et civilisation sont le même phénomène. Les vermines sont les stimulants de Dieu sur l’homme pour le forcer à laver son corps et à coloniser son globe. Un peuple barbare, c’est une chevelure mal peignée; un désert est un galateas. Le tigre est identique à la punaise.

Toute culture est possible. On peut cultiver une mouche : témoin l’abeille. L’orient a réussi à domestiquer le lion. Il y a une défalcation à faire dans les forces de la nature; tout n’y est pas antagonisme et refus. Celles-ci résistent, celles-là offrent leur concours. La tendance manifeste du pondérable et du palpable est d’obéir. L’impondérable est saisi lui-même par la science, et, à l’heure qu’il est, un pan de sa robe fluide frissonne dans la main de l’homme. De certaines rébellions immémoriales, la mer, la flamme, la souffrance chamelle, font peu à peu leur soumission. La boussole, l’amiante, le choloroforme, aident l’homme. Le vent, ce capricieux apparent, ne nous sera réfractaire que jusqu’au jour où une pile de Volta, haut comme l’Himalaya, mêlera la volonté de l’homme aux courants magnétiques de la planète. Des volcans humains sont possibles. Le Creusot est un commencement de cratère.

Ce mot : travailler à la terre, a un petit et un grand sens. Le laboureur travaille au champ, le penseur travaille au globe. Triptolème3 a une charrue; Pythagore en a une autre. Le gerbe de blé précède et symbolise ce splendide épanouissement, la gerbe de lumière.

Le jour en effet gagne et croit. La matière accepte, de plus en plus nettement, sa condition de servante. L’aveugle énorme qu’on appelle la force est fait pour obéir, dans une certaine mesure, à l’immense voyant qu’on appelle l’esprit. On peut le constater déjà, çà et là, la nature capitule. Le chaos abdique. Les fléaux se rangent à l’ordre, et entrent au service de l’homme, comme ces guérilleros qui, las de la montagne, offrent de se rendre, demandent un grade dans l’armée, et deviennent de bandits colonels. Le vaste mal cosmique s’amoindrit. Il y a sur plusieurs points des reculs de ténèbres. La barbarie des choses céde à la civilisation. Le travail a été commencé, il y a quarante siècles, par l’algèbre et par l’hymne; la nuit a été attaquée en même temps, d’un côté par la formule d’Hermès, de l’autre par la Strophe d’Orphée; et cette tradition est une des clartés de la mémoire du genre humain. Depuis lors, l’oeuvre n’a pas été un seul jour interrompue. Elle est parvenue aujourd’hui à ce point d’aurore qu’une humanité nouvelle est déjà presque visible sur le seuil du prochain siècle. L’ancien monde à tâtons disparaît.

Cette sublime besogne est une des plus hautes fonctions de l’homme. C’est plus qu’une fonction, c’est une mission. Un des premiers, et il y a trente ans de cela, nous l’avons dit. Nous sommes donc loin de le nier. La matière est la bête, l’homme est le dompteur.

Mais autre chose est l’effort scientifique; autre chose est la loi morale. Que l’effort scientifique des hommes aille le plus loin possible, c’est bien; quant à leur loi morale, elle lur est propre, et ne saurait les dépasser. Elle est trop courte pour s’appliquer utilement à l’incommensurable.

Est-ce à dire que, pour nous qui parlons ici, l’Inconnu soit sans loi morale? aucun blasphème ne serait plus contraire à notre pensée. Le suprême équilibre implique la suprême équité. L’immensité est exacte; donc elle est juste. Le premier fait exige le second. L’Etre n’est pas une montagne à un seul versant.

Le mystère est juste, cela est évident. Seulement, ce que nous en apercevons n’étant pas de notre dimension, nous n’en pouvons rien conclure dans le sense de notre loi propre. L’homme ne s’en irrite pas moins. Déconcerté et désespéré par l’inattendu qui sort de cette obscurité, l’homme lui addresse des reproches. Un coup du sort lui fait l’effet d’un coup de poignard. Nous-même, dans l’illusion d’optique des calamités, plus d’une fois, à défaut de la logique, nous avons eu la colère, nous avons dit à l’ouragan : tu es un pirate, et une apoplexie foudroyante nous a semblé un assassinat. Tel naufrage nous est apparu comme un complot, la mer s’était entendue avec le vent, il y avait complicité du rocher avec la vague, et de la vague avec la nuit, la lune s’était lâchement cachée derrière le nuage, la barque avait été prise en traître, nous nous sommes indigné de cette préméditation, et nous avons dénonce la catastrophe à l’infini. Le simoun est-il un méchant? C’est possible. Que l’élément ait conscience, que le fléau fasse du zèle, que l’incendie et l’inondation soient les valets du mal, que la hache soit féroce, que la vipère glisse dans la même noirceur que Marie Tudor ou Catherin de Médecis, que le Cydnus ait assassiné Alexandre, que l’écroulement de Lisbonne4 soit un coup d’Etat, que la morsure du loup à l’agneau soit de la même espèce que les questions de Caïphe à Jésus, que le faux pas soit calculé par la pierre du chemin, que le précipice soit intentionnel, que le vautour soit un bandit, que la ciguë soit une empoisonneuse, que le champignon sache ce qu’il fiat, que l’avalanche soit une scélérate, notre esprit l’a rêvé ou entrevu; ces visions sont de la vérité peut-être; rien ne donne à lintelligence humaine le droit de l’affirmer. Nous n’avons pas la notion de la responsabilité de l’abîme. Nous ne savons comment nous y prendre pour dire au gouffre : tu es injuste. Nous n’avons rien à voir aux mauvaises actions de l’immensité : elles sont ce qu’elles sont; nous ne nous y connaissons pas.

La première condition pour juger une chose, ou un être, ou un fait, c’est d’en voir les deux extrémités. Or, dans l’insondable, nous n’apercevons que de vagues anneaux de séries; d’extrémité, jamais. Là, pour nous, rien ne commence, et rien ne finit. Qu’avons-nous à dire à ce qui est là-bas, là-haut, dehors, au delà, plus loin que l’homme? c’est l’absolu. La critique du soleil est vaine. Notre infinité est telle que nous croyons sentir les imperfections de la perfection. Est-ce la faute de la perfection? Oui, répondent certains esprits audacieux, qui continuent l’escalade de Spinosa. Le contemplateur religieux se contente de secouer la tête.

L’immanent est hors de notre pensée; et nous n’avons ni poids, ni mesure, ni mètre, ni échelle, ni étiage, ni dosage, ni éprouvette, ni tarif, ni réactif, ni pierre de touche, qui puisse nous faire reconnaître le bien et le mal de l’infini, et ce qui est normal dans l’enorme. Ces mots, colère, vengeance, rancune, lâcheté, trahison, haine, sont-ils applicables à toute cette ombre? dans le prodige, la dilatation de notre loi morale arrive à l’évanouissement. Ce qui est pour nous bronze et granit devient là nuée, et se dissout, et flotte; le requin est-il un despote, le fourmi-lion est-il un hypocrite, la pie est-elle une voleuse, le devil-fish est-il un démon, le monstre est-il un monstre? nous l’ignorons. La loi morale proportionnée à l’absolu nous échappe par sa perfection même. L’infiniment grand est invisible à l’infiniment petit. Nous ne saurions blâmer Dieu comme nous blâmons César. Dieu a ses raison.

Vous qui me lisez, en ce moment, voulez-vous rendre compte de la quantité de lois que nous ignorons, dites-vous ceci : toutes les formes des nuages sont rigoureuses. Pas un atome ne se déplace au hasard. Tout flotte algébriquement.

1 Vers dit par Célimène à Alceste (Le Misanthrope, A. II, sc. 1.)
2 Ce qu’il y a de divin.
3 Triptolème eut le privilège de recevoir de Déméter la science de l’agriculture. Selon une tradition il bâtit Eleusis, en devint le roi et y fonda le culte des mystères de Déméter.
4 Le tremblement de terre de 1755 anéantit une partie de Lisbonne et fit périr plus de vingt mille de ses habitants.

Leave a Comment

CAPTCHA * Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.