Volume 4/Book 11/Chapter 6

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Les Misérables, Volume 4: The Idyll of the Rue Plumet & The Epic of the Rue Saint-Denis, Book Eleventh: The Atom Fraternizes with the Hurricane, Chapter 6: Recruits
(Tome 4: L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis, Livre onzième: L'atome fraternise avec l'ouragan, Chapitre 6: Recrues)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

La bande grossissait à chaque instant. Vers la rue des Billettes, un homme de haute taille, grisonnant, dont Courfeyrac, Enjolras et Combeferre remarquèrent la mine rude et hardie, mais qu'aucun d'eux ne connaissait, se joignit à eux. Gavroche occupé de chanter, de siffler, de bourdonner, d'aller en avant, et de cogner aux volets des boutiques avec la crosse de son pistolet sans chien, ne fit pas attention à cet homme.

Il se trouva que, rue de la Verrerie, ils passèrent devant la porte de Courfeyrac.

—Cela se trouve bien, dit Courfeyrac, j'ai oublié ma bourse, et j'ai perdu mon chapeau. Il quitta l'attroupement et monta chez lui quatre à quatre. Il prit un vieux chapeau et sa bourse. Il prit aussi un grand coffre carré de la dimension d'une grosse valise qui était caché dans son linge sale. Comme il redescendait en courant, la portière le héla.

—Monsieur de Courfeyrac!

—Portière, comment vous appelez-vous? riposta Courfeyrac.

La portière demeura ébahie.

—Mais vous le savez bien, je suis la concierge, je me nomme la mère Veuvain.

—Eh bien, si vous m'appelez encore monsieur de Courfeyrac, je vous appelle mère de Veuvain. Maintenant, parlez, qu'y a-t-il? qu'est-ce?

—Il y a là quelqu'un qui veut vous parler.

—Qui ça?

—Je ne sais pas.

—Où ça?

—Dans ma loge.

—Au diable! fit Courfeyrac.

—Mais ça attend depuis plus d'une heure que vous rentriez! reprit la portière.

En même temps, une espèce de jeune ouvrier, maigre, blême, petit, marqué de taches de rousseur, vêtu d'une blouse trouée et d'un pantalon de velours à côtes rapiécé, et qui avait plutôt l'air d'une fille accoutrée en garçon que d'un homme, sortit de la loge et dit à Courfeyrac d'une voix qui, par exemple, n'était pas le moins du monde une voix de femme:

—Monsieur Marius, s'il vous plaît?

—Il n'y est pas.

—Rentrera-t-il ce soir?

—Je n'en sais rien.

Et Courfeyrac ajouta:—Quant à moi, je ne rentrerai pas.

Le jeune homme le regarda fixement et lui demanda:

—Pourquoi cela?

—Parce que.

—Où allez-vous donc?

—Qu'est-ce que cela te fait?

—Voulez-vous que je vous porte votre coffre?

—Je vais aux barricades.

—Voulez-vous que j'aille avec vous?

—Si tu veux! répondit Courfeyrac. La rue est libre, les pavés sont à tout le monde.

Et il s'échappa en courant pour rejoindre ses amis. Quand il les eut rejoints, il donna le coffre à porter à l'un d'eux. Ce ne fut qu'un grand quart d'heure après qu'il s'aperçut que le jeune homme les avait en effet suivis.

Un attroupement ne va pas précisément où il veut. Nous avons expliqué que c'est un coup de vent qui l'emporte. Ils dépassèrent Saint-Merry et se trouvèrent, sans trop savoir comment, rue Saint-Denis.

English text[edit]

The band augmented every moment. Near the Rue des Billettes, a man of lofty stature, whose hair was turning gray, and whose bold and daring mien was remarked by Courfeyrac, Enjolras, and Combeferre, but whom none of them knew, joined them. Gavroche, who was occupied in singing, whistling, humming, running on ahead and pounding on the shutters of the shops with the butt of his triggerless pistol; paid no attention to this man.

It chanced that in the Rue de la Verrerie, they passed in front of Courfeyrac's door.

"This happens just right," said Courfeyrac, "I have forgotten my purse, and I have lost my hat."

He quitted the mob and ran up to his quarters at full speed. He seized an old hat and his purse.

He also seized a large square coffer, of the dimensions of a large valise, which was concealed under his soiled linen.

As he descended again at a run, the portress hailed him:—

"Monsieur de Courfeyrac!"

"What's your name, portress?"

The portress stood bewildered.

"Why, you know perfectly well, I'm the concierge; my name is Mother Veuvain."

"Well, if you call me Monsieur de Courfeyrac again, I shall call you Mother de Veuvain. Now speak, what's the matter? What do you want?"

"There is some one who wants to speak with you."

"Who is it?"

"I don't know."

"Where is he?"

"In my lodge."

"The devil!" ejaculated Courfeyrac.

"But the person has been waiting your return for over an hour," said the portress.

At the same time, a sort of pale, thin, small, freckled, and youthful artisan, clad in a tattered blouse and patched trousers of ribbed velvet, and who had rather the air of a girl accoutred as a man than of a man, emerged from the lodge and said to Courfeyrac in a voice which was not the least in the world like a woman's voice:—

"Monsieur Marius, if you please."

"He is not here."

"Will he return this evening?"

"I know nothing about it."

And Courfeyrac added:—

"For my part, I shall not return."

The young man gazed steadily at him and said:—

"Why not?"

"Because."

"Where are you going, then?"

"What business is that of yours?"

"Would you like to have me carry your coffer for you?"

"I am going to the barricades."

"Would you like to have me go with you?"

"If you like!" replied Courfeyrac. "The street is free, the pavements belong to every one."

And he made his escape at a run to join his friends. When he had rejoined them, he gave the coffer to one of them to carry. It was only a quarter of an hour after this that he saw the young man, who had actually followed them.

A mob does not go precisely where it intends. We have explained that a gust of wind carries it away. They overshot Saint-Merry and found themselves, without precisely knowing how, in the Rue Saint-Denis.

Translation notes[edit]

Textual notes[edit]

Citations[edit]