Volume 3/Book 3/Chapter 6

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Les Misérables, Volume 3: Marius, Book Third: The Grandfather and the Grandson, Chapter 6: The Consequences of having met a Warden
(Tome 3: Marius, Livre troisième: Le grand-père et le petit-fils, Chapitre 6: Ce que c'est que d'avoir rencontrer un marguillier)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

Où alla Marius, on le verra un peu plus loin.


Marius fut trois jours absent, puis il revint à Paris, alla droit à la bibliothèque de l'école de droit, et demanda la collection du Moniteur.


Il lut le Moniteur, il lut toutes les histoires de la République et de l'empire, le Mémorial de Sainte-Hélène, tous les mémoires, les journaux, les bulletins, les proclamations; il dévora tout. La première fois qu'il rencontra le nom de son père dans les bulletins de la grande Armée, il en eut la fièvre toute une semaine. Il alla voir les généraux sous lesquels Georges Pontmercy avait servi, entre autres le comte H. Le marguillier Mabeuf, qu'il était allé revoir, lui avait conté la vie de Vernon, la retraite du colonel, ses fleurs, sa solitude. Marius arriva à connaître pleinement cet homme rare, sublime et doux, cette espèce de lion-agneau qui avait été son père.


Cependant, occupé de cette étude qui lui prenait tous ses instants comme toutes ses pensées, il ne voyait presque plus les Gillenormand. Aux heures des repas, il paraissait; puis on le cherchait, il n'était plus là. La tante bougonnait. Le père Gillenormand souriait. Bah! bah! c'est le temps des fillettes!—Quelquefois le vieillard ajoutait:—Diable! je croyais que c'était une galanterie, il paraît que c'est une passion.


C'était une passion en effet. Marius était en train d'adorer son père.


En même temps un changement extraordinaire se faisait dans ses idées. Les phases de ce changement furent nombreuses et successives. Comme ceci est l'histoire de beaucoup d'esprits de notre temps, nous croyons utile de suivre ces phases pas à pas et de les indiquer toutes.


Cette histoire où il venait de mettre les yeux l'effarait.


Le premier effet fut l'éblouissement.


La République, l'empire, n'avaient été pour lui jusqu'alors que des mots monstrueux. La République, une guillotine dans un crépuscule; l'empire, un sabre dans la nuit. Il venait d'y regarder, et là où il s'attendait à ne trouver qu'un chaos de ténèbres, il avait vu, avec une sorte de surprise inouïe mêlée de crainte et de joie, étinceler des astres, Mirabeau, Vergniaud, Saint-Just, Robespierre, Camille Desmoulins, Danton, et se lever un soleil, Napoléon. Il ne savait où il en était. Il reculait aveuglé de clartés. Peu à peu, l'étonnement passé, il s'accoutuma à ces rayonnements, il considéra les actions sans vertige, il examina les personnages sans terreur; la révolution et l'empire se mirent lumineusement en perspective devant sa prunelle visionnaire; il vit chacun de ces deux groupes d'événements et d'hommes se résumer dans deux faits énormes; la République dans la souveraineté du droit civique restituée aux masses, l'empire dans la souveraineté de l'idée française imposée à l'Europe; il vit sortir de la révolution la grande figure du peuple et de l'empire la grande figure de la France. Il se déclara dans sa conscience que tout cela avait été bon.


Ce que son éblouissement négligeait dans cette première appréciation beaucoup trop synthétique, nous ne croyons pas nécessaire de l'indiquer ici. C'est l'état d'un esprit en marche que nous constatons. Les progrès ne se font pas tous en une étape. Cela dit, une fois pour toutes, pour ce qui précède comme pour ce qui va suivre, nous continuons.


Il s'aperçut alors que jusqu'à ce moment il n'avait pas plus compris son pays qu'il n'avait compris son père. Il n'avait connu ni l'un ni l'autre, et il avait eu une sorte de nuit volontaire sur les yeux. Il voyait maintenant; et d'un côté il admirait, de l'autre il adorait.


Il était plein de regrets, et de remords, et il songeait avec désespoir que tout ce qu'il avait dans l'âme, il ne pouvait plus le dire maintenant qu'à un tombeau! Oh! si son père avait existé, s'il l'avait eu encore, si Dieu dans sa compassion et dans sa bonté avait permis que ce père fût encore vivant, comme il aurait couru, comme il se serait précipité, comme il aurait crié à son père: Père! me voici! c'est moi! j'ai le même cœur que toi! je suis ton fils! Comme il aurait embrassé sa tête blanche, inondé ses cheveux de larmes, contemplé sa cicatrice, pressé ses mains, adoré ses vêtements, baisé ses pieds! Oh! pourquoi ce père était-il mort si tôt, avant l'âge, avant la justice, avant l'amour de son fils! Marius avait un continuel sanglot dans le cœur qui disait à tout moment: hélas! En même temps, il devenait plus vraiment sérieux, plus vraiment grave, plus sûr de sa foi et de sa pensée. À chaque instant des lueurs du vrai venaient compléter sa raison. Il se faisait en lui comme une croissance intérieure. Il sentait une sorte d'agrandissement naturel que lui apportaient ces deux choses, nouvelles pour lui, son père et sa patrie.


Comme lorsqu'on a une clef, tout s'ouvrait; il s'expliquait ce qu'il avait haï, il pénétrait ce qu'il avait abhorré; il voyait désormais clairement le sens providentiel, divin et humain, des grandes choses qu'on lui avait appris à détester et des grands hommes qu'on lui avait enseigné à maudire. Quand il songeait à ses précédentes opinions, qui n'étaient que d'hier et qui pourtant lui semblaient déjà si anciennes, il s'indignait et il souriait.


De la réhabilitation de son père il avait naturellement passé à la réhabilitation de Napoléon.


Pourtant, celle-ci, disons-le, ne s'était point faite sans labeur.


Dès l'enfance on l'avait imbu des jugements du parti de 1814 sur Bonaparte. Or, tous les préjugés de la Restauration, tous ses intérêts, tous ses instincts, tendaient à défigurer Napoléon. Elle l'exécrait plus encore que Robespierre. Elle avait exploité assez habilement la fatigue de la nation et la haine des mères. Bonaparte était devenu une sorte de monstre presque fabuleux, et, pour le peindre à l'imagination du peuple qui, comme nous l'indiquions tout à l'heure, ressemble à l'imagination des enfants, le parti de 1814 faisait apparaître successivement tous les masques effrayants, depuis ce qui est terrible en restant grandiose jusqu'à ce qui est terrible en devenant grotesque, depuis Tibère jusqu'à Croquemitaine. Ainsi, en parlant de Bonaparte, on était libre de sangloter ou de pouffer de rire, pourvu que la haine fît la basse. Marius n'avait jamais eu—sur cet homme, comme on l'appelait,—d'autres idées dans l'esprit. Elles s'étaient combinées avec la ténacité qui était dans sa nature. Il y avait en lui tout un petit homme têtu qui haïssait Napoléon.


En lisant l'histoire, en l'étudiant surtout dans les documents et les matériaux, le voile qui couvrait Napoléon aux yeux de Marius se déchira peu à peu. Il entrevit quelque chose d'immense, et soupçonna qu'il s'était trompé jusqu'à ce moment sur Bonaparte comme sur tout le reste; chaque jour il voyait mieux; et il se mit à gravir lentement, pas à pas, au commencement presque à regret, ensuite avec enivrement et comme attiré par une fascination irrésistible, d'abord les degrés sombres, puis les degrés vaguement éclairés, enfin les degrés lumineux et splendides de l'enthousiasme.


Une nuit, il était seul dans sa petite chambre située sous le toit. Sa bougie était allumée; il lisait accoudé sur sa table à côté de sa fenêtre ouverte. Toutes sortes de rêveries lui arrivaient de l'espace et se mêlaient à sa pensée. Quel spectacle que la nuit! on entend des bruits sourds sans savoir d'où ils viennent, on voit rutiler comme une braise Jupiter qui est douze cents fois plus gros que la terre, l'azur est noir, les étoiles brillent, c'est formidable.


Il lisait les bulletins de la grande Armée, ces strophes héroïques écrites sur le champ de bataille; il y voyait par intervalles le nom de son père, toujours le nom de l'empereur; tout le grand empire lui apparaissait; il sentait comme une marée qui se gonflait en lui et qui montait; il lui semblait par moments que son père passait près de lui comme un souffle, et lui parlait à l'oreille; il devenait peu à peu étrange; il croyait entendre les tambours, le canon, les trompettes, le pas mesuré des bataillons, le galop sourd et lointain des cavaleries; de temps en temps ses yeux se levaient vers le ciel et regardaient luire dans les profondeurs sans fond les constellations colossales, puis ils retombaient sur le livre et ils y voyaient d'autres choses colossales remuer confusément. Il avait le cœur serré. Il était transporté, tremblant, haletant; tout à coup, sans savoir lui-même ce qui était en lui et à quoi il obéissait, il se dressa, étendit ses deux bras hors de la fenêtre, regarda fixement l'ombre, le silence, l'infini ténébreux, l'immensité éternelle, et cria: Vive l'empereur!


À partir de ce moment, tout fut dit. L'ogre de Corse,—l'usurpateur,—le tyran,—le monstre qui était l'amant de ses sœurs,—l'histrion qui prenait des leçons de Talma,—l'empoisonneur de Jaffa,—le tigre,—Buonaparté,—tout cela s'évanouit, et fit place dans son esprit à un vague et éclatant rayonnement où resplendissait à une hauteur inaccessible le pâle fantôme de marbre de César. L'empereur n'avait été pour son père que le bien-aimé capitaine qu'on admire et pour qui l'on se dévoue; il fut pour Marius quelque chose de plus. Il fut le constructeur prédestiné du groupe français succédant au groupe romain dans la domination de l'univers. Il fut le prodigieux architecte d'un écroulement, le continuateur de Charlemagne, de Louis XI, de Henri IV, de Richelieu, de Louis XIV et du comité de salut public, ayant sans doute ses taches, ses fautes et même son crime, c'est-à-dire étant homme; mais auguste dans ses fautes, brillant dans ses taches, puissant dans son crime. Il fut l'homme prédestiné qui avait forcé toutes les nations à dire:—la grande nation. Il fut mieux encore; il fut l'incarnation même de la France, conquérant l'Europe par l'épée qu'il tenait et le monde par la clarté qu'il jetait. Marius vit en Bonaparte le spectre éblouissant qui se dressera toujours sur la frontière et qui gardera l'avenir. Despote, mais dictateur; despote résultant d'une République et résumant une révolution. Napoléon devint pour lui l'homme-peuple comme Jésus est l'homme-Dieu.


On le voit, à la façon de tous les nouveaux venus dans une religion, sa conversion l'enivrait, il se précipitait dans l'adhésion et il allait trop loin. Sa nature était ainsi: une fois sur une pente, il lui était presque impossible d'enrayer. Le fanatisme pour l'épée le gagnait et compliquait dans son esprit l'enthousiasme pour l'idée. Il ne s'apercevait point qu'avec le génie, et pêle-mêle, il admirait la force, c'est-à-dire qu'il installait dans les deux compartiments de son idolâtrie, d'un côté ce qui est divin, de l'autre ce qui est brutal. À plusieurs égards, il s'était mis à se tromper autrement. Il admettait tout. Il y a une manière de rencontrer l'erreur en allant à la vérité. Il avait une sorte de bonne foi violente qui prenait tout en bloc. Dans la voie nouvelle où il était entré, en jugeant les torts de l'ancien régime comme en mesurant la gloire de Napoléon, il négligeait les circonstances atténuantes.


Quoi qu'il en fût, un pas prodigieux était fait. Où il avait vu autrefois la chute de la monarchie, il voyait maintenant l'avènement de la France. Son orientation était changée. Ce qui avait été le couchant était le levant. Il s'était retourné.


Toutes ces révolutions s'accomplissaient en lui sans que sa famille s'en doutât.


Quand, dans ce mystérieux travail, il eut tout à fait perdu son ancienne peau de bourbonien et d'ultra, quand il eut dépouillé l'aristocrate, le jacobite et le royaliste, lorsqu'il fut pleinement révolutionnaire, profondément démocrate, et presque républicain, il alla chez un graveur du quai des Orfèvres et y commanda cent cartes portant ce nom: le baron Marius Pontmercy.


Ce qui n'était qu'une conséquence très logique du changement qui s'était opéré en lui, changement dans lequel tout gravitait autour de son père. Seulement, comme il ne connaissait personne, et qu'il ne pouvait semer ces cartes chez aucun portier, il les mit dans sa poche.


Par une autre conséquence naturelle, à mesure qu'il se rapprochait de son père, de sa mémoire, et des choses pour lesquelles le colonel avait combattu vingt-cinq ans, il s'éloignait de son grand-père. Nous l'avons dit, dès longtemps l'humeur de M. Gillenormand ne lui agréait point. Il y avait déjà entre eux toutes les dissonances de jeune homme grave à vieillard frivole. La gaîté de Géronte choque et exaspère la mélancolie de Werther. Tant que les mêmes opinions politiques et les mêmes idées leur avaient été communes, Marius s'était rencontré là avec M. Gillenormand comme sur un pont. Quand ce pont tomba, l'abîme se fit. Et puis, par-dessus tout, Marius éprouvait des mouvements de révolte inexprimables en songeant que c'était M. Gillenormand qui, pour des motifs stupides, l'avait arraché sans pitié au colonel, privant ainsi le père de l'enfant et l'enfant du père.


À force de piété pour son père, Marius en était presque venu à l'aversion pour son aïeul.


Rien de cela du reste, nous l'avons dit, ne se trahissait au dehors. Seulement il était froid de plus en plus; laconique aux repas, et rare dans la maison. Quand sa tante l'en grondait, il était très doux et donnait pour prétexte ses études, les cours, les examens, des conférences, etc. Le grand-père ne sortait pas de son diagnostic infaillible:—Amoureux! Je m'y connais.


Marius faisait de temps en temps quelques absences.


Où va-t-il donc comme cela? demandait la tante.


Dans un de ces voyages, toujours très courts, il était allé à Montfermeil pour obéir à l'indication que son père lui avait laissée, et il avait cherché l'ancien sergent de Waterloo, l'aubergiste Thénardier. Thénardier avait fait faillite, l'auberge était fermée, et l'on ne savait ce qu'il était devenu. Pour ces recherches, Marius fut quatre jours hors de la maison.


—Décidément, dit le grand-père, il se dérange.


On avait cru remarquer qu'il portait sur sa poitrine et sous sa chemise quelque chose qui était attaché à son cou par un ruban noir.


English text[edit]

Where it was that Marius went will be disclosed a little further on.

Marius was absent for three days, then he returned to Paris, went straight to the library of the law-school and asked for the files of the Moniteur.


He read the Moniteur, he read all the histories of the Republic and the Empire, the Memorial de Sainte-Helene, all the memoirs, all the newspapers, the bulletins, the proclamations; he devoured everything. The first time that he came across his father's name in the bulletins of the grand army, he had a fever for a week. He went to see the generals under whom Georges Pontmercy had served, among others, Comte H. Church-warden Mabeuf, whom he went to see again, told him about the life at Vernon, the colonel's retreat, his flowers, his solitude. Marius came to a full knowledge of that rare, sweet, and sublime man, that species of lion-lamb who had been his father.


In the meanwhile, occupied as he was with this study which absorbed all his moments as well as his thoughts, he hardly saw the Gillenormands at all. He made his appearance at meals; then they searched for him, and he was not to be found. Father Gillenormand smiled. "Bah! bah! He is just of the age for the girls!" Sometimes the old man added: "The deuce! I thought it was only an affair of gallantry, It seems that it is an affair of passion!"


It was a passion, in fact. Marius was on the high road to adoring his father.


At the same time, his ideas underwent an extraordinary change. The phases of this change were numerous and successive. As this is the history of many minds of our day, we think it will prove useful to follow these phases step by step and to indicate them all.


That history upon which he had just cast his eyes appalled him.


The first effect was to dazzle him.


Up to that time, the Republic, the Empire, had been to him only monstrous words. The Republic, a guillotine in the twilight; the Empire, a sword in the night. He had just taken a look at it, and where he had expected to find only a chaos of shadows, he had beheld, with a sort of unprecedented surprise, mingled with fear and joy, stars sparkling, Mirabeau, Vergniaud, Saint-Just, Robespierre, Camille, Desmoulins, Danton, and a sun arise, Napoleon. He did not know where he stood. He recoiled, blinded by the brilliant lights. Little by little, when his astonishment had passed off, he grew accustomed to this radiance, he contemplated these deeds without dizziness, he examined these personages without terror; the Revolution and the Empire presented themselves luminously, in perspective, before his mind's eye; he beheld each of these groups of events and of men summed up in two tremendous facts: the Republic in the sovereignty of civil right restored to the masses, the Empire in the sovereignty of the French idea imposed on Europe; he beheld the grand figure of the people emerge from the Revolution, and the grand figure of France spring forth from the Empire. He asserted in his conscience, that all this had been good. What his dazzled state neglected in this, his first far too synthetic estimation, we do not think it necessary to point out here. It is the state of a mind on the march that we are recording. Progress is not accomplished in one stage. That stated, once for all, in connection with what precedes as well as with what is to follow, we continue.


He then perceived that, up to that moment, he had comprehended his country no more than he had comprehended his father. He had not known either the one or the other, and a sort of voluntary night had obscured his eyes. Now he saw, and on the one hand he admired, while on the other he adored.


He was filled with regret and remorse, and he reflected in despair that all he had in his soul could now be said only to the tomb. Oh! if his father had still been in existence, if he had still had him, if God, in his compassion and his goodness, had permitted his father to be still among the living, how he would have run, how he would have precipitated himself, how he would have cried to his father: "Father! Here I am! It is I! I have the same heart as thou! I am thy son!" How he would have embraced that white head, bathed his hair in tears, gazed upon his scar, pressed his hands, adored his garment, kissed his feet! Oh! Why had his father died so early, before his time, before the justice, the love of his son had come to him? Marius had a continual sob in his heart, which said to him every moment: "Alas!" At the same time, he became more truly serious, more truly grave, more sure of his thought and his faith. At each instant, gleams of the true came to complete his reason. An inward growth seemed to be in progress within him. He was conscious of a sort of natural enlargement, which gave him two things that were new to him—his father and his country.


As everything opens when one has a key, so he explained to himself that which he had hated, he penetrated that which he had abhorred; henceforth he plainly perceived the providential, divine and human sense of the great things which he had been taught to detest, and of the great men whom he had been instructed to curse. When he reflected on his former opinions, which were but those of yesterday, and which, nevertheless, seemed to him already so very ancient, he grew indignant, yet he smiled.


From the rehabilitation of his father, he naturally passed to the rehabilitation of Napoleon.


But the latter, we will confess, was not effected without labor.


From his infancy, he had been imbued with the judgments of the party of 1814, on Bonaparte. Now, all the prejudices of the Restoration, all its interests, all its instincts tended to disfigure Napoleon. It execrated him even more than it did Robespierre. It had very cleverly turned to sufficiently good account the fatigue of the nation, and the hatred of mothers. Bonaparte had become an almost fabulous monster, and in order to paint him to the imagination of the people, which, as we lately pointed out, resembles the imagination of children, the party of 1814 made him appear under all sorts of terrifying masks in succession, from that which is terrible though it remains grandiose to that which is terrible and becomes grotesque, from Tiberius to the bugaboo. Thus, in speaking of Bonaparte, one was free to sob or to puff up with laughter, provided that hatred lay at the bottom. Marius had never entertained—about that man, as he was called—any other ideas in his mind. They had combined with the tenacity which existed in his nature. There was in him a headstrong little man who hated Napoleon.


On reading history, on studying him, especially in the documents and materials for history, the veil which concealed Napoleon from the eyes of Marius was gradually rent. He caught a glimpse of something immense, and he suspected that he had been deceived up to that moment, on the score of Bonaparte as about all the rest; each day he saw more distinctly; and he set about mounting, slowly, step by step, almost regretfully in the beginning, then with intoxication and as though attracted by an irresistible fascination, first the sombre steps, then the vaguely illuminated steps, at last the luminous and splendid steps of enthusiasm.


One night, he was alone in his little chamber near the roof. His candle was burning; he was reading, with his elbows resting on his table close to the open window. All sorts of reveries reached him from space, and mingled with his thoughts. What a spectacle is the night! One hears dull sounds, without knowing whence they proceed; one beholds Jupiter, which is twelve hundred times larger than the earth, glowing like a firebrand, the azure is black, the stars shine; it is formidable.


He was perusing the bulletins of the grand army, those heroic strophes penned on the field of battle; there, at intervals, he beheld his father's name, always the name of the Emperor; the whole of that great Empire presented itself to him; he felt a flood swelling and rising within him; it seemed to him at moments that his father passed close to him like a breath, and whispèred in his ear; he gradually got into a singular state; he thought that he heard drums, cannon, trumpets, the measured tread of battalions, the dull and distant gallop of the cavalry; from time to time, his eyes were raised heavenward, and gazed upon the colossal constellations as they gleamed in the measureless depths of space, then they fell upon his book once more, and there they beheld other colossal things moving confusedly. His heart contracted within him. He was in a transport, trembling, panting. All at once, without himself knowing what was in him, and what impulse he was obeying, he sprang to his feet, stretched both arms out of the window, gazed intently into the gloom, the silence, the infinite darkness, the eternal immensity, and exclaimed: "Long live the Emperor!"


From that moment forth, all was over; the Ogre of Corsica,—the usurper,—the tyrant,—the monster who was the lover of his own sisters,—the actor who took lessons of Talma,—the poisoner of Jaffa,—the tiger,—Buonaparte,—all this vanished, and gave place in his mind to a vague and brilliant radiance in which shone, at an inaccessible height, the pale marble phantom of Caesar. The Emperor had been for his father only the well-beloved captain whom one admires, for whom one sacrifices one's self; he was something more to Marius. He was the predestined constructor of the French group, succeeding the Roman group in the domination of the universe. He was a prodigious architect, of a destruction, the continuer of Charlemagne, of Louis XI., of Henry IV., of Richelieu, of Louis XIV., and of the Committee of Public Safety, having his spots, no doubt, his faults, his crimes even, being a man, that is to say; but august in his faults, brilliant in his spots, powerful in his crime.


He was the predestined man, who had forced all nations to say: "The great nation!" He was better than that, he was the very incarnation of France, conquering Europe by the sword which he grasped, and the world by the light which he shed. Marius saw in Bonaparte the dazzling spectre which will always rise upon the frontier, and which will guard the future. Despot but dictator; a despot resulting from a republic and summing up a revolution. Napoleon became for him the man-people as Jesus Christ is the man-God.


It will be perceived, that like all new converts to a religion, his conversion intoxicated him, he hurled himself headlong into adhesion and he went too far. His nature was so constructed; once on the downward slope, it was almost impossible for him to put on the drag. Fanaticism for the sword took possession of him, and complicated in his mind his enthusiasm for the idea. He did not perceive that, along with genius, and pell-mell, he was admitting force, that is to say, that he was installing in two compartments of his idolatry, on the one hand that which is divine, on the other that which is brutal. In many respects, he had set about deceiving himself otherwise. He admitted everything. There is a way of encountering error while on one's way to the truth. He had a violent sort of good faith which took everything in the lump. In the new path which he had entered on, in judging the mistakes of the old regime, as in measuring the glory of Napoleon, he neglected the attenuating circumstances.


At all events, a tremendous step had been taken. Where he had formerly beheld the fall of the monarchy, he now saw the advent of France. His orientation had changed. What had been his East became the West. He had turned squarely round.


All these revolutions were accomplished within him, without his family obtaining an inkling of the case.


When, during this mysterious labor, he had entirely shed his old Bourbon and ultra skin, when he had cast off the aristocrat, the Jacobite and the Royalist, when he had become thoroughly a revolutionist, profoundly democratic and republican, he went to an engraver on the Quai des Orfevres and ordered a hundred cards bearing this name: Le Baron Marius Pontmercy.


This was only the strictly logical consequence of the change which had taken place in him, a change in which everything gravitated round his father.


Only, as he did not know any one and could not sow his cards with any porter, he put them in his pocket.


By another natural consequence, in proportion as he drew nearer to his father, to the latter's memory, and to the things for which the colonel had fought five and twenty years before, he receded from his grandfather. We have long ago said, that M. Gillenormand's temper did not please him. There already existed between them all the dissonances of the grave young man and the frivolous old man. The gayety of Geronte shocks and exasperates the melancholy of Werther. So long as the same political opinions and the same ideas had been common to them both, Marius had met M. Gillenormand there as on a bridge. When the bridge fell, an abyss was formed. And then, over and above all, Marius experienced unutterable impulses to revolt, when he reflected that it was M. Gillenormand who had, from stupid motives, torn him ruthlessly from the colonel, thus depriving the father of the child, and the child of the father.


By dint of pity for his father, Marius had nearly arrived at aversion for his grandfather.


Nothing of this sort, however, was betrayed on the exterior, as we have already said. Only he grew colder and colder; laconic at meals, and rare in the house. When his aunt scolded him for it, he was very gentle and alleged his studies, his lectures, the examinations, etc., as a pretext. His grandfather never departed from his infallible diagnosis: "In love! I know all about it."


From time to time Marius absented himself.


"Where is it that he goes off like this?" said his aunt.


On one of these trips, which were always very brief, he went to Montfermeil, in order to obey the injunction which his father had left him, and he sought the old sergeant to Waterloo, the inn-keeper Thenardier. Thenardier had failed, the inn was closed, and no one knew what had become of him. Marius was away from the house for four days on this quest.


"He is getting decidedly wild," said his grandfather.


They thought they had noticed that he wore something on his breast, under his shirt, which was attached to his neck by a black ribbon.


Translation notes[edit]

Textual notes[edit]

Citations[edit]