Volume 2/Book 4/Chapter 1

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Les Misérables, Volume 2: Cosette, Book Fourth: The Gorbeau Hovel, Chapter 1: Master Gorbeau
((Tome 2: Cosette, Livre quatrième: La masure Gorbeau, Chapitre 1: Maître Gorbeau)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

Il y a quarante ans, le promeneur solitaire qui s'aventurait dans les pays perdus de la Salpêtrière, et qui montait par le boulevard jusque vers la barrière d'Italie, arrivait à des endroits où l'on eût pu dire que Paris disparaissait. Ce n'était pas la solitude, il y avait des passants; ce n'était pas la campagne, il y avait des maisons et des rues; ce n'était pas une ville, les rues avaient des ornières comme les grandes routes et l'herbe y poussait; ce n'était pas un village, les maisons étaient trop hautes. Qu'était-ce donc? C'était un lieu habité où il n'y avait personne, c'était un lieu désert où il y avait quelqu'un; c'était un boulevard de la grande ville, une rue de Paris, plus farouche la nuit qu'une forêt, plus morne le jour qu'un cimetière.


C'était le vieux quartier du Marché-aux-Chevaux.


Ce promeneur, s'il se risquait au delà des quatre murs caducs de ce Marché-aux-Chevaux, s'il consentait même à dépasser la rue du Petit-Banquier, après avoir laissé à sa droite un courtil gardé par de hautes murailles, puis un pré où se dressaient des meules de tan pareilles à des huttes de castors gigantesques, puis un enclos encombré de bois de charpente avec des tas de souches, de sciures et de copeaux en haut desquels aboyait un gros chien, puis un long mur bas tout en ruine, avec une petite porte noire et en deuil, chargé de mousses qui s'emplissaient de fleurs au printemps, puis, au plus désert, une affreuse bâtisse décrépite sur laquelle on lisait en grosses lettres: DEFENSE D'AFFICHER, ce promeneur hasardeux atteignait l'angle de la rue des Vignes-Saint-Marcel, latitudes peu connues. Là, près d'une usine et entre deux murs de jardins, on voyait en ce temps-là une masure qui, au premier coup d'œil, semblait petite comme une chaumière et qui en réalité était grande comme une cathédrale. Elle se présentait sur la voie publique de côté, par le pignon; de là son exiguïté apparente. Presque toute la maison était cachée. On n'en apercevait que la porte et une fenêtre.


Cette masure n'avait qu'un étage.


En l'examinant, le détail qui frappait d'abord, c'est que cette porte n'avait jamais pu être que la porte d'un bouge, tandis que cette croisée, si elle eût été coupée dans la pierre de taille au lieu de l'être dans le moellon, aurait pu être la croisée d'un hôtel.


La porte n'était autre chose qu'un assemblage de planches vermoulues grossièrement reliées par des traverses pareilles à des bûches mal équarries. Elle s'ouvrait immédiatement sur un roide escalier à hautes marches, boueux, plâtreux, poudreux, de la même largeur qu'elle, qu'on voyait de la rue monter droit comme une échelle et disparaître dans l'ombre entre deux murs. Le haut de la baie informe que battait cette porte était masqué d'une volige étroite au milieu de laquelle on avait scié un jour triangulaire, tout ensemble lucarne et vasistas quand la porte était fermée. Sur le dedans de la porte un pinceau trempé dans l'encre avait tracé en deux coups de poing le chiffre 52, et au-dessus de la volige le même pinceau avait barbouillé le numéro 50; de sorte qu'on hésitait. Où est-on? Le dessus de la porte dit: au numéro 50; le dedans réplique: non, au numéro 52. On ne sait quels chiffons couleur de poussière pendaient comme des draperies au vasistas triangulaire.


La fenêtre était large, suffisamment élevée, garnie de persiennes et de châssis à grands carreaux; seulement ces grands carreaux avaient des blessures variées, à la fois cachées et trahies par un ingénieux bandage en papier, et les persiennes, disloquées et descellées, menaçaient plutôt les passants qu'elles ne gardaient les habitants. Les abat-jour horizontaux y manquaient çà et là et étaient naïvement remplacés par des planches clouées perpendiculairement; si bien que la chose commençait en persienne et finissait en volet.


Cette porte qui avait l'air immonde et cette fenêtre qui avait l'air honnête, quoique délabrée, ainsi vues sur la même maison, faisaient l'effet de deux mendiants dépareillés qui iraient ensemble et marcheraient côte à côte avec deux mines différentes sous les mêmes haillons, l'un ayant toujours été un gueux, l'autre ayant été un gentilhomme.


L'escalier menait à un corps de bâtiment très vaste qui ressemblait à un hangar dont on aurait fait une maison. Ce bâtiment avait pour tube intestinal un long corridor sur lequel s'ouvraient, à droite et à gauche, des espèces de compartiments de dimensions variées, à la rigueur logeables et plutôt semblables à des échoppes qu'à des cellules. Ces chambres prenaient jour sur des terrains vagues des environs. Tout cela était obscur, fâcheux, blafard, mélancolique, sépulcral; traversé, selon que les fentes étaient dans le toit ou dans la porte, par des rayons froids ou par des bises glacées. Une particularité intéressante et pittoresque de ce genre d'habitation, c'est l'énormité des araignées.


À gauche de la porte d'entrée, sur le boulevard, à hauteur d'homme, une lucarne qu'on avait murée faisait une niche carrée pleine de pierres que les enfants y jetaient en passant.


Une partie de ce bâtiment a été dernièrement démolie. Ce qui en reste aujourd'hui peut encore faire juger de ce qu'il a été. Le tout, dans son ensemble, n'a guère plus d'une centaine d'années. Cent ans, c'est la jeunesse d'une église et la vieillesse d'une maison. Il semble que le logis de l'homme participe de sa brièveté et le logis de Dieu de son éternité.


Les facteurs de la poste appelaient cette masure le numéro 50-52; mais elle était connue dans le quartier sous le nom de maison Gorbeau. Disons d'où lui venait cette appellation.


Les collecteurs de petits faits, qui se font des herbiers d'anecdotes et qui piquent dans leur mémoire les dates fugaces avec une épingle, savent qu'il y avait à Paris, au siècle dernier, vers 1770, deux procureurs au Châtelet, appelés, l'un Corbeau, l'autre Renard. Deux noms prévus par La Fontaine. L'occasion était trop belle pour que la basoche n'en fît point gorge chaude. Tout de suite la parodie courut, en vers quelque peu boiteux, les galeries du Palais:


Maître Corbeau, sur un dossier perché,
Tenait dans son bec une saisie exécutoire;
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui fit à peu près cette histoire:
Hé bonjour! etc.


Les deux honnêtes praticiens, gênés par les quolibets et contrariés dans leur port de tête par les éclats de rire qui les suivaient, résolurent de se débarrasser de leurs noms et prirent le parti de s'adresser au roi. La requête fut présentée à Louis XV le jour même où le nonce du pape, d'un côté, et le cardinal de La Roche-Aymon, de l'autre, dévotement agenouillés tous les deux, chaussèrent, en présence de sa majesté, chacun d'une pantoufle les deux pieds nus de madame Du Barry sortant du lit. Le roi, qui riait, continua de rire, passa gaîment des deux évêques aux deux procureurs, et fit à ces robins grâce de leurs noms, ou à peu près. Il fut permis, de par le roi, à maître Corbeau d'ajouter une queue à son initiale et de se nommer Gorbeau; maître Renard fut moins heureux, il ne put obtenir que de mettre un P devant son R et de s'appeler Prenard; si bien que le deuxième nom n'était guère moins ressemblant que le premier.


Or, selon la tradition locale, ce maître Gorbeau avait été propriétaire de la bâtisse numérotée 50-52 boulevard de l'Hôpital. Il était même l'auteur de la fenêtre monumentale. De là à cette masure le nom de maison Gorbeau.


Vis-à-vis le numéro 50-52 se dresse, parmi les plantations du boulevard, un grand orme aux trois quarts mort; presque en face s'ouvre la rue de la barrière des Gobelins, rue alors sans maisons, non pavée, plantée d'arbres mal venus, verte ou fangeuse selon la saison, qui allait aboutir carrément au mur d'enceinte de Paris. Une odeur de couperose sort par bouffées des toits d'une fabrique voisine.


La barrière était tout près. En 1823, le mur d'enceinte existait encore.


Cette barrière elle-même jetait dans l'esprit des figures funestes. C'était le chemin de Bicêtre. C'est par là que, sous l'Empire et la Restauration, rentraient à Paris les condamnés à mort le jour de leur exécution. C'est là que fut commis vers 1829 ce mystérieux assassinat dit «de la barrière de Fontainebleau» dont la justice n'a pu découvrir les auteurs, problème funèbre qui n'a pas été éclairci, énigme effroyable qui n'a pas été ouverte. Faites quelques pas, vous trouvez cette fatale rue Croulebarbe où Ulbach poignarda la chevrière d'Ivry au bruit du tonnerre, comme dans un mélodrame. Quelques pas encore, et vous arrivez aux abominables ormes étêtés de la barrière Saint-Jacques, cet expédient des philanthropes cachant l'échafaud, cette mesquine et honteuse place de Grève d'une société boutiquière et bourgeoise, qui a reculé devant la peine de mort, n'osant ni l'abolir avec grandeur, ni la maintenir avec autorité.


Il y a trente-sept ans, en laissant à part cette place Saint-Jacques qui était comme prédestinée et qui a toujours été horrible, le point le plus morne peut-être de tout ce morne boulevard était l'endroit, si peu attrayant encore aujourd'hui, où l'on rencontrait la masure 50-52.


Les maisons bourgeoises n'ont commencé à poindre là que vingt-cinq ans plus tard. Le lieu était morose. Aux idées funèbres qui vous y saisissaient, on se sentait entre la Salpêtrière dont on entrevoyait le dôme et Bicêtre dont on touchait la barrière; c'est-à-dire entre la folie de la femme et la folie de l'homme. Si loin que la vue pût s'étendre, on n'apercevait que les abattoirs, le mur d'enceinte et quelques rares façades d'usines, pareilles à des casernes ou à des monastères; partout des baraques et des plâtras, de vieux murs noirs comme des linceuls, des murs neufs blancs comme des suaires; partout des rangées d'arbres parallèles, des bâtisses tirées au cordeau, des constructions plates, de longues lignes froides, et la tristesse lugubre des angles droits. Pas un accident de terrain, pas un caprice d'architecture, pas un pli. C'était un ensemble glacial, régulier, hideux. Rien ne serre le cœur comme la symétrie. C'est que la symétrie, c'est l'ennui, et l'ennui est le fond même du deuil. Le désespoir bâille. On peut rêver quelque chose de plus terrible qu'un enfer où l'on souffre, c'est un enfer où l'on s'ennuierait. Si cet enfer existait, ce morceau du boulevard de l'Hôpital en eût pu être l'avenue.


Cependant, à la nuit tombante, au moment où la clarté s'en va, l'hiver surtout, à l'heure où la bise crépusculaire arrache aux ormes leurs dernières feuilles rousses, quand l'ombre est profonde et sans étoiles, ou quand la lune et le vent font des trous dans les nuages, ce boulevard devenait tout à coup effrayant. Les lignes droites s'enfonçaient et se perdaient dans les ténèbres comme des tronçons de l'infini. Le passant ne pouvait s'empêcher de songer aux innombrables traditions patibulaires du lieu. La solitude de cet endroit où il s'était commis tant de crimes avait quelque chose d'affreux. On croyait pressentir des pièges dans cette obscurité, toutes les formes confuses de l'ombre paraissaient suspectes, et les longs creux carrés qu'on apercevait entre chaque arbre semblaient des fosses. Le jour, c'était laid; le soir, c'était lugubre; la nuit, c'était sinistre.


L'été, au crépuscule, on voyait çà et là quelques vieilles femmes, assises au pied des ormes sur des bancs moisis par les pluies. Ces bonnes vieilles mendiaient volontiers.


Du reste ce quartier, qui avait plutôt l'air suranné qu'antique, tendait dès lors à se transformer. Dès cette époque, qui voulait le voir devait se hâter. Chaque jour quelque détail de cet ensemble s'en allait. Aujourd'hui, et depuis vingt ans, l'embarcadère du chemin de fer d'Orléans est là, à côté du vieux faubourg, et le travaille. Partout où l'on place, sur la lisière d'une capitale, l'embarcadère d'un chemin de fer, c'est la mort d'un faubourg et la naissance d'une ville. Il semble qu'autour de ces grands centres du mouvement des peuples, au roulement de ces puissantes machines, au souffle de ces monstrueux chevaux de la civilisation qui mangent du charbon et vomissent du feu, la terre pleine de germes tremble et s'ouvre pour engloutir les anciennes demeures des hommes et laisser sortir les nouvelles. Les vieilles maisons croulent, les maisons neuves montent.


Depuis que la gare du railway d'Orléans a envahi les terrains de la Salpêtrière, les antiques rues étroites qui avoisinent les fossés Saint-Victor et le Jardin des Plantes s'ébranlent, violemment traversées trois ou quatre fois chaque jour par ces courants de diligences, de fiacres et d'omnibus qui, dans un temps donné, refoulent les maisons à droite et à gauche; car il y a des choses bizarres à énoncer qui sont rigoureusement exactes, et de même qu'il est vrai de dire que dans les grandes villes le soleil fait végéter et croître les façades des maisons au midi, il est certain que le passage fréquent des voitures élargit les rues. Les symptômes d'une vie nouvelle sont évidents. Dans ce vieux quartier provincial, aux recoins les plus sauvages, le pavé se montre, les trottoirs commencent à ramper et à s'allonger, même là où il n'y a pas encore de passants. Un matin, matin mémorable, en juillet 1845, on y vit tout à coup fumer les marmites noires du bitume; ce jour-là on put dire que la civilisation était arrivée rue de Lourcine et que Paris était entré dans le faubourg Saint-Marceau.


English text[edit]

Forty years ago, a rambler who had ventured into that unknown country of the Salpetriere, and who had mounted to the Barriere d'Italie by way of the boulevard, reached a point where it might be said that Paris disappeared. It was no longer solitude, for there were passers-by; it was not the country, for there were houses and streets; it was not the city, for the streets had ruts like highways, and the grass grew in them; it was not a village, the houses were too lofty. What was it, then? It was an inhabited spot where there was no one; it was a desert place where there was some one; it was a boulevard of the great city, a street of Paris; more wild at night than the forest, more gloomy by day than a cemetery.


It was the old quarter of the Marche-aux-Chevaux.


The rambler, if he risked himself outside the four decrepit walls of this Marche-aux-Chevaux; if he consented even to pass beyond the Rue du Petit-Banquier, after leaving on his right a garden protected by high walls; then a field in which tan-bark mills rose like gigantic beaver huts; then an enclosure encumbered with timber, with a heap of stumps, sawdust, and shavings, on which stood a large dog, barking; then a long, low, utterly dilapidated wall, with a little black door in mourning, laden with mosses, which were covered with flowers in the spring; then, in the most deserted spot, a frightful and decrepit building, on which ran the inscription in large letters: POST NO BILLS,—this daring rambler would have reached little known latitudes at the corner of the Rue des Vignes-Saint-Marcel. There, near a factory, and between two garden walls, there could be seen, at that epoch, a mean building, which, at the first glance, seemed as small as a thatched hovel, and which was, in reality, as large as a cathedral. It presented its side and gable to the public road; hence its apparent diminutiveness. Nearly the whole of the house was hidden. Only the door and one window could be seen.


This hovel was only one story high.


The first detail that struck the observer was, that the door could never have been anything but the door of a hovel, while the window, if it had been carved out of dressed stone instead of being in rough masonry, might have been the lattice of a lordly mansion.


The door was nothing but a collection of worm-eaten planks roughly bound together by cross-beams which resembled roughly hewn logs. It opened directly on a steep staircase of lofty steps, muddy, chalky, plaster-stained, dusty steps, of the same width as itself, which could be seen from the street, running straight up like a ladder and disappearing in the darkness between two walls. The top of the shapeless bay into which this door shut was masked by a narrow scantling in the centre of which a triangular hole had been sawed, which served both as wicket and air-hole when the door was closed. On the inside of the door the figures 52 had been traced with a couple of strokes of a brush dipped in ink, and above the scantling the same hand had daubed the number 50, so that one hesitated. Where was one? Above the door it said, "Number 50"; the inside replied, "no, Number 52." No one knows what dust-colored figures were suspended like draperies from the triangular opening.


The window was large, sufficiently elevated, garnished with Venetian blinds, and with a frame in large square panes; only these large panes were suffering from various wounds, which were both concealed and betrayed by an ingenious paper bandage. And the blinds, dislocated and unpasted, threatened passers-by rather than screened the occupants. The horizontal slats were missing here and there and had been naively replaced with boards nailed on perpendicularly; so that what began as a blind ended as a shutter. This door with an unclean, and this window with an honest though dilapidated air, thus beheld on the same house, produced the effect of two incomplete beggars walking side by side, with different miens beneath the same rags, the one having always been a mendicant, and the other having once been a gentleman.


The staircase led to a very vast edifice which resembled a shed which had been converted into a house. This edifice had, for its intestinal tube, a long corridor, on which opened to right and left sorts of compartments of varied dimensions which were inhabitable under stress of circumstances, and rather more like stalls than cells. These chambers received their light from the vague waste grounds in the neighborhood.


All this was dark, disagreeable, wan, melancholy, sepulchral; traversed according as the crevices lay in the roof or in the door, by cold rays or by icy winds. An interesting and picturesque peculiarity of this sort of dwelling is the enormous size of the spiders.


To the left of the entrance door, on the boulevard side, at about the height of a man from the ground, a small window which had been walled up formed a square niche full of stones which the children had thrown there as they passed by.


A portion of this building has recently been demolished. From what still remains of it one can form a judgment as to what it was in former days. As a whole, it was not over a hundred years old. A hundred years is youth in a church and age in a house. It seems as though man's lodging partook of his ephemeral character, and God's house of his eternity.


The postmen called the house Number 50-52; but it was known in the neighborhood as the Gorbeau house.


Let us explain whence this appellation was derived.


Collectors of petty details, who become herbalists of anecdotes, and prick slippery dates into their memories with a pin, know that there was in Paris, during the last century, about 1770, two attorneys at the Chatelet named, one Corbeau (Raven), the other Renard (Fox). The two names had been forestalled by La Fontaine. The opportunity was too fine for the lawyers; they made the most of it. A parody was immediately put in circulation in the galleries of the court-house, in verses that limped a little:—



         Maître Corbeau, sur un dossier perché,[[13]]
              Tenait dans son bec une saisie exécutoire;
         Maître Renard, par l'odeur alléché,
              Lui fit à peu près cette histoire:
                   Hé! bonjour.  Etc.


The two honest practitioners, embarrassed by the jests, and finding the bearing of their heads interfered with by the shouts of laughter which followed them, resolved to get rid of their names, and hit upon the expedient of applying to the king.


Their petition was presented to Louis XV. on the same day when the Papal Nuncio, on the one hand, and the Cardinal de la Roche-Aymon on the other, both devoutly kneeling, were each engaged in putting on, in his Majesty's presence, a slipper on the bare feet of Madame du Barry, who had just got out of bed. The king, who was laughing, continued to laugh, passed gayly from the two bishops to the two lawyers, and bestowed on these limbs of the law their former names, or nearly so. By the kings command, Maitre Corbeau was permitted to add a tail to his initial letter and to call himself Gorbeau. Maitre Renard was less lucky; all he obtained was leave to place a P in front of his R, and to call himself Prenard; so that the second name bore almost as much resemblance as the first.


Now, according to local tradition, this Maitre Gorbeau had been the proprietor of the building numbered 50-52 on the Boulevard de l'Hopital. He was even the author of the monumental window.


Hence the edifice bore the name of the Gorbeau house.


Opposite this house, among the trees of the boulevard, rose a great elm which was three-quarters dead; almost directly facing it opens the Rue de la Barrière des Gobelins, a street then without houses, unpaved, planted with unhealthy trees, which was green or muddy according to the season, and which ended squarely in the exterior wall of Paris. An odor of copperas issued in puffs from the roofs of the neighboring factory.


The barrier was close at hand. In 1823 the city wall was still in existence.


This barrier itself evoked gloomy fancies in the mind. It was the road to Bicêtre. It was through it that, under the Empire and the Restoration, prisoners condemned to death re-entered Paris on the day of their execution. It was there, that, about 1829, was committed that mysterious assassination, called "The assassination of the Fontainebleau barrier," whose authors justice was never able to discover; a melancholy problem which has never been elucidated, a frightful enigma which has never been unriddled. Take a few steps, and you come upon that fatal Rue Croulebarbe, where Ulbach stabbed the goat-girl of Ivry to the sound of thunder, as in the melodramas. A few paces more, and you arrive at the abominable pollarded elms of the Barriere Saint-Jacques, that expedient of the philanthropist to conceal the scaffold, that miserable and shameful Place de Grove of a shop-keeping and bourgeois society, which recoiled before the death penalty, neither daring to abolish it with grandeur, nor to uphold it with authority.


Leaving aside this Place Saint-Jacques, which was, as it were, predestined, and which has always been horrible, probably the most mournful spot on that mournful boulevard, seven and thirty years ago, was the spot which even to-day is so unattractive, where stood the building Number 50-52.


Bourgeois houses only began to spring up there twenty-five years later. The place was unpleasant. In addition to the gloomy thoughts which assailed one there, one was conscious of being between the Salpetriere, a glimpse of whose dome could be seen, and Bicêtre, whose outskirts one was fairly touching; that is to say, between the madness of women and the madness of men. As far as the eye could see, one could perceive nothing but the abattoirs, the city wall, and the fronts of a few factories, resembling barracks or monasteries; everywhere about stood hovels, rubbish, ancient walls blackened like cerecloths, new white walls like winding-sheets; everywhere parallel rows of trees, buildings erected on a line, flat constructions, long, cold rows, and the melancholy sadness of right angles. Not an unevenness of the ground, not a caprice in the architecture, not a fold. The ensemble was glacial, regular, hideous. Nothing oppresses the heart like symmetry. It is because symmetry is ennui, and ennui is at the very foundation of grief. Despair yawns. Something more terrible than a hell where one suffers may be imagined, and that is a hell where one is bored. If such a hell existed, that bit of the Boulevard de l'Hopital might have formed the entrance to it.


Nevertheless, at nightfall, at the moment when the daylight is vanishing, especially in winter, at the hour when the twilight breeze tears from the elms their last russet leaves, when the darkness is deep and starless, or when the moon and the wind are making openings in the clouds and losing themselves in the shadows, this boulevard suddenly becomes frightful. The black lines sink inwards and are lost in the shades, like morsels of the infinite. The passer-by cannot refrain from recalling the innumerable traditions of the place which are connected with the gibbet. The solitude of this spot, where so many crimes have been committed, had something terrible about it. One almost had a presentiment of meeting with traps in that darkness; all the confused forms of the darkness seemed suspicious, and the long, hollow square, of which one caught a glimpse between each tree, seemed graves: by day it was ugly; in the evening melancholy; by night it was sinister.


In summer, at twilight, one saw, here and there, a few old women seated at the foot of the elm, on benches mouldy with rain. These good old women were fond of begging.


However, this quarter, which had a superannuated rather than an antique air, was tending even then to transformation. Even at that time any one who was desirous of seeing it had to make haste. Each day some detail of the whole effect was disappearing. For the last twenty years the station of the Orleans railway has stood beside the old faubourg and distracted it, as it does to-day. Wherever it is placed on the borders of a capital, a railway station is the death of a suburb and the birth of a city. It seems as though, around these great centres of the movements of a people, the earth, full of germs, trembled and yawned, to engulf the ancient dwellings of men and to allow new ones to spring forth, at the rattle of these powerful machines, at the breath of these monstrous horses of civilization which devour coal and vomit fire. The old houses crumble and new ones rise.


Since the Orleans railway has invaded the region of the Salpetriere, the ancient, narrow streets which adjoin the moats Saint-Victor and the Jardin des Plantes tremble, as they are violently traversed three or four times each day by those currents of coach fiacres and omnibuses which, in a given time, crowd back the houses to the right and the left; for there are things which are odd when said that are rigorously exact; and just as it is true to say that in large cities the sun makes the southern fronts of houses to vegetate and grow, it is certain that the frequent passage of vehicles enlarges streets. The symptoms of a new life are evident. In this old provincial quarter, in the wildest nooks, the pavement shows itself, the sidewalks begin to crawl and to grow longer, even where there are as yet no pedestrians. One morning,—a memorable morning in July, 1845,—black pots of bitumen were seen smoking there; on that day it might be said that civilization had arrived in the Rue de l'Ourcine, and that Paris had entered the suburb of Saint-Marceau.


Translation notes[edit]

all he obtained was leave to place a P in front of his R, and to call himself Prenard[edit]

Prenard could mean the one who takes, taker. Prendre can also mean to to take in, dupe, fool, so this is probably related to that meaning of the term.

Textual notes[edit]

Citations[edit]