Volume 1/Book 3/Chapter 7

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Les Misérables, Volume 1: Fantine, Book Third: In the Year 1817, Chapter 7: The Wisdom of Tholomyes
(Tome 1: Fantine, Livre troisième: En l'année 1817, Chapitre 7: Sagesse de Tholomyès)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

Cependant, tandis que quelques-uns chantaient, les autres causaient tumultueusement, et tous ensemble; ce n'était plus que du bruit. Tholomyès intervint:


—Ne parlons point au hasard ni trop vite, s'écria-t-il. Méditons si nous voulons être éblouissants. Trop d'improvisation vide bêtement l'esprit. Bière qui coule n'amasse point de mousse. Messieurs, pas de hâte. Mêlons la majesté à la ripaille; mangeons avec recueillement; festinons lentement. Ne nous pressons pas. Voyez le printemps; s'il se dépêche, il est flambé, c'est-à-dire gelé. L'excès de zèle perd les pêchers et les abricotiers. L'excès de zèle tue la grâce et la joie des bons dîners. Pas de zèle, messieurs! Grimod de la Reynière est de l'avis de Talleyrand.


Une sourde rébellion gronda dans le groupe.


—Tholomyès, laisse-nous tranquilles, dit Blachevelle.


—À bas le tyran! dit Fameuil.


—Bombarda, Bombance et Bamboche! cria Listolier.


—Le dimanche existe, reprit Fameuil.


—Nous sommes sobres, ajouta Listolier.


—Tholomyès, fit Blachevelle, contemple mon calme.


—Tu en es le marquis, répondit Tholomyès.


Ce médiocre jeu de mots fit l'effet d'une pierre dans une mare. Le marquis de Montcalm était un royaliste alors célèbre. Toutes les grenouilles se turent.


—Amis, s'écria Tholomyès, de l'accent d'un homme qui ressaisit l'empire, remettez-vous. Il ne faut pas que trop de stupeur accueille ce calembour tombé du ciel. Tout ce qui tombe de la sorte n'est pas nécessairement digne d'enthousiasme et de respect. Le calembour est la fiente de l'esprit qui vole. Le lazzi tombe n'importe où; et l'esprit, après la ponte d'une bêtise, s'enfonce dans l'azur. Une tache blanchâtre qui s'aplatit sur le rocher n'empêche pas le condor de planer. Loin de moi l'insulte au calembour! Je l'honore dans la proportion de ses mérites; rien de plus. Tout ce qu'il y a de plus auguste, de plus sublime et de plus charmant dans l'humanité, et peut-être hors de l'humanité, a fait des jeux de mots. Jésus-Christ a fait un calembour sur saint Pierre, Moïse sur Isaac, Eschyle sur Polynice, Cléopâtre sur Octave. Et notez que ce calembour de Cléopâtre a précédé la bataille d'Actium, et que, sans lui, personne ne se souviendrait de la ville de Toryne, nom grec qui signifie cuiller à pot. Cela concédé, je reviens à mon exhortation. Mes frères, je le répète, pas de zèle, pas de tohu-bohu, pas d'excès, même en pointes, gaîtés, liesses et jeux de mots. Écoutez-moi, j'ai la prudence d'Amphiaraüs et la calvitie de César. Il faut une limite, même aux rébus. Est modus in rebus. Il faut une limite, même aux dîners. Vous aimez les chaussons aux pommes, mesdames, n'en abusez pas. Il faut, même en chaussons, du bon sens et de l'art. La gloutonnerie châtie le glouton. Gula punit Gulax. L'indigestion est chargée par le bon Dieu de faire de la morale aux estomacs. Et, retenez ceci: chacune de nos passions, même l'amour, a un estomac qu'il ne faut pas trop remplir. En toute chose il faut écrire à temps le mot finis, il faut se contenir, quand cela devient urgent, tirer le verrou sur son appétit, mettre au violon sa fantaisie et se mener soi-même au poste. Le sage est celui qui sait à un moment donné opérer sa propre arrestation. Ayez quelque confiance en moi. Parce que j'ai fait un peu mon droit, à ce que me disent mes examens, parce que je sais la différence qu'il y a entre la question mue et la question pendante, parce que j'ai soutenu une thèse en latin sur la manière dont on donnait la torture à Rome au temps où Munatius Demens était questeur du Parricide, parce que je vais être docteur, à ce qu'il paraît, il ne s'ensuit pas de toute nécessité que je sois un imbécile. Je vous recommande la modération dans vos désirs. Vrai comme je m'appelle Félix Tholomyès, je parle bien. Heureux celui qui, lorsque l'heure a sonné, prend un parti héroïque, et abdique comme Sylla, ou Origène!


Favourite écoutait avec une attention profonde.


—Félix! dit-elle, quel joli mot! j'aime ce nom-là. C'est en latin. Ça veut dire Prosper.


Tholomyès poursuivit:


—Quirites, gentlemen, Caballeros, mes amis! voulez-vous ne sentir aucun aiguillon et vous passer de lit nuptial et braver l'amour? Rien de plus simple. Voici la recette: la limonade, l'exercice outré, le travail forcé, éreintez-vous, traînez des blocs, ne dormez pas, veillez, gorgez-vous de boissons nitreuses et de tisanes de nymphaeas, savourez des émulsions de pavots et d'agnuscastus, assaisonnez-moi cela d'une diète sévère, crevez de faim, et joignez-y les bains froids, les ceintures d'herbes, l'application d'une plaque de plomb, les lotions avec la liqueur de Saturne et les fomentations avec l'oxycrat.


—J'aime mieux une femme, dit Listolier.


—La femme! reprit Tholomyès, méfiez-vous-en. Malheur à celui qui se livre au cœur changeant de la femme! La femme est perfide et tortueuse. Elle déteste le serpent par jalousie de métier. Le serpent, c'est la boutique en face.


—Tholomyès, cria Blachevelle, tu es ivre!


—Pardieu! dit Tholomyès.


—Alors sois gai, reprit Blachevelle.


Et, remplissant son verre, il se leva:


—Gloire au vin! Nunc te, Bacche, canam! Pardon, mesdemoiselles, c'est de l'espagnol. Et la preuve, señoras, la voici: tel peuple, telle futaille. L'arrobe de Castille contient seize litres, le cantaro d'Alicante douze, l'almude des Canaries vingt-cinq, le cuartin des Baléares vingt-six, la botte du czar Pierre trente. Vive ce czar qui était grand, et vive sa botte qui était plus grande encore! Mesdames, un conseil d'ami: trompez-vous de voisin, si bon vous semble. Le propre de l'amour, c'est d'errer. L'amourette n'est pas faite pour s'accroupir et s'abrutir comme une servante anglaise qui a le calus du scrobage aux genoux. Elle n'est pas faite pour cela, elle erre gaîment, la douce amourette! On a dit: l'erreur est humaine; moi je dis: l'erreur est amoureuse. Mesdames, je vous idolâtre toutes. Ô Zéphine, ô Joséphine, figure plus que chiffonnée, vous seriez charmante, si vous n'étiez de travers. Vous avez l'air d'un joli visage sur lequel, par mégarde, on s'est assis. Quant à Favourite, ô nymphes et muses! un jour que Blachevelle passait le ruisseau de la rue Guérin-Boisseau, il vit une belle fille aux bas blancs et bien tirés qui montrait ses jambes. Ce prologue lui plut, et Blachevelle aima. Celle qu'il aima était Favourite. Ô Favourite, tu as des lèvres ioniennes. Il y avait un peintre grec, appelé Euphorion, qu'on avait surnommé le peintre des lèvres. Ce Grec seul eût été digne de peindre ta bouche! Écoute! avant toi, il n'y avait pas de créature digne de ce nom. Tu es faite pour recevoir la pomme comme Vénus ou pour la manger comme Ève. La beauté commence à toi. Je viens de parler d'Ève, c'est toi qui l'as créée. Tu mérites le brevet d'invention de la jolie femme. Ô Favourite, je cesse de vous tutoyer, parce que je passe de la poésie à la prose. Vous parliez de mon nom tout à l'heure. Cela m'a attendri; mais, qui que nous soyons, méfions-nous des noms. Ils peuvent se tromper. Je me nomme Félix et ne suis pas heureux. Les mots sont des menteurs. N'acceptons pas aveuglément les indications qu'ils nous donnent. Ce serait une erreur d'écrire à Liège pour avoir des bouchons et à Pau pour avoir des gants. Miss Dahlia, à votre place, je m'appellerais Rosa. Il faut que la fleur sente bon et que la femme ait de l'esprit. Je ne dis rien de Fantine, c'est une songeuse, une rêveuse, une pensive, une sensitive; c'est un fantôme ayant la forme d'une nymphe et la pudeur d'une nonne, qui se fourvoie dans la vie de grisette, mais qui se réfugie dans les illusions, et qui chante, et qui prie, et qui regarde l'azur sans trop savoir ce qu'elle voit ni ce qu'elle fait, et qui, les yeux au ciel, erre dans un jardin où il y a plus d'oiseaux qu'il n'en existe! Ô Fantine, sache ceci: moi Tholomyès, je suis une illusion; mais elle ne m'entend même pas, la blonde fille des chimères! Du reste, tout en elle est fraîcheur, suavité, jeunesse, douce clarté matinale. Ô Fantine, fille digne de vous appeler marguerite ou perle, vous êtes une femme du plus bel orient. Mesdames, un deuxième conseil: ne vous mariez point; le mariage est une greffe; cela prend bien ou mal; fuyez ce risque. Mais, bah! qu'est-ce que je chante là? Je perds mes paroles. Les filles sont incurables sur l'épousaille; et tout ce que nous pouvons dire, nous autres sages, n'empêchera point les giletières et les piqueuses de bottines de rêver des maris enrichis de diamants. Enfin, soit; mais, belles, retenez ceci: vous mangez trop de sucre. Vous n'avez qu'un tort, ô femmes, c'est de grignoter du sucre. Ô sexe rongeur, tes jolies petites dents blanches adorent le sucre. Or, écoutez bien, le sucre est un sel. Tout sel est desséchant. Le sucre est le plus desséchant de tous les sels. Il pompe à travers les veines les liquides du sang; de là la coagulation, puis la solidification du sang; de là les tubercules dans le poumon; de là la mort. Et c'est pourquoi le diabète confine à la phthisie. Donc ne croquez pas de sucre, et vous vivrez! Je me tourne vers les hommes. Messieurs, faites des conquêtes. Pillez-vous les uns aux autres sans remords vos bien-aimées. Chassez-croisez. En amour, il n'y a pas d'amis. Partout où il y a une jolie femme l'hostilité est ouverte. Pas de quartier, guerre à outrance! Une jolie femme est un casus belli; une jolie femme est un flagrant délit. Toutes les invasions de l'histoire sont déterminées par des cotillons. La femme est le droit de l'homme. Romulus a enlevé les Sabines, Guillaume a enlevé les Saxonnes, César a enlevé les Romaines. L'homme qui n'est pas aimé plane comme un vautour sur les amantes d'autrui; et quant à moi, à tous ces infortunés qui sont veufs, je jette la proclamation sublime de Bonaparte à l'armée d'Italie: «Soldats, vous manquez de tout. L'ennemi en a.»


Tholomyès s'interrompit.


—Souffle, Tholomyès, dit Blachevelle.


En même temps, Blachevelle, appuyé de Listolier et de Fameuil, entonna sur un air de complainte une de ces chansons d'atelier composées des premiers mots venus, rimées richement et pas du tout, vides de sens comme le geste de l'arbre et le bruit du vent, qui naissent de la vapeur des pipes et se dissipent et s'envolent avec elle. Voici par quel couplet le groupe donna la réplique à la harangue de Tholomyès:


Les pères dindons donnèrent de l'argent à un agent pour que mons Clermont-Tonnerre fût fait pape à la Saint-Jean; Mais Clermont ne put pas être fait pape, n'étant pas prêtre.


Alors leur agent rageant leur rapporta leur argent.


Ceci n'était pas fait pour calmer l'improvisation de Tholomyès; il vida son verre, le remplit, et recommença.


—À bas la sagesse! oubliez tout ce que j'ai dit. Ne soyons ni prudes, ni prudents, ni prud'hommes. Je porte un toast à l'allégresse; soyons allègres! Complétons notre cours de droit par la folie et la nourriture. Indigestion et digeste. Que Justinien soit le mâle et que Ripaille soit la femelle! Joie dans les profondeurs! Vis, ô création! Le monde est un gros diamant! Je suis heureux. Les oiseaux sont étonnants. Quelle fête partout! Le rossignol est un Elleviou gratis. Été, je te salue. Ô Luxembourg, ô Géorgiques de la rue Madame et de l'allée de l'Observatoire! Ô pioupious rêveurs! ô toutes ces bonnes charmantes qui, tout en gardant des enfants, s'amusent à en ébaucher! Les pampas de l'Amérique me plairaient, si je n'avais les arcades de l'Odéon. Mon âme s'envole dans les forêts vierges et dans les savanes. Tout est beau. Les mouches bourdonnent dans les rayons. Le soleil a éternué le colibri. Embrasse-moi, Fantine!


Il se trompa, et embrassa Favourite.


English text[edit]

In the meantime, while some sang, the rest talked together tumultuously all at once; it was no longer anything but noise. Tholomyes intervened.


"Let us not talk at random nor too fast," he exclaimed. "Let us reflect, if we wish to be brilliant. Too much improvisation empties the mind in a stupid way. Running beer gathers no froth. No haste, gentlemen. Let us mingle majesty with the feast. Let us eat with meditation; let us make haste slowly. Let us not hurry. Consider the springtime; if it makes haste, it is done for; that is to say, it gets frozen. Excess of zeal ruins peach-trees and apricot-trees. Excess of zeal kills the grace and the mirth of good dinners. No zeal, gentlemen! Grimod de la Reynière agrees with Talleyrand."


A hollow sound of rebellion rumbled through the group.


"Leave us in peace, Tholomyes," said Blachevelle.


"Down with the tyrant!" said Fameuil.


"Bombarda, Bombance, and Bambochel!" cried Listolier.


"Sunday exists," resumed Fameuil.


"We are sober," added Listolier.


"Tholomyes," remarked Blachevelle, "contemplate my calmness [mon calme]."


"You are the Marquis of that," retorted Tholomyes.


This mediocre play upon words produced the effect of a stone in a pool. The Marquis de Montcalm was at that time a celebrated royalist. All the frogs held their peace.


"Friends," cried Tholomyes, with the accent of a man who had recovered his empire, "Come to yourselves. This pun which has fallen from the skies must not be received with too much stupor. Everything which falls in that way is not necessarily worthy of enthusiasm and respect. The pun is the dung of the mind which soars. The jest falls, no matter where; and the mind after producing a piece of stupidity plunges into the azure depths. A whitish speck flattened against the rock does not prevent the condor from soaring aloft. Far be it from me to insult the pun! I honor it in proportion to its merits; nothing more. All the most august, the most sublime, the most charming of humanity, and perhaps outside of humanity, have made puns. Jesus Christ made a pun on St. Peter, Moses on Isaac, AEschylus on Polynices, Cleopatra on Octavius. And observe that Cleopatra's pun preceded the battle of Actium, and that had it not been for it, no one would have remembered the city of Toryne, a Greek name which signifies a ladle. That once conceded, I return to my exhortation. I repeat, brothers, I repeat, no zeal, no hubbub, no excess; even in witticisms, gayety, jollities, or plays on words. Listen to me. I have the prudence of Amphiaraus and the baldness of Caesar. There must be a limit, even to rebuses. Est modus in rebus.


"There must be a limit, even to dinners. You are fond of apple turnovers, ladies; do not indulge in them to excess. Even in the matter of turnovers, good sense and art are requisite. Gluttony chastises the glutton, Gula punit Gulax. Indigestion is charged by the good God with preaching morality to stomachs. And remember this: each one of our passions, even love, has a stomach which must not be filled too full. In all things the word finis must be written in good season; self-control must be exercised when the matter becomes urgent; the bolt must be drawn on appetite; one must set one's own fantasy to the violin, and carry one's self to the post. The sage is the man who knows how, at a given moment, to effect his own arrest. Have some confidence in me, for I have succeeded to some extent in my study of the law, according to the verdict of my examinations, for I know the difference between the question put and the question pending, for I have sustained a thesis in Latin upon the manner in which torture was administered at Rome at the epoch when Munatius Demens was quaestor of the Parricide; because I am going to be a doctor, apparently it does not follow that it is absolutely necessary that I should be an imbecile. I recommend you to moderation in your desires. It is true that my name is Felix Tholomyes; I speak well. Happy is he who, when the hour strikes, takes a heroic resolve, and abdicates like Sylla or Origenes."


Favourite listened with profound attention.


"Felix," said she, "what a pretty word! I love that name. It is Latin; it means prosper."


Tholomyes went on:—


"Quirites, gentlemen, caballeros, my friends. Do you wish never to feel the prick, to do without the nuptial bed, and to brave love? Nothing more simple. Here is the receipt: lemonade, excessive exercise, hard labor; work yourself to death, drag blocks, sleep not, hold vigil, gorge yourself with nitrous beverages, and potions of nymphaeas; drink emulsions of poppies and agnus castus; season this with a strict diet, starve yourself, and add thereto cold baths, girdles of herbs, the application of a plate of lead, lotions made with the subacetate of lead, and fomentations of oxycrat."


"I prefer a woman," said Listolier.


"Woman," resumed Tholomyes; "distrust her. Woe to him who yields himself to the unstable heart of woman! Woman is perfidious and disingenuous. She detests the serpent from professional jealousy. The serpent is the shop over the way."


"Tholomyes!" cried Blachevelle, "you are drunk!"


"Pardieu," said Tholomyes.


"Then be gay," resumed Blachevelle.


"I agree to that," responded Tholomyes.


And, refilling his glass, he rose.


"Glory to wine! Nunc te, Bacche, canam! Pardon me ladies; that is Spanish. And the proof of it, senoras, is this: like people, like cask. The arrobe of Castile contains sixteen litres; the cantaro of Alicante, twelve; the almude of the Canaries, twenty-five; the cuartin of the Balearic Isles, twenty-six; the boot of Tzar Peter, thirty. Long live that Tzar who was great, and long live his boot, which was still greater! Ladies, take the advice of a friend; make a mistake in your neighbor if you see fit. The property of love is to err. A love affair is not made to crouch down and brutalize itself like an English serving-maid who has callouses on her knees from scrubbing. It is not made for that; it errs gayly, our gentle love. It has been said, error is human; I say, error is love. Ladies, I idolize you all. O Zephine, O Josephine, face more than irregular, you would be charming were you not all askew. You have the air of a pretty face upon which some one has sat down by mistake. As for Favourite, O nymphs and muses! one day when Blachevelle was crossing the gutter in the Rue Guerin-Boisseau, he espied a beautiful girl with white stockings well drawn up, which displayed her legs. This prologue pleased him, and Blachevelle fell in love. The one he loved was Favourite. O Favourite, thou hast Ionian lips. There was a Greek painter named Euphorion, who was surnamed the painter of the lips. That Greek alone would have been worthy to paint thy mouth. Listen! before thee, there was never a creature worthy of the name. Thou wert made to receive the apple like Venus, or to eat it like Eve; beauty begins with thee. I have just referred to Eve; it is thou who hast created her. Thou deservest the letters-patent of the beautiful woman. O Favourite, I cease to address you as 'thou,' because I pass from poetry to prose. You were speaking of my name a little while ago. That touched me; but let us, whoever we may be, distrust names. They may delude us. I am called Felix, and I am not happy. Words are liars. Let us not blindly accept the indications which they afford us. It would be a mistake to write to Liege 2 for corks, and to Pau for gloves. Miss Dahlia, were I in your place, I would call myself Rosa. A flower should smell sweet, and woman should have wit. I say nothing of Fantine; she is a dreamer, a musing, thoughtful, pensive person; she is a phantom possessed of the form of a nymph and the modesty of a nun, who has strayed into the life of a grisette, but who takes refuge in illusions, and who sings and prays and gazes into the azure without very well knowing what she sees or what she is doing, and who, with her eyes fixed on heaven, wanders in a garden where there are more birds than are in existence. O Fantine, know this: I, Tholomyes, I am all illusion; but she does not even hear me, that blond maid of Chimeras! as for the rest, everything about her is freshness, suavity, youth, sweet morning light. O Fantine, maid worthy of being called Marguerite or Pearl, you are a woman from the beauteous Orient. Ladies, a second piece of advice: do not marry; marriage is a graft; it takes well or ill; avoid that risk. But bah! what am I saying? I am wasting my words. Girls are incurable on the subject of marriage, and all that we wise men can say will not prevent the waistcoat-makers and the shoe-stitchers from dreaming of husbands studded with diamonds. Well, so be it; but, my beauties, remember this, you eat too much sugar. You have but one fault, O woman, and that is nibbling sugar. O nibbling sex, your pretty little white teeth adore sugar. Now, heed me well, sugar is a salt. All salts are withering. Sugar is the most desiccating of all salts; it sucks the liquids of the blood through the veins; hence the coagulation, and then the solidification of the blood; hence tubercles in the lungs, hence death. That is why diabetes borders on consumption. Then, do not crunch sugar, and you will live. I turn to the men: gentlemen, make conquest, rob each other of your well-beloved without remorse. Chassez across. In love there are no friends. Everywhere where there is a pretty woman hostility is open. No quarter, war to the death! a pretty woman is a casus belli; a pretty woman is flagrant misdemeanor. All the invasions of history have been determined by petticoats. Woman is man's right. Romulus carried off the Sabines; William carried off the Saxon women; Caesar carried off the Roman women. The man who is not loved soars like a vulture over the mistresses of other men; and for my own part, to all those unfortunate men who are widowers, I throw the sublime proclamation of Bonaparte to the army of Italy: "Soldiers, you are in need of everything; the enemy has it."


Tholomyes paused.


"Take breath, Tholomyes," said Blachevelle.


At the same moment Blachevelle, supported by Listolier and Fameuil, struck up to a plaintive air, one of those studio songs composed of the first words which come to hand, rhymed richly and not at all, as destitute of sense as the gesture of the tree and the sound of the wind, which have their birth in the vapor of pipes, and are dissipated and take their flight with them. This is the couplet by which the group replied to Tholomyes' harangue:—


           "The father turkey-cocks so grave
            Some money to an agent gave,
            That master good Clermont-Tonnerre
            Might be made pope on Saint Johns' day fair.
            But this good Clermont could not be
            Made pope, because no priest was he;
            And then their agent, whose wrath burned,
            With all their money back returned."

This was not calculated to calm Tholomyes' improvisation; he emptied his glass, filled, refilled it, and began again:—


"Down with wisdom! Forget all that I have said. Let us be neither prudes nor prudent men nor prudhommes. I propose a toast to mirth; be merry. Let us complete our course of law by folly and eating! Indigestion and the digest. Let Justinian be the male, and Feasting, the female! Joy in the depths! Live, O creation! The world is a great diamond. I am happy. The birds are astonishing. What a festival everywhere! The nightingale is a gratuitous Elleviou. Summer, I salute thee! O Luxembourg! O Georgics of the Rue Madame, and of the Allee de l'Observatoire! O pensive infantry soldiers! O all those charming nurses who, while they guard the children, amuse themselves! The pampas of America would please me if I had not the arcades of the Odeon. My soul flits away into the virgin forests and to the savannas. All is beautiful. The flies buzz in the sun. The sun has sneezed out the humming bird. Embrace me, Fantine!"


He made a mistake and embraced Favourite.


Translation notes[edit]

Bombarda, Bombance, and Bamboche![edit]

Bombance

  1. feast

Bamboche

  1. revelry

Est modus in rebus.[edit]

There is a sufficient measure in everything. (literally: There are measures in things.) A pun on the word rebus and the Latin meaning of rebus (things).

Nunc te, Bacche, canam![edit]

Now I will sing to your name, Bacchus.

Ce serait une erreur d'écrire à Liège pour avoir des bouchons et à Pau pour avoir des gants.[edit]

liège

  1. cork
  2. a city in Belgium

Pau is a city in France, pronounced the same as peau, meaning skin or leather. Therefore: It would be a mistake to write to Liege for corks, and to Pau for gloves.

Textual notes[edit]

The nightingale is a gratuitous Elleviou.[edit]

Elleviou was a renowned and expensive opera singer[1]

les arcades de l'Odéon / the arcades of the Odeon[edit]

Also known as les galeries de l’Odéon or the Odéon galleries and located on Rue Rotrou, books and newspapers were sold in the galleries under the Odéon arcades. Anatole France's anecdote in "Sous les galeries de l'Odéon" (Under the Arcades of the Odéon) declares the arcade's bookstalls inaccessible to the French upper class; apparently the arcades were not known to them as a source of literary plenty, but were well known to the lower classes.[2][3] Georges Cain's lavishly engraved Nooks and Corners of Old Paris (trans. Frederick Lawton), provides a similar amusing anecdote concerning frequenters of the bookstalls under the Odéon arcades.[4] Cain's book includes a high-quality, but unattributed, illustration of the Odéon arcades. Bibliothèque nationale de France online has a photo of the arcades, taken circa 1900.[5]

Les arcades de l'Odéon (the arcades of the Odéon) are mentioned here - Volume 1/Book 3/Chapter 7; as well as Volume 3/Book 5/Chapter 6 and Volume 3/Book 6/Chapter 6 and Volume 4/Book 5/Chapter 6.

Les Pampas de l'Amérique... les arcades de l'Odéon / Pampas of America... the Odéon arcades[edit]

Tholomyès may have read about the pampas of South America from a book or newspaper at one of the bookstalls under the Odéon arcades. Perhaps the sellers in the Odéon galleries sold books of adventures and details of South America, such as Examen des Recherches Philosophiques sur L'Amerique et les Americains, published in 1771, and Voyages dans l'Amérique méridionale, Volume 2, published in 1809. Hence, Tholomyès need not go to exotic places himself.[6]

Citations[edit]

  1. Hugo, Victor. Les Misérables. Annotation by Guy Rosa. Le Livre de Poche. 1998.
  2. France, Anatole, "Under the Arcades of the Odéon", in On Life and Letters from The Works of Anatole France in English Translation, translated by D. B. Stewart, edited by J. Lewis May and Bernard Miall. New York: John Layne Co., 1922, pp. 248-56. Online at Google Books. https://books.google.com/books?id=j20gSm5M1OwC&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
  3. France, Anatole. "Sous les galeries de l'Odéon", in La Vie Littéraire: Troisième Série Paris: Calmann-Lévy, 1892. Online at Project Gutenberg. http://www.gutenberg.org/cache/epub/19345/pg19345-images.html
  4. Cain, Georges. Nooks and Corners of Old Paris. Translated by Frederick Lawton. London: E. Grant Richards, 1907. Online at Project Gutenberg. http://www.gutenberg.org/files/40306/40306-h/40306-h.htm
  5. Atget, Eugène. Galeries de l'Odéon. Photograph,17.4 x 22 cm. 1899-1900. Bibliothèque nationale de France. Identification: ark:/12148/btv1b105068881 at http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105068881
  6. Searching "pampas de l'Amérique" in Google Books returns several 18th and 19th century French-language books plausibly available in the Odéon arcades.