Volume 2/Book 8/Chapter 7

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Les Misérables, Volume 2: Cosette, Book Eighth: Cemetaries Take That Which is Committed Them, Chapter 7: In which will be found the origin of the saying: Don't lose the card
(Tome 2: Cosette, Livre huitième: Les cimetières prennent ce qu'on leur donne, Chapitre 7: Où l'on trouvera l'origine du mot: ne pas perdre la carte )

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

Voici ce qui se passait au-dessus de la bière où était Jean Valjean.

Quand le corbillard se fut éloigné, quand le prêtre et l'enfant de chœur furent remontés en voiture et partis, Fauchelevent, qui ne quittait pas des yeux le fossoyeur, le vit se pencher et empoigner sa pelle, qui était enfoncée droite dans le tas de terre.

Alors Fauchelevent prit une résolution suprême.

Il se plaça entre la fosse et le fossoyeur, croisa les bras, et dit:

—C'est moi qui paye!

Le fossoyeur le regarda avec étonnement, et répondit:

—Quoi, paysan?

Fauchelevent répéta:

—C'est moi qui paye!

—Quoi?

—Le vin.

—Quel vin?

—L'Argenteuil.

—Où ça l'Argenteuil?

—Au Bon Coing.

—Va-t'en au diable! dit le fossoyeur.

Et il jeta une pelletée de terre sur le cercueil.

La bière rendit un son creux. Fauchelevent se sentit chanceler et prêt à tomber lui-même dans la fosse. Il cria, d'une voix où commençait à se mêler l'étranglement du râle:

—Camarade, avant que le Bon Coing soit fermé!

Le fossoyeur reprit de la terre dans la pelle. Fauchelevent continua:

—Je paye!

Et il saisit le bras du fossoyeur.

—Écoutez-moi, camarade. Je suis le fossoyeur du couvent. Je viens pour vous aider. C'est une besogne qui peut se faire la nuit. Commençons donc par aller boire un coup.

Et tout en parlant, tout en se cramponnant à cette insistance désespérée, il faisait cette réflexion lugubre:

—Et quand il boirait! se griserait-il?

—Provincial, dit le fossoyeur, si vous le voulez absolument, j'y consens. Nous boirons. Après l'ouvrage, jamais avant.

Et il donna le branle à sa pelle. Fauchelevent le retint.

—C'est de l'Argenteuil à six!

—Ah çà, dit le fossoyeur, vous êtes sonneur de cloches. Din don, din don; vous ne savez dire que ça. Allez vous faire lanlaire.

Et il lança la seconde pelletée.

Fauchelevent arrivait à ce moment où l'on ne sait plus ce qu'on dit.

—Mais venez donc boire, cria-t-il, puisque c'est moi qui paye!

—Quand nous aurons couché l'enfant, dit le fossoyeur.

Il jeta la troisième pelletée.

Puis il enfonça la pelle dans la terre et ajouta:

—Voyez-vous, il va faire froid cette nuit, et la morte crierait derrière nous si nous la plantions là sans couverture.

En ce moment, tout en chargeant sa pelle, le fossoyeur se courbait et la poche de sa veste bâillait.

Le regard effaré de Fauchelevent tomba machinalement dans cette poche, et s'y arrêta.

Le soleil n'était pas encore caché par l'horizon; il faisait assez jour pour qu'on pût distinguer quelque chose de blanc au fond de cette poche béante.

Toute la quantité d'éclair que peut avoir l'œil d'un paysan picard traversa la prunelle de Fauchelevent. Il venait de lui venir une idée.

Sans que le fossoyeur, tout à sa pelletée de terre, s'en aperçût, il lui plongea par derrière la main dans la poche, et il retira de cette poche la chose blanche qui était au fond.

Le fossoyeur envoya dans la fosse la quatrième pelletée.

Au moment où il se retournait pour prendre la cinquième, Fauchelevent le regarda avec un profond calme et lui dit:

—À propos, nouveau, avez-vous votre carte?

Le fossoyeur s'interrompit.

—Quelle carte?

—Le soleil va se coucher.

—C'est bon, qu'il mette son bonnet de nuit.

—La grille du cimetière va se fermer.

—Eh bien, après?

—Avez-vous votre carte?

—Ah, ma carte! dit le fossoyeur.

Et il fouilla dans sa poche.

Une poche fouillée, il fouilla l'autre. Il passa aux goussets, explora le premier, retourna le second.

—Mais non, dit-il, je n'ai pas ma carte. Je l'aurai oubliée.

—Quinze francs d'amende, dit Fauchelevent.

Le fossoyeur devint vert. Le vert est la pâleur des gens livides.

—Ah Jésus-mon-Dieu-bancroche-à-bas-la-lune! s'écria-t-il. Quinze francs d'amende!

—Trois pièces-cent-sous, dit Fauchelevent.

Le fossoyeur laissa tomber sa pelle.

Le tour de Fauchelevent était venu.

—Ah çà, dit Fauchelevent, conscrit, pas de désespoir. Il ne s'agit pas de se suicider, et de profiter de la fosse. Quinze francs, c'est quinze francs, et d'ailleurs vous pouvez ne pas les payer. Je suis vieux, vous êtes nouveau. Je connais les trucs, les trocs, les trics et les tracs. Je vas vous donner un conseil d'ami. Une chose est claire, c'est que le soleil se couche, il touche au dôme, le cimetière va fermer dans cinq minutes.

—C'est vrai, répondit le fossoyeur.

—D'ici à cinq minutes, vous n'avez pas le temps de remplir la fosse, elle est creuse comme le diable, cette fosse, et d'arriver à temps pour sortir avant que la grille soit fermée.

—C'est juste.

—En ce cas quinze francs d'amende.

—Quinze francs.

—Mais vous avez le temps...—Où demeurez-vous?

—À deux pas de la barrière. À un quart d'heure d'ici. Rue de Vaugirard, numéro 87.

—Vous avez le temps, en pendant vos guiboles à votre cou, de sortir tout de suite.

—C'est exact.

—Une fois hors de la grille, vous galopez chez vous, vous prenez votre carte, vous revenez, le portier du cimetière vous ouvre. Ayant votre carte, rien à payer. Et vous enterrez votre mort. Moi, je vas vous le garder en attendant pour qu'il ne se sauve pas.

—Je vous dois la vie, paysan.

—Fichez-moi le camp, dit Fauchelevent.

Le fossoyeur, éperdu de reconnaissance, lui secoua la main, et partit en courant.

Quand le fossoyeur eut disparu dans le fourré, Fauchelevent écouta jusqu'à ce qu'il eût entendu le pas se perdre, puis il se pencha vers la fosse et dit à demi-voix:

—Père Madeleine!

Rien ne répondit. Fauchelevent eut un frémissement. Il se laissa rouler dans la fosse plutôt qu'il n'y descendit, se jeta sur la tête du cercueil et cria:

—Êtes-vous là?

Silence dans la bière.

Fauchelevent, ne respirant plus à force de tremblement, prit son ciseau à froid et son marteau, et fit sauter la planche de dessus. La face de Jean Valjean apparut dans le crépuscule, les yeux fermés, pâle.

Les cheveux de Fauchelevent se hérissèrent, il se leva debout, puis tomba adossé à la paroi de la fosse, prêt à s'affaisser sur la bière. Il regarda Jean Valjean.

Jean Valjean gisait, blême et immobile.

Fauchelevent murmura d'une voix basse comme un souffle:

—Il est mort!

Et se redressant, croisant les bras si violemment que ses deux poings fermés vinrent frapper ses deux épaules, il cria:

—Voilà comme je le sauve, moi!

Alors le pauvre bonhomme se mit à sangloter. Monologuant, car c'est une erreur de croire que le monologue n'est pas dans la nature. Les fortes agitations parlent souvent à haute voix.

—C'est la faute au père Mestienne. Pourquoi est-il mort, cet imbécile-là? qu'est-ce qu'il avait besoin de crever au moment où on ne s'y attend pas? c'est lui qui fait mourir monsieur Madeleine. Père Madeleine! Il est dans la bière. Il est tout porté. C'est fini.

—Aussi, ces choses-là, est-ce que ça a du bon sens? Ah! mon Dieu! il est mort! Eh bien, et sa petite, qu'est-ce que je vas en faire? qu'est-ce que la fruitière va dire? Qu'un homme comme çà meure comme ça, si c'est Dieu possible! Quand je pense qu'il s'était mis sous ma charrette! Père Madeleine! père Madeleine! Pardine, il a étouffé, je disais bien. Il n'a pas voulu me croire. Eh bien, voilà une jolie polissonnerie de faite! Il est mort, ce brave homme, le plus bon homme qu'il y eût dans les bonnes gens du bon Dieu! Et sa petite Ah! d'abord je ne rentre pas là-bas, moi. Je reste ici. Avoir fait un coup comme çà! C'est bien la peine d'être deux vieux pour être deux vieux fous. Mais d'abord comment avait-il fait pour entrer dans le couvent? c'était déjà le commencement. On ne doit pas faire de ces choses-là. Père Madeleine! père Madeleine! Madeleine! monsieur Madeleine! monsieur le maire! Il ne m'entend pas. Tirez-vous donc de là à présent!

Et il s'arracha les cheveux.

On entendit au loin dans les arbres un grincement aigu. C'était la grille du cimetière qui se fermait.

Fauchelevent se pencha sur Jean Valjean, et tout à coup eut une sorte de rebondissement et tout le recul qu'on peut avoir dans une fosse. Jean Valjean avait les yeux ouverts, et le regardait.

Voir une mort est effrayant, voir une résurrection l'est presque autant. Fauchelevent devint comme de pierre, pâle, hagard, bouleversé par tous ces excès d'émotions, ne sachant s'il avait affaire à un vivant ou à un mort, regardant Jean Valjean qui le regardait.

—Je m'endormais, dit Jean Valjean.

Et il se mit sur son séant.

Fauchelevent tomba à genoux.

—Juste bonne Vierge! m'avez-vous fait peur!

Puis il se releva et cria:

—Merci, père Madeleine!

Jean Valjean n'était qu'évanoui. Le grand air l'avait réveillé.

La joie est le reflux de la terreur. Fauchelevent avait presque autant à faire que Jean Valjean pour revenir à lui.

—Vous n'êtes donc pas mort! Oh! comme vous avez de l'esprit, vous! Je vous ai tant appelé que vous êtes revenu. Quand j'ai vu vos yeux fermés, j'ai dit: bon! le voilà étouffé. Je serais devenu fou furieux, vrai fou à camisole. On m'aurait mis à Bicêtre. Qu'est-ce que vous voulez que je fasse si vous étiez mort? Et votre petite! c'est la fruitière qui n'y aurait rien compris! On lui campe l'enfant sur les bras, et le grand-père est mort! Quelle histoire! mes bons saints du paradis, quelle histoire! Ah! vous êtes vivant, voilà le bouquet.

—J'ai froid, dit Jean Valjean.

Ce mot rappela complètement Fauchelevent à la réalité, qui était urgente. Ces deux hommes, même revenus à eux, avaient, sans s'en rendre compte, l'âme trouble, et en eux quelque chose d'étrange qui était l'égarement sinistre du lieu.

—Sortons vite d'ici, s'écria Fauchelevent.

Il fouilla dans sa poche, et en tira une gourde dont il s'était pourvu.

—Mais d'abord la goutte! dit-il.

La gourde acheva ce que le grand air avait commencé. Jean Valjean but une gorgée d'eau-de-vie et reprit pleine possession de lui-même.

Il sortit de la bière, et aida Fauchelevent à en reclouer le couvercle.

Trois minutes après, ils étaient hors de la fosse.

Du reste Fauchelevent était tranquille. Il prit son temps. Le cimetière était fermé. La survenue du fossoyeur Gribier n'était pas à craindre. Ce «conscrit» était chez lui, occupé à chercher sa carte, et bien empêché de la trouver dans son logis puisqu'elle était dans la poche de Fauchelevent. Sans carte, il ne pouvait rentrer au cimetière.

Fauchelevent prit la pelle et Jean Valjean la pioche, et tous deux firent l'enterrement de la bière vide.

Quand la fosse fut comblée, Fauchelevent dit à Jean Valjean:

—Venons-nous-en. Je garde la pelle; emportez la pioche.

La nuit tombait.

Jean Valjean eut quelque peine à se remuer et à marcher. Dans cette bière, il s'était roidi et était devenu un peu cadavre. L'ankylose de la mort l'avait saisi entre ces quatre planches. Il fallut, en quelque sorte, qu'il se dégelât du sépulcre.

—Vous êtes gourd, dit Fauchelevent. C'est dommage que je sois bancal, nous battrions la semelle.

—Bah! répondit Jean Valjean, quatre pas me mettront la marche dans les jambes.

Ils s'en allèrent par les allées où le corbillard avait passé. Arrivés devant la grille fermée et le pavillon du portier, Fauchelevent, qui tenait à sa main la carte du fossoyeur, la jeta dans la boîte, le portier tira le cordon, la porte s'ouvrit, ils sortirent.

—Comme tout cela va bien! dit Fauchelevent; quelle bonne idée vous avez eue, père Madeleine!

Ils franchirent la barrière Vaugirard de la façon la plus simple du monde. Aux alentours d'un cimetière, une pelle et une pioche sont deux passeports.

La rue de Vaugirard était déserte.

—Père Madeleine, dit Fauchelevent tout en cheminant et en levant les yeux vers les maisons, vous avez de meilleurs yeux que moi. Indiquez-moi donc le numéro 87.

—Le voici justement, dit Jean Valjean.

—Il n'y a personne dans la rue, reprit Fauchelevent. Donnez-moi la pioche, et attendez-moi deux minutes.

Fauchelevent entra au numéro 87, monta tout en haut, guidé par l'instinct qui mène toujours le pauvre au grenier, et frappa dans l'ombre à la porte d'une mansarde. Une voix répondit:

—Entrez.

C'était la voix de Gribier.

Fauchelevent poussa la porte. Le logis du fossoyeur était, comme toutes ces infortunées demeures, un galetas démeublé et encombré. Une caisse d'emballage,—une bière peut-être,—y tenait lieu de commode, un pot à beurre y tenait lieu de fontaine, une paillasse y tenait lieu de lit, le carreau y tenait lieu de chaises et de table. Il y avait dans un coin, sur une loque qui était un vieux lambeau de tapis, une femme maigre et force enfants, faisant un tas. Tout ce pauvre intérieur portait les traces d'un bouleversement. On eût dit qu'il y avait eu là un tremblement de terre «pour un». Les couvercles étaient déplacés, les haillons étaient épars, la cruche était cassée, la mère avait pleuré, les enfants probablement avaient été battus; traces d'une perquisition acharnée et bourrue. Il était visible que le fossoyeur avait éperdument cherché sa carte, et fait tout responsable de cette perte dans le galetas, depuis sa cruche jusqu'à sa femme. Il avait l'air désespéré.

Mais Fauchelevent se hâtait trop vers le dénouement de l'aventure pour remarquer ce côté triste de son succès.

Il entra et dit:

—Je vous rapporte votre pioche et votre pelle.

Gribier le regarda stupéfait.

—C'est vous, paysan?

—Et demain matin chez le concierge du cimetière vous trouverez votre carte.

Et il posa la pelle et la pioche sur le carreau.

—Qu'est-ce que cela veut dire? demanda Gribier.

—Cela veut dire que vous aviez laissé tomber votre carte de votre poche, que je l'ai trouvée à terre quand vous avez été parti, que j'ai enterré le mort, que j'ai rempli la fosse, que j'ai fait votre besogne, que le portier vous rendra votre carte, et que vous ne payerez pas quinze francs. Voilà, conscrit.

—Merci, villageois! s'écria Gribier ébloui. La prochaine fois, c'est moi qui paye à boire.

English text[edit]

This is what had taken place above the coffin in which lay Jean Valjean.

When the hearse had driven off, when the priest and the choir boy had entered the carriage again and taken their departure, Fauchelevent, who had not taken his eyes from the grave-digger, saw the latter bend over and grasp his shovel, which was sticking upright in the heap of dirt.

Then Fauchelevent took a supreme resolve.

He placed himself between the grave and the grave-digger, crossed his arms and said:—

“I am the one to pay!”

The grave-digger stared at him in amazement, and replied:—

“What’s that, peasant?”

Fauchelevent repeated:—

“I am the one who pays!”

“What?”

“For the wine.”

“What wine?”

“That Argenteuil wine.”

“Where is the Argenteuil?”

“At the Bon Coing.”

“Go to the devil!” said the grave-digger.

And he flung a shovelful of earth on the coffin.

The coffin gave back a hollow sound. Fauchelevent felt himself stagger and on the point of falling headlong into the grave himself. He shouted in a voice in which the strangling sound of the death rattle began to mingle:—

“Comrade! Before the Bon Coing is shut!”

The grave-digger took some more earth on his shovel. Fauchelevent continued.

“I will pay.”

And he seized the man’s arm.

“Listen to me, comrade. I am the convent grave-digger, I have come to help you. It is a business which can be performed at night. Let us begin, then, by going for a drink.”

And as he spoke, and clung to this desperate insistence, this melancholy reflection occurred to him: “And if he drinks, will he get drunk?”

“Provincial,” said the man, “if you positively insist upon it, I consent. We will drink. After work, never before.”

And he flourished his shovel briskly. Fauchelevent held him back.

“It is Argenteuil wine, at six.”

“Oh, come,” said the grave-digger, “you are a bell-ringer. Ding dong, ding dong, that’s all you know how to say. Go hang yourself.”

And he threw in a second shovelful.

Fauchelevent had reached a point where he no longer knew what he was saying.

“Come along and drink,” he cried, “since it is I who pays the bill.”

“When we have put the child to bed,” said the grave-digger.

He flung in a third shovelful.

Then he thrust his shovel into the earth and added:—

“It’s cold to-night, you see, and the corpse would shriek out after us if we were to plant her there without a coverlet.”

At that moment, as he loaded his shovel, the grave-digger bent over, and the pocket of his waistcoat gaped. Fauchelevent’s wild gaze fell mechanically into that pocket, and there it stopped.

The sun was not yet hidden behind the horizon; there was still light enough to enable him to distinguish something white at the bottom of that yawning pocket.

The sum total of lightning that the eye of a Picard peasant can contain, traversed Fauchelevent’s pupils. An idea had just occurred to him.

He thrust his hand into the pocket from behind, without the grave-digger, who was wholly absorbed in his shovelful of earth, observing it, and pulled out the white object which lay at the bottom of it.

The man sent a fourth shovelful tumbling into the grave.

Just as he turned round to get the fifth, Fauchelevent looked calmly at him and said:—

“By the way, you new man, have you your card?”

The grave-digger paused.

“What card?”

“The sun is on the point of setting.”

“That’s good, it is going to put on its nightcap.”

“The gate of the cemetery will close immediately.”

“Well, what then?”

“Have you your card?”

“Ah! my card?” said the grave-digger.

And he fumbled in his pocket.

Having searched one pocket, he proceeded to search the other. He passed on to his fobs, explored the first, returned to the second.

“Why, no,” said he, “I have not my card. I must have forgotten it.”

“Fifteen francs fine,” said Fauchelevent.

The grave-digger turned green. Green is the pallor of livid people.

“Ah! Jésus-mon-Dieu-bancroche-à-bas-la-lune!”17 he exclaimed. “Fifteen francs fine!”

“Three pieces of a hundred sous,” said Fauchelevent.

The grave-digger dropped his shovel.

Fauchelevent’s turn had come.

“Ah, come now, conscript,” said Fauchelevent, “none of this despair. There is no question of committing suicide and benefiting the grave. Fifteen francs is fifteen francs, and besides, you may not be able to pay it. I am an old hand, you are a new one. I know all the ropes and the devices. I will give you some friendly advice. One thing is clear, the sun is on the point of setting, it is touching the dome now, the cemetery will be closed in five minutes more.”

“That is true,” replied the man.

“Five minutes more and you will not have time to fill the grave, it is as hollow as the devil, this grave, and to reach the gate in season to pass it before it is shut.”

“That is true.”

“In that case, a fine of fifteen francs.”

“Fifteen francs.”

“But you have time. Where do you live?”

“A couple of steps from the barrier, a quarter of an hour from here. No. 87 Rue de Vaugirard.”

“You have just time to get out by taking to your heels at your best speed.”

“That is exactly so.”

“Once outside the gate, you gallop home, you get your card, you return, the cemetery porter admits you. As you have your card, there will be nothing to pay. And you will bury your corpse. I’ll watch it for you in the meantime, so that it shall not run away.”

“I am indebted to you for my life, peasant.”

“Decamp!” said Fauchelevent.

The grave-digger, overwhelmed with gratitude, shook his hand and set off on a run.

When the man had disappeared in the thicket, Fauchelevent listened until he heard his footsteps die away in the distance, then he leaned over the grave, and said in a low tone:—

“Father Madeleine!”

There was no reply.

Fauchelevent was seized with a shudder. He tumbled rather than climbed into the grave, flung himself on the head of the coffin and cried:—

“Are you there?”

Silence in the coffin.

Fauchelevent, hardly able to draw his breath for trembling, seized his cold chisel and his hammer, and pried up the coffin lid.

Jean Valjean’s face appeared in the twilight; it was pale and his eyes were closed.

Fauchelevent’s hair rose upright on his head, he sprang to his feet, then fell back against the side of the grave, ready to swoon on the coffin. He stared at Jean Valjean.

Jean Valjean lay there pallid and motionless.

Fauchelevent murmured in a voice as faint as a sigh:—

“He is dead!”

And, drawing himself up, and folding his arms with such violence that his clenched fists came in contact with his shoulders, he cried:—

“And this is the way I save his life!”

Then the poor man fell to sobbing. He soliloquized the while, for it is an error to suppose that the soliloquy is unnatural. Powerful emotion often talks aloud.

“It is Father Mestienne’s fault. Why did that fool die? What need was there for him to give up the ghost at the very moment when no one was expecting it? It is he who has killed M. Madeleine. Father Madeleine! He is in the coffin. It is quite handy. All is over. Now, is there any sense in these things? Ah! my God! he is dead! Well! and his little girl, what am I to do with her? What will the fruit-seller say? The idea of its being possible for a man like that to die like this! When I think how he put himself under that cart! Father Madeleine! Father Madeleine! Pardine! He was suffocated, I said so. He wouldn’t believe me. Well! Here’s a pretty trick to play! He is dead, that good man, the very best man out of all the good God’s good folks! And his little girl! Ah! In the first place, I won’t go back there myself. I shall stay here. After having done such a thing as that! What’s the use of being two old men, if we are two old fools! But, in the first place, how did he manage to enter the convent? That was the beginning of it all. One should not do such things. Father Madeleine! Father Madeleine! Father Madeleine! Madeleine! Monsieur Madeleine! Monsieur le Maire! He does not hear me. Now get out of this scrape if you can!”

And he tore his hair.

A grating sound became audible through the trees in the distance. It was the cemetery gate closing.

Fauchelevent bent over Jean Valjean, and all at once he bounded back and recoiled so far as the limits of a grave permit.

Jean Valjean’s eyes were open and gazing at him.

To see a corpse is alarming, to behold a resurrection is almost as much so. Fauchelevent became like stone, pale, haggard, overwhelmed by all these excesses of emotion, not knowing whether he had to do with a living man or a dead one, and staring at Jean Valjean, who was gazing at him.

“I fell asleep,” said Jean Valjean.

And he raised himself to a sitting posture.

Fauchelevent fell on his knees.

“Just, good Virgin! How you frightened me!”

Then he sprang to his feet and cried:—

“Thanks, Father Madeleine!”

Jean Valjean had merely fainted. The fresh air had revived him.

Joy is the ebb of terror. Fauchelevent found almost as much difficulty in recovering himself as Jean Valjean had.

“So you are not dead! Oh! How wise you are! I called you so much that you came back. When I saw your eyes shut, I said: ‘Good! there he is, stifled,’ I should have gone raving mad, mad enough for a strait jacket. They would have put me in Bicêtre. What do you suppose I should have done if you had been dead? And your little girl? There’s that fruit-seller,—she would never have understood it! The child is thrust into your arms, and then—the grandfather is dead! What a story! good saints of paradise, what a tale! Ah! you are alive, that’s the best of it!”

“I am cold,” said Jean Valjean.

This remark recalled Fauchelevent thoroughly to reality, and there was pressing need of it. The souls of these two men were troubled even when they had recovered themselves, although they did not realize it, and there was about them something uncanny, which was the sinister bewilderment inspired by the place.

“Let us get out of here quickly,” exclaimed Fauchelevent.

He fumbled in his pocket, and pulled out a gourd with which he had provided himself.

“But first, take a drop,” said he.

The flask finished what the fresh air had begun, Jean Valjean swallowed a mouthful of brandy, and regained full possession of his faculties.

He got out of the coffin, and helped Fauchelevent to nail on the lid again.

Three minutes later they were out of the grave.

Moreover, Fauchelevent was perfectly composed. He took his time. The cemetery was closed. The arrival of the grave-digger Gribier was not to be apprehended. That “conscript” was at home busily engaged in looking for his card, and at some difficulty in finding it in his lodgings, since it was in Fauchelevent’s pocket. Without a card, he could not get back into the cemetery.

Fauchelevent took the shovel, and Jean Valjean the pick-axe, and together they buried the empty coffin.

When the grave was full, Fauchelevent said to Jean Valjean:—

“Let us go. I will keep the shovel; do you carry off the mattock.”

Night was falling.

Jean Valjean experienced some difficulty in moving and in walking. He had stiffened himself in that coffin, and had become a little like a corpse. The rigidity of death had seized upon him between those four planks. He had, in a manner, to thaw out, from the tomb.

“You are benumbed,” said Fauchelevent. “It is a pity that I have a game leg, for otherwise we might step out briskly.”

“Bah!” replied Jean Valjean, “four paces will put life into my legs once more.”

They set off by the alleys through which the hearse had passed. On arriving before the closed gate and the porter’s pavilion Fauchelevent, who held the grave-digger’s card in his hand, dropped it into the box, the porter pulled the rope, the gate opened, and they went out.

“How well everything is going!” said Fauchelevent; “what a capital idea that was of yours, Father Madeleine!”

They passed the Vaugirard barrier in the simplest manner in the world. In the neighborhood of the cemetery, a shovel and pick are equal to two passports.

The Rue Vaugirard was deserted.

“Father Madeleine,” said Fauchelevent as they went along, and raising his eyes to the houses, “Your eyes are better than mine. Show me No. 87.”

“Here it is,” said Jean Valjean.

“There is no one in the street,” said Fauchelevent. “Give me your mattock and wait a couple of minutes for me.”

Fauchelevent entered No. 87, ascended to the very top, guided by the instinct which always leads the poor man to the garret, and knocked in the dark, at the door of an attic.

A voice replied: “Come in.”

It was Gribier’s voice.

Fauchelevent opened the door. The grave-digger’s dwelling was, like all such wretched habitations, an unfurnished and encumbered garret. A packing-case—a coffin, perhaps—took the place of a commode, a butter-pot served for a drinking-fountain, a straw mattress served for a bed, the floor served instead of tables and chairs. In a corner, on a tattered fragment which had been a piece of an old carpet, a thin woman and a number of children were piled in a heap. The whole of this poverty-stricken interior bore traces of having been overturned. One would have said that there had been an earthquake “for one.” The covers were displaced, the rags scattered about, the jug broken, the mother had been crying, the children had probably been beaten; traces of a vigorous and ill-tempered search. It was plain that the grave-digger had made a desperate search for his card, and had made everybody in the garret, from the jug to his wife, responsible for its loss. He wore an air of desperation.

But Fauchelevent was in too great a hurry to terminate this adventure to take any notice of this sad side of his success.

He entered and said:—

“I have brought you back your shovel and pick.”

Gribier gazed at him in stupefaction.

“Is it you, peasant?”

“And to-morrow morning you will find your card with the porter of the cemetery.”

And he laid the shovel and mattock on the floor.

“What is the meaning of this?” demanded Gribier.

“The meaning of it is, that you dropped your card out of your pocket, that I found it on the ground after you were gone, that I have buried the corpse, that I have filled the grave, that I have done your work, that the porter will return your card to you, and that you will not have to pay fifteen francs. There you have it, conscript.”

“Thanks, villager!” exclaimed Gribier, radiant. “The next time I will pay for the drinks.”

Translation notes[edit]

Textual notes[edit]

Citations[edit]