Volume 5/Book 9/Chapter 6

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Les Misérables, Volume 5: Jean Valjean, Book Ninth: Supreme Shadow, Supreme Dawn, Chapter 6: The Grass Covers and the Rain Effaces
(Tome 5: Jean Valjean, Livre neuvième: Suprême ombre, suprême aurore, Chapitre 6: L'herbe cache et la pluie efface)

General notes on this chapter

French text

Il y a, au cimetière du Père-Lachaise, aux environs de la fosse commune, loin du quartier élégant de cette ville des sépulcres, loin de tous ces tombeaux de fantaisie qui étalent en présence de l'éternité les hideuses modes de la mort, dans un angle désert, le long d'un vieux mur, sous un grand if auquel grimpent les liserons, parmi les chiendents et les mousses, une pierre. Cette pierre n'est pas plus exempte que les autres des lèpres du temps, de la moisissure, du lichen, et des fientes d'oiseaux. L'eau la verdit, l'air la noircit. Elle n'est voisine d'aucun sentier, et l'on n'aime pas aller de ce côté-là, parce que l'herbe est haute et qu'on a tout de suite les pieds mouillés. Quand il y a un peu de soleil, les lézards y viennent. Il y a, tout autour, un frémissement de folles avoines. Au printemps, les fauvettes chantent dans l'arbre.


Cette pierre est toute nue. On n'a songé en la taillant qu'au nécessaire de la tombe, et l'on n'a pris d'autre soin que de faire cette pierre assez longue et assez étroite pour couvrir un homme.


On n'y lit aucun nom.


Seulement, voilà de cela bien des années déjà, une main y a écrit au crayon ces quatre vers qui sont devenus peu à peu illisibles sous la pluie et la poussière, et qui probablement sont aujourd'hui effacés:


Il dort. Quoique le sort fût pour lui bien étrange,
Il vivait. Il mourut quand il n'eut plus son ange,
La chose simplement d'elle-même arriva,
Comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va.



English text

In the cemetery of Pere-Lachaise, in the vicinity of the common grave, far from the elegant quarter of that city of sepulchres, far from all the tombs of fancy which display in the presence of eternity all the hideous fashions of death, in a deserted corner, beside an old wall, beneath a great yew tree over which climbs the wild convolvulus, amid dandelions and mosses, there lies a stone. That stone is no more exempt than others from the leprosy of time, of dampness, of the lichens and from the defilement of the birds. The water turns it green, the air blackens it. It is not near any path, and people are not fond of walking in that direction, because the grass is high and their feet are immediately wet. When there is a little sunshine, the lizards come thither. All around there is a quivering of weeds. In the spring, linnets warble in the trees. This stone is perfectly plain. In cutting it the only thought was the requirements of the tomb, and no other care was taken than to make the stone long enough and narrow enough to cover a man.

No name is to be read there.

Only, many years ago, a hand wrote upon it in pencil these four lines, which have become gradually illegible beneath the rain and the dust, and which are, to-day, probably effaced:

         Il dort. Quoique le sort fut pour lui bien étrange,
         Il vivait. Il mourut quand il n'eut plus son ange.
         La chose simplement d'elle-même arriva,
         Comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va.

Translation notes

Il dort. Quoique le sort fut pour lui bien étrange...

He sleeps. Although his fate was very strange, he lived. He died when he had no longer his angel. The thing came to pass simply, of itself, as the night comes when day is gone. [1]


Textual notes

Citations

  1. Hugo, Victor. Les Misérables. Complete in Five Volumes. Trans. Isabel F Hapgood. Project Gutenberg eBook, 2008.