Volume 5/Book 3/Chapter 11

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Les Misérables, Volume 5: Jean Valjean, Book Third: Mud but the Soul, Chapter 12: Concussion in the absolute
(Tome 5: Jean Valjean, Livre troisième: La boue, mais l'âme, Chapitre 12: Ébranlement dans l'absolu)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

Ils ne desserrèrent plus les dents de tout le trajet.

Que voulait Jean Valjean? Achever ce qu'il avait commencé; avertir Cosette, lui dire où était Marius, lui donner peut-être quelque autre indication utile, prendre, s'il le pouvait, de certaines dispositions suprêmes. Quant à lui, quant à ce qui le concernait personnellement, c'était fini; il était saisi par Javert et n'y résistait pas; un autre que lui, en une telle situation, eût peut être vaguement songé à cette corde que lui avait donnée Thénardier et aux barreaux du premier cachot où il entrerait; mais, depuis l'évêque, il y avait dans Jean Valjean devant tout attentat, fût-ce contre lui-même, insistons-y, une profonde hésitation religieuse.

Le suicide, cette mystérieuse voie de fait sur l'inconnu, laquelle peut contenir dans une certaine mesure la mort de l'âme, était impossible à Jean Valjean.

À l'entrée de la rue de l'Homme-Armé, le fiacre s'arrêta, cette rue étant trop étroite pour que les voitures puissent y pénétrer. Javert et Jean Valjean descendirent.

Le cocher représenta humblement à «monsieur l'inspecteur» que le velours d'Utrecht de sa voiture était tout taché par le sang de l'homme assassiné et par la boue de l'assassin. C'était là ce qu'il avait compris. Il ajouta qu'une indemnité lui était due. En même temps, tirant de sa poche son livret, il pria monsieur l'inspecteur d'avoir la bonté de lui écrire dessus «un petit bout d'attestation comme quoi».

Javert repoussa le livret que lui tendait le cocher, et dit:

—Combien te faut-il, y compris ta station et la course?

—Il y a sept heures et quart, répondit le cocher, et mon velours était tout neuf. Quatre-vingts francs, monsieur l'inspecteur.

Javert tira de sa poche quatre napoléons et congédia le fiacre.

Jean Valjean pensa que l'intention de Javert était de le conduire à pied au poste des Blancs-Manteaux ou au poste des Archives, qui sont tout près.

Ils s'engagèrent dans la rue. Elle était, comme d'habitude, déserte. Javert suivait Jean Valjean. Ils arrivèrent au numéro 7. Jean Valjean frappa. La porte s'ouvrit.

—C'est bien, dit Javert. Montez.

Il ajouta avec une expression étrange et comme s'il faisait effort en parlant de la sorte:

—Je vous attends ici.

Jean Valjean regarda Javert. Cette façon de faire était peu dans les habitudes de Javert. Cependant, que Javert eût maintenant en lui une sorte de confiance hautaine, la confiance du chat qui accorde à la souris une liberté de la longueur de sa griffe, résolu qu'était Jean Valjean à se livrer et à en finir, cela ne pouvait le surprendre beaucoup. Il poussa la porte, entra dans la maison, cria au portier qui était couché et qui avait tiré le cordon de son lit: C'est moi! et monta l'escalier.

Parvenu au premier étage, il fit une pause. Toutes les voies douloureuses ont des stations. La fenêtre du palier, qui était une fenêtre-guillotine, était ouverte. Comme dans beaucoup d'anciennes maisons, l'escalier prenait jour et avait vue sur la rue. Le réverbère de la rue, situé précisément en face, jetait quelque lumière sur les marches, ce qui faisait une économie d'éclairage.

Jean Valjean, soit pour respirer, soit machinalement, mit la tête à cette fenêtre. Il se pencha sur la rue. Elle est courte et le réverbère l'éclairait d'un bout à l'autre. Jean Valjean eut un éblouissement de stupeur; il n'y avait plus personne.

Javert s'en était allé.



English text[edit]

They did not open their lips again during the whole space of their ride.

What did Jean Valjean want? To finish what he had begun; to warn Cosette, to tell her where Marius was, to give her, possibly, some other useful information, to take, if he could, certain final measures. As for himself, so far as he was personally concerned, all was over; he had been seized by Javert and had not resisted; any other man than himself in like situation would, perhaps, have had some vague thoughts connected with the rope which Thénardier had given him, and of the bars of the first cell that he should enter; but, let us impress it upon the reader, after the Bishop, there had existed in Jean Valjean a profound hesitation in the presence of any violence, even when directed against himself.

Suicide, that mysterious act of violence against the unknown which may contain, in a measure, the death of the soul, was impossible to Jean Valjean.

At the entrance to the Rue de l’Homme Armé, the carriage halted, the way being too narrow to admit of the entrance of vehicles. Javert and Jean Valjean alighted.

The coachman humbly represented to “monsieur l’Inspecteur,” that the Utrecht velvet of his carriage was all spotted with the blood of the assassinated man, and with mire from the assassin. That is the way he understood it. He added that an indemnity was due him. At the same time, drawing his certificate book from his pocket, he begged the inspector to have the goodness to write him “a bit of an attestation.”

Javert thrust aside the book which the coachman held out to him, and said:

“How much do you want, including your time of waiting and the drive?”

“It comes to seven hours and a quarter,” replied the man, “and my velvet was perfectly new. Eighty francs, Mr. Inspector.”

Javert drew four napoleons from his pocket and dismissed the carriage.

Jean Valjean fancied that it was Javert’s intention to conduct him on foot to the post of the Blancs-Manteaux or to the post of the Archives, both of which are close at hand.

They entered the street. It was deserted as usual. Javert followed Jean Valjean. They reached No. 7. Jean Valjean knocked. The door opened.

“It is well,” said Javert. “Go upstairs.”

He added with a strange expression, and as though he were exerting an effort in speaking in this manner:

“I will wait for you here.”

Jean Valjean looked at Javert. This mode of procedure was but little in accord with Javert’s habits. However, he could not be greatly surprised that Javert should now have a sort of haughty confidence in him, the confidence of the cat which grants the mouse liberty to the length of its claws, seeing that Jean Valjean had made up his mind to surrender himself and to make an end of it. He pushed open the door, entered the house, called to the porter who was in bed and who had pulled the cord from his couch: “It is I!” and ascended the stairs.

On arriving at the first floor, he paused. All sorrowful roads have their stations. The window on the landing-place, which was a sash-window, was open. As in many ancient houses, the staircase got its light from without and had a view on the street. The street-lantern, situated directly opposite, cast some light on the stairs, and thus effected some economy in illumination.

Jean Valjean, either for the sake of getting the air, or mechanically, thrust his head out of this window. He leaned out over the street. It is short, and the lantern lighted it from end to end. Jean Valjean was overwhelmed with amazement; there was no longer any one there.

Javert had taken his departure.

Translation notes[edit]

Textual notes[edit]

Citations[edit]