Volume 2/Book 8/Chapter 1
Les Misérables, Volume 2: Cosette, Book Eighth: Cemetaries Take That Which is Committed Them, Chapter 1: Which treats of the manner of entering a convent
(Tome 2: Cosette, Livre huitième: Les cimetières prennent ce qu'on leur donne, Chapitre 1: Où il est traité de la manière d'entrer au couvent)
Contents
General notes on this chapter
French text
C'est dans cette maison que Jean Valjean était, comme avait dit Fauchelevent, «tombé du ciel».
Il avait franchi le mur du jardin qui faisait l'angle de la rue Polonceau. Cet hymne des anges qu'il avait entendu au milieu de la nuit, c'étaient les religieuses chantant matines; cette salle qu'il avait entrevue dans l'obscurité, c'était la chapelle; ce fantôme qu'il avait vu étendu à terre, c'était la sœur faisant la réparation; ce grelot dont le bruit l'avait si étrangement surpris, c'était le grelot du jardinier attaché au genou du père Fauchelevent.
Une fois Cosette couchée, Jean Valjean et Fauchelevent avaient, comme on l'a vu, soupé d'un verre de vin et d'un morceau de fromage devant un bon fagot flambant; puis, le seul lit qu'il y eût dans la baraque étant occupé par Cosette, ils s'étaient jetés chacun sur une botte de paille. Avant de fermer les yeux, Jean Valjean avait dit:—Il faut désormais que je reste ici.—Cette parole avait trotté toute la nuit dans la tête de Fauchelevent.
À vrai dire, ni l'un ni l'autre n'avaient dormi.
Jean Valjean, se sentant découvert et Javert sur sa piste, comprenait que lui et Cosette étaient perdus s'ils rentraient dans Paris. Puisque le nouveau coup de vent qui venait de souffler sur lui l'avait échoué dans ce cloître, Jean Valjean n'avait plus qu'une pensée, y rester. Or, pour un malheureux dans sa position, ce couvent était à la fois le lieu le plus dangereux et le plus sûr; le plus dangereux, car, aucun homme ne pouvant y pénétrer, si on l'y découvrait, c'était un flagrant délit, et Jean Valjean ne faisait qu'un pas du couvent à la prison; le plus sûr, car si l'on parvenait à s'y faire accepter et à y demeurer, qui viendrait vous chercher là? Habiter un lieu impossible, c'était le salut.
De son côté, Fauchelevent se creusait la cervelle. Il commençait par se déclarer qu'il n'y comprenait rien. Comment Mr Madeleine se trouvait-il là, avec les murs qu'il y avait? Des murs de cloître ne s'enjambent pas. Comment s'y trouvait-il avec un enfant? On n'escalade pas une muraille à pic avec un enfant dans ses bras. Qu'était-ce que cet enfant? D'où venaient-ils tous les deux? Depuis que Fauchelevent était dans le couvent, il n'avait plus entendu parler de Montreuil-sur-Mer, et il ne savait rien de ce qui s'était passé. Le père Madeleine avait cet air qui décourage les questions; et d'ailleurs Fauchelevent se disait: On ne questionne pas un saint. Mr Madeleine avait conservé pour lui tout son prestige. Seulement, de quelques mots échappés à Jean Valjean, le jardinier crut pouvoir conclure que Mr Madeleine avait probablement fait faillite par la dureté des temps, et qu'il était poursuivi par ses créanciers; ou bien qu'il était compromis dans une affaire politique et qu'il se cachait; ce qui ne déplut point à Fauchelevent, lequel, comme beaucoup de nos paysans du nord, avait un vieux fond bonapartiste. Se cachant, Mr Madeleine avait pris le couvent pour asile, et il était simple qu'il voulût y rester. Mais l'inexplicable, où Fauchelevent revenait toujours et où il se cassait la tête, c'était que Mr Madeleine fût là, et qu'il y fût avec cette petite. Fauchelevent les voyait, les touchait, leur parlait, et n'y croyait pas. L'incompréhensible venait de faire son entrée dans la cahute de Fauchelevent. Fauchelevent était à tâtons dans les conjectures, et ne voyait plus rien de clair sinon ceci: Mr Madeleine m'a sauvé la vie. Cette certitude unique suffisait, et le détermina. Il se dit à part lui: C'est mon tour. Il ajouta dans sa conscience: Mr Madeleine n'a pas tant délibéré quand il s'est agi de se fourrer sous la voiture pour m'en tirer. Il décida qu'il sauverait Mr Madeleine.
Il se fit pourtant diverses questions et diverses réponses:—Après ce qu'il a été pour moi, si c'était un voleur, le sauverais-je? Tout de même. Si c'était un assassin, le sauverais-je? Tout de même. Puisque c'est un saint, le sauverai-je? Tout de même.
Mais le faire rester dans le couvent, quel problème! Devant cette tentative presque chimérique, Fauchelevent ne recula point; ce pauvre paysan picard, sans autre échelle que son dévouement, sa bonne volonté, et un peu de cette vieille finesse campagnarde mise cette fois au service d'une intention généreuse, entreprit d'escalader les impossibilités du cloître et les rudes escarpements de la règle de saint Benoît. Le père Fauchelevent était un vieux qui toute sa vie avait été égoïste, et qui, à la fin de ses jours, boiteux, infirme, n'ayant plus aucun intérêt au monde, trouva doux d'être reconnaissant, et, voyant une vertueuse action à faire, se jeta dessus comme un homme qui, au moment de mourir, rencontrerait sous sa main un verre d'un bon vin dont il n'aurait jamais goûté et le boirait avidement. On peut ajouter que l'air qu'il respirait depuis plusieurs années déjà dans ce couvent avait détruit la personnalité en lui, et avait fini par lui rendre nécessaire une bonne action quelconque.
Il prit donc sa résolution: se dévouer à Mr Madeleine.
Nous venons de le qualifier pauvre paysan picard. La qualification est juste, mais incomplète. Au point de cette histoire où nous sommes, un peu de physiologie du père Fauchelevent devient utile. Il était paysan, mais il avait été tabellion, ce qui ajoutait de la chicane à sa finesse, et de la pénétration à sa naïveté. Ayant, pour des causes diverses, échoué dans ses affaires, de tabellion il était tombé charretier et manœuvre. Mais, en dépit des jurons et des coups de fouet, nécessaires aux chevaux, à ce qu'il paraît, il était resté du tabellion en lui. Il avait quelque esprit naturel; il ne disait ni j'ons ni j'avons; il causait, chose rare au village; et les autres paysans disaient de lui: Il parle quasiment comme un monsieur à chapeau. Fauchelevent était en effet de cette espèce que le vocabulaire impertinent et léger du dernier siècle qualifiait: demi-bourgeois, demi-manant; et que les métaphores tombant du château sur la chaumière étiquetaient dans le casier de la roture: un peu rustre, un peu citadin; poivre et sel. Fauchelevent, quoique fort éprouvé et fort usé par le sort, espèce de pauvre vieille âme montrant la corde, était pourtant homme de premier mouvement, et très spontané; qualité précieuse qui empêche qu'on soit jamais mauvais. Ses défauts et ses vices, car il en avait eu, étaient de surface; en somme, sa physionomie était de celles qui réussissent près de l'observateur. Ce vieux visage n'avait aucune de ces fâcheuses rides du haut du front qui signifient méchanceté ou bêtise.
Au point du jour, ayant énormément songé, le père Fauchelevent ouvrit les yeux et vit Mr Madeleine qui, assis sur sa botte de paille, regardait Cosette dormir. Fauchelevent se dressa sur son séant et dit:
—Maintenant que vous êtes ici, comment allez-vous faire pour y entrer?
Ce mot résumait la situation, et réveilla Jean Valjean de sa rêverie.
Les deux bonshommes tinrent conseil.
—D'abord, dit Fauchelevent, vous allez commencer par ne pas mettre les pieds hors de cette chambre. La petite ni vous. Un pas dans le jardin, nous sommes flambés.
—C'est juste.
—Monsieur Madeleine, reprit Fauchelevent, vous êtes arrivé dans un moment très bon, je veux dire très mauvais, il y a une de ces dames fort malade. Cela fait qu'on ne regardera pas beaucoup de notre côté. Il paraît qu'elle se meurt. On dit les prières de quarante heures. Toute la communauté est en l'air. Ça les occupe. Celle qui est en train de s'en aller est une sainte. Au fait, nous sommes tous des saints ici. Toute la différence entre elles et moi, c'est qu'elles disent: notre cellule, et que je dis: ma piolle. Il va y avoir l'oraison pour les agonisants, et puis l'oraison pour les morts. Pour aujourd'hui nous serons tranquilles ici; mais je ne réponds pas de demain.
—Pourtant, observa Jean Valjean, cette baraque est dans le rentrant du mur, elle est cachée par une espèce de ruine, il y a des arbres, on ne la voit pas du couvent.
—Et j'ajoute que les religieuses n'en approchent jamais.
—Eh bien? fit Jean Valjean.
Le point d'interrogation qui accentuait cet: eh bien, signifiait: il me semble qu'on peut y demeurer caché. C'est à ce point d'interrogation que Fauchelevent répondit:
—Il y a les petites.
—Quelles petites? demanda Jean Valjean.
Comme Fauchelevent ouvrait la bouche pour expliquer le mot qu'il venait de prononcer, une cloche sonna un coup.
—La religieuse est morte, dit-il. Voici le glas.
Et il fit signe à Jean Valjean d'écouter.
La cloche sonna un second coup.
—C'est le glas, monsieur Madeleine. La cloche va continuer de minute en minute pendant vingt-quatre heures jusqu'à la sortie du corps de l'église. Voyez-vous, ça joue. Aux récréations, il suffit qu'une balle roule pour qu'elles s'en viennent, malgré les défenses, chercher et fourbanser partout par ici. C'est des diables, ces chérubins-là.
—Qui? demanda Jean Valjean.
—Les petites. Vous seriez bien vite découvert, allez. Elles crieraient: Tiens! un homme! Mais il n'y a pas de danger aujourd'hui. Il n'y aura pas de récréation. La journée va être tout prières. Vous entendez la cloche. Comme je vous le disais, un coup par minute. C'est le glas.
—Je comprends, père Fauchelevent. Il y a des pensionnaires.
Et Jean Valjean pensa à part lui:
—Ce serait l'éducation de Cosette toute trouvée.
Fauchelevent s'exclama:
—Pardine! s'il y a des petites filles! Et qui piailleraient autour de vous! et qui se sauveraient! Ici, être homme, c'est avoir la peste. Vous voyez bien qu'on m'attache un grelot à la patte comme à une bête féroce.
Jean Valjean songeait de plus en plus profondément.
—Ce couvent nous sauverait, murmurait-il. Puis il éleva la voix:
—Oui, le difficile, c'est de rester.
—Non, dit Fauchelevent, c'est de sortir.
Jean Valjean sentit le sang lui refluer au cœur.
—Sortir!
—Oui, monsieur Madeleine, pour rentrer, il faut que vous sortiez.
Et, après avoir laissé passer un coup de cloche du glas, Fauchelevent poursuivit:
—On ne peut pas vous trouver ici comme ça. D'où venez-vous? Pour moi vous tombez du ciel, parce que je vous connais; mais des religieuses, ça a besoin qu'on entre par la porte.
Tout à coup on entendit une sonnerie assez compliquée d'une autre cloche.
—Ah! dit Fauchelevent, on sonne les mères vocales. Elles vont au chapitre. On tient toujours chapitre quand quelqu'un est mort. Elle est morte au point du jour. C'est ordinairement au point du jour qu'on meurt. Mais est-ce que vous ne pourriez pas sortir par où vous êtes entré? Voyons, ce n'est pas pour vous faire une question, par où êtes-vous entré?
Jean Valjean devint pâle. La seule idée de redescendre dans cette rue formidable le faisait frissonner. Sortez d'une forêt pleine de tigres, et, une fois dehors, imaginez-vous un conseil d'ami qui vous engage à y rentrer. Jean Valjean se figurait toute la police encore grouillante dans le quartier, des agents en observation, des vedettes partout, d'affreux poings tendus vers son collet, Javert peut-être au coin du carrefour.
—Impossible! dit-il. Père Fauchelevent, mettez que je suis tombé de là-haut.
—Mais je le crois, je le crois, reprit Fauchelevent. Vous n'avez pas besoin de me le dire. Le bon Dieu vous aura pris dans sa main pour vous regarder de près, et puis vous aura lâché. Seulement il voulait vous mettre dans un couvent d'hommes; il s'est trompé. Allons, encore une sonnerie. Celle-ci est pour avertir le portier d'aller prévenir la municipalité pour qu'elle aille prévenir le médecin des morts pour qu'il vienne voir qu'il y a une morte. Tout ça, c'est la cérémonie de mourir. Elles n'aiment pas beaucoup cette visite-là, ces bonnes dames. Un médecin, ça ne croit à rien. Il lève le voile. Il lève même quelquefois autre chose. Comme elles ont vite fait avertir le médecin, cette fois-ci! Qu'est-ce qu'il y a donc? Votre petite dort toujours. Comment se nomme-t-elle?
—Cosette.
—C'est votre fille? comme qui dirait: vous seriez son grand-père?
—Oui.
—Pour elle, sortir d'ici, ce sera facile. J'ai ma porte de service qui donne sur la cour. Je cogne. Le portier ouvre. J'ai ma hotte sur le dos, la petite est dedans. Je sors. Le père Fauchelevent sort avec sa hotte, c'est tout simple. Vous direz à la petite de se tenir bien tranquille. Elle sera sous la bâche. Je la déposerai le temps qu'il faudra chez une vieille bonne amie de fruitière que j'ai rue du Chemin-Vert, qui est sourde et où il y a un petit lit. Je crierai dans l'oreille à la fruitière que c'est une nièce à moi, et de me la garder jusqu'à demain. Puis la petite rentrera avec vous. Car je vous ferai rentrer. Il le faudra bien. Mais vous, comment ferez-vous pour sortir? Jean Valjean hocha la tête.
—Que personne ne me voie. Tout est là, père Fauchelevent. Trouvez moyen de me faire sortir comme Cosette dans une hotte et sous une bâche.
Fauchelevent se grattait le bas de l'oreille avec le médium de la main gauche, signe de sérieux embarras.
Une troisième sonnerie fit diversion.
—Voici le médecin des morts qui s'en va, dit Fauchelevent. Il a regardé, et dit: elle est morte, c'est bon. Quand le médecin a visé le passeport pour le paradis, les pompes funèbres envoient une bière. Si c'est une mère, les mères l'ensevelissent; si c'est une sœur, les sœurs l'ensevelissent. Après quoi, je cloue. Cela fait partie de mon jardinage. Un jardinier est un peu un fossoyeur. On la met dans une salle basse de l'église qui communique à la rue et où pas un homme ne peut entrer que le médecin des morts. Je ne compte pas pour des hommes les croque-morts et moi. C'est dans cette salle que je cloue la bière. Les croque-morts viennent la prendre, et fouette cocher! c'est comme cela qu'on s'en va au ciel. On apporte une boîte où il n'y a rien, on la remporte avec quelque chose dedans. Voilà ce que c'est qu'un enterrement. De profundis.
Un rayon de soleil horizontal effleurait le visage de Cosette endormie qui entrouvrait vaguement la bouche, et avait l'air d'un ange buvant de la lumière. Jean Valjean s'était mis à la regarder. Il n'écoutait plus Fauchelevent.
N'être pas écouté, ce n'est pas une raison pour se taire. Le brave vieux jardinier continuait paisiblement son rabâchage:
—On fait la fosse au cimetière Vaugirard. On prétend qu'on va le supprimer, ce cimetière Vaugirard. C'est un ancien cimetière qui est en dehors des règlements, qui n'a pas l'uniforme, et qui va prendre sa retraite. C'est dommage, car il est commode. J'ai là un ami, le père Mestienne, le fossoyeur. Les religieuses d'ici ont un privilège, c'est d'être portées à ce cimetière-là à la tombée de la nuit. Il y a un arrêté de la préfecture exprès pour elles. Mais que d'événements depuis hier! la mère Crucifixion est morte, et le père Madeleine....
—Est enterré, dit Jean Valjean souriant tristement.
Fauchelevent fit ricocher le mot.
—Dame! si vous étiez ici tout à fait, ce serait un véritable enterrement.
Une quatrième sonnerie éclata. Fauchelevent détacha vivement du clou la genouillère à grelot et la reboucla à son genou.
—Cette fois, c'est moi. La mère prieure me demande. Bon, je me pique à l'ardillon de ma boucle. Monsieur Madeleine, ne bougez pas, et attendez-moi. Il y a du nouveau. Si vous avez faim, il y a là le vin, le pain et le fromage.
Et il sortit de la cahute en disant: On y va! on y va!
Jean Valjean le vit se hâter à travers le jardin, aussi vite que sa jambe torse le lui permettait, tout en regardant de côté ses melonnières.
Moins de dix minutes après, le père Fauchelevent, dont le grelot mettait sur son passage les religieuses en déroute, frappait un petit coup à une porte, et une voix douce répondait: À jamais. À jamais, c'est-à-dire: Entrez.
Cette porte était celle du parloir réservé au jardinier pour les besoins du service. Ce parloir était contigu à la salle du chapitre. La prieure, assise sur l'unique chaise du parloir, attendait Fauchelevent.
English text
It was into this house that Jean Valjean had, as Fauchelevent expressed it, “fallen from the sky.”
He had scaled the wall of the garden which formed the angle of the Rue Polonceau. That hymn of the angels which he had heard in the middle of the night, was the nuns chanting matins; that hall, of which he had caught a glimpse in the gloom, was the chapel. That phantom which he had seen stretched on the ground was the sister who was making reparation; that bell, the sound of which had so strangely surprised him, was the gardener’s bell attached to the knee of Father Fauchelevent.
Cosette once put to bed, Jean Valjean and Fauchelevent had, as we have already seen, supped on a glass of wine and a bit of cheese before a good, crackling fire; then, the only bed in the hut being occupied by Cosette, each threw himself on a truss of straw.
Before he shut his eyes, Jean Valjean said: “I must remain here henceforth.” This remark trotted through Fauchelevent’s head all night long.
To tell the truth, neither of them slept.
Jean Valjean, feeling that he was discovered and that Javert was on his scent, understood that he and Cosette were lost if they returned to Paris. Then the new storm which had just burst upon him had stranded him in this cloister. Jean Valjean had, henceforth, but one thought,—to remain there. Now, for an unfortunate man in his position, this convent was both the safest and the most dangerous of places; the most dangerous, because, as no men might enter there, if he were discovered, it was a flagrant offence, and Jean Valjean would find but one step intervening between the convent and prison; the safest, because, if he could manage to get himself accepted there and remain there, who would ever seek him in such a place? To dwell in an impossible place was safety.
On his side, Fauchelevent was cudgelling his brains. He began by declaring to himself that he understood nothing of the matter. How had M. Madeleine got there, when the walls were what they were? Cloister walls are not to be stepped over. How did he get there with a child? One cannot scale a perpendicular wall with a child in one’s arms. Who was that child? Where did they both come from? Since Fauchelevent had lived in the convent, he had heard nothing of M. sur M., and he knew nothing of what had taken place there. Father Madeleine had an air which discouraged questions; and besides, Fauchelevent said to himself: “One does not question a saint.” M. Madeleine had preserved all his prestige in Fauchelevent’s eyes. Only, from some words which Jean Valjean had let fall, the gardener thought he could draw the inference that M. Madeleine had probably become bankrupt through the hard times, and that he was pursued by his creditors; or that he had compromised himself in some political affair, and was in hiding; which last did not displease Fauchelevent, who, like many of our peasants of the North, had an old fund of Bonapartism about him. While in hiding, M. Madeleine had selected the convent as a refuge, and it was quite simple that he should wish to remain there. But the inexplicable point, to which Fauchelevent returned constantly and over which he wearied his brain, was that M. Madeleine should be there, and that he should have that little girl with him. Fauchelevent saw them, touched them, spoke to them, and still did not believe it possible. The incomprehensible had just made its entrance into Fauchelevent’s hut. Fauchelevent groped about amid conjectures, and could see nothing clearly but this: “M. Madeleine saved my life.” This certainty alone was sufficient and decided his course. He said to himself: “It is my turn now.” He added in his conscience: “M. Madeleine did not stop to deliberate when it was a question of thrusting himself under the cart for the purpose of dragging me out.” He made up his mind to save M. Madeleine.
Nevertheless, he put many questions to himself and made himself divers replies: “After what he did for me, would I save him if he were a thief? Just the same. If he were an assassin, would I save him? Just the same. Since he is a saint, shall I save him? Just the same.”
But what a problem it was to manage to have him remain in the convent! Fauchelevent did not recoil in the face of this almost chimerical undertaking; this poor peasant of Picardy without any other ladder than his self-devotion, his good will, and a little of that old rustic cunning, on this occasion enlisted in the service of a generous enterprise, undertook to scale the difficulties of the cloister, and the steep escarpments of the rule of Saint-Benoît. Father Fauchelevent was an old man who had been an egoist all his life, and who, towards the end of his days, halt, infirm, with no interest left to him in the world, found it sweet to be grateful, and perceiving a generous action to be performed, flung himself upon it like a man, who at the moment when he is dying, should find close to his hand a glass of good wine which he had never tasted, and should swallow it with avidity. We may add, that the air which he had breathed for many years in this convent had destroyed all personality in him, and had ended by rendering a good action of some kind absolutely necessary to him.
So he took his resolve: to devote himself to M. Madeleine.
We have just called him a poor peasant of Picardy. That description is just, but incomplete. At the point of this story which we have now reached, a little of Father Fauchelevent’s physiology becomes useful. He was a peasant, but he had been a notary, which added trickery to his cunning, and penetration to his ingenuousness. Having, through various causes, failed in his business, he had descended to the calling of a carter and a laborer. But, in spite of oaths and lashings, which horses seem to require, something of the notary had lingered in him. He had some natural wit; he talked good grammar; he conversed, which is a rare thing in a village; and the other peasants said of him: “He talks almost like a gentleman with a hat.” Fauchelevent belonged, in fact, to that species, which the impertinent and flippant vocabulary of the last century qualified as demi-bourgeois, demi-lout, and which the metaphors showered by the château upon the thatched cottage ticketed in the pigeon-hole of the plebeian: rather rustic, rather citified; pepper and salt. Fauchelevent, though sorely tried and harshly used by fate, worn out, a sort of poor, threadbare old soul, was, nevertheless, an impulsive man, and extremely spontaneous in his actions; a precious quality which prevents one from ever being wicked. His defects and his vices, for he had some, were all superficial; in short, his physiognomy was of the kind which succeeds with an observer. His aged face had none of those disagreeable wrinkles at the top of the forehead, which signify malice or stupidity.
At daybreak, Father Fauchelevent opened his eyes, after having done an enormous deal of thinking, and beheld M. Madeleine seated on his truss of straw, and watching Cosette’s slumbers. Fauchelevent sat up and said:—
“Now that you are here, how are you going to contrive to enter?”
This remark summed up the situation and aroused Jean Valjean from his reverie.
The two men took counsel together.
“In the first place,” said Fauchelevent, “you will begin by not setting foot outside of this chamber, either you or the child. One step in the garden and we are done for.”
“That is true.”
“Monsieur Madeleine,” resumed Fauchelevent, “you have arrived at a very auspicious moment, I mean to say a very inauspicious moment; one of the ladies is very ill. This will prevent them from looking much in our direction. It seems that she is dying. The prayers of the forty hours are being said. The whole community is in confusion. That occupies them. The one who is on the point of departure is a saint. In fact, we are all saints here; all the difference between them and me is that they say ‘our cell,’ and that I say ‘my cabin.’ The prayers for the dying are to be said, and then the prayers for the dead. We shall be at peace here for to-day; but I will not answer for to-morrow.”
“Still,” observed Jean Valjean, “this cottage is in the niche of the wall, it is hidden by a sort of ruin, there are trees, it is not visible from the convent.”
“And I add that the nuns never come near it.”
“Well?” said Jean Valjean.
The interrogation mark which accentuated this “well” signified: “it seems to me that one may remain concealed here?” It was to this interrogation point that Fauchelevent responded:—
“There are the little girls.”
“What little girls?” asked Jean Valjean.
Just as Fauchelevent opened his mouth to explain the words which he had uttered, a bell emitted one stroke.
“The nun is dead,” said he. “There is the knell.”
And he made a sign to Jean Valjean to listen.
The bell struck a second time.
“It is the knell, Monsieur Madeleine. The bell will continue to strike once a minute for twenty-four hours, until the body is taken from the church.—You see, they play. At recreation hours it suffices to have a ball roll aside, to send them all hither, in spite of prohibitions, to hunt and rummage for it all about here. Those cherubs are devils.”
“Who?” asked Jean Valjean.
“The little girls. You would be very quickly discovered. They would shriek: ‘Oh! a man!’ There is no danger to-day. There will be no recreation hour. The day will be entirely devoted to prayers. You hear the bell. As I told you, a stroke each minute. It is the death knell.”
“I understand, Father Fauchelevent. There are pupils.”
And Jean Valjean thought to himself:—
“Here is Cosette’s education already provided.”
Fauchelevent exclaimed:—
“Pardine! There are little girls indeed! And they would bawl around you! And they would rush off! To be a man here is to have the plague. You see how they fasten a bell to my paw as though I were a wild beast.”
Jean Valjean fell into more and more profound thought.—“This convent would be our salvation,” he murmured.
Then he raised his voice:—
“Yes, the difficulty is to remain here.”
“No,” said Fauchelevent, “the difficulty is to get out.”
Jean Valjean felt the blood rush back to his heart.
“To get out!”
“Yes, Monsieur Madeleine. In order to return here it is first necessary to get out.”
And after waiting until another stroke of the knell had sounded, Fauchelevent went on:—
“You must not be found here in this fashion. Whence come you? For me, you fall from heaven, because I know you; but the nuns require one to enter by the door.”
All at once they heard a rather complicated pealing from another bell.
“Ah!” said Fauchelevent, “they are ringing up the vocal mothers. They are going to the chapter. They always hold a chapter when any one dies. She died at daybreak. People generally do die at daybreak. But cannot you get out by the way in which you entered? Come, I do not ask for the sake of questioning you, but how did you get in?”
Jean Valjean turned pale; the very thought of descending again into that terrible street made him shudder. You make your way out of a forest filled with tigers, and once out of it, imagine a friendly counsel that shall advise you to return thither! Jean Valjean pictured to himself the whole police force still engaged in swarming in that quarter, agents on the watch, sentinels everywhere, frightful fists extended towards his collar, Javert at the corner of the intersection of the streets perhaps.
“Impossible!” said he. “Father Fauchelevent, say that I fell from the sky.”
“But I believe it, I believe it,” retorted Fauchelevent. “You have no need to tell me that. The good God must have taken you in his hand for the purpose of getting a good look at you close to, and then dropped you. Only, he meant to place you in a man’s convent; he made a mistake. Come, there goes another peal, that is to order the porter to go and inform the municipality that the dead-doctor is to come here and view a corpse. All that is the ceremony of dying. These good ladies are not at all fond of that visit. A doctor is a man who does not believe in anything. He lifts the veil. Sometimes he lifts something else too. How quickly they have had the doctor summoned this time! What is the matter? Your little one is still asleep. What is her name?”
“Cosette.”
“She is your daughter? You are her grandfather, that is?”
“Yes.”
“It will be easy enough for her to get out of here. I have my service door which opens on the courtyard. I knock. The porter opens; I have my vintage basket on my back, the child is in it, I go out. Father Fauchelevent goes out with his basket—that is perfectly natural. You will tell the child to keep very quiet. She will be under the cover. I will leave her for whatever time is required with a good old friend, a fruit-seller whom I know in the Rue Chemin-Vert, who is deaf, and who has a little bed. I will shout in the fruit-seller’s ear, that she is a niece of mine, and that she is to keep her for me until to-morrow. Then the little one will re-enter with you; for I will contrive to have you re-enter. It must be done. But how will you manage to get out?”
Jean Valjean shook his head.
“No one must see me, the whole point lies there, Father Fauchelevent. Find some means of getting me out in a basket, under cover, like Cosette.”
Fauchelevent scratched the lobe of his ear with the middle finger of his left hand, a sign of serious embarrassment.
A third peal created a diversion.
“That is the dead-doctor taking his departure,” said Fauchelevent. “He has taken a look and said: ‘She is dead, that is well.’ When the doctor has signed the passport for paradise, the undertaker’s company sends a coffin. If it is a mother, the mothers lay her out; if she is a sister, the sisters lay her out. After which, I nail her up. That forms a part of my gardener’s duty. A gardener is a bit of a grave-digger. She is placed in a lower hall of the church which communicates with the street, and into which no man may enter save the doctor of the dead. I don’t count the undertaker’s men and myself as men. It is in that hall that I nail up the coffin. The undertaker’s men come and get it, and whip up, coachman! that’s the way one goes to heaven. They fetch a box with nothing in it, they take it away again with something in it. That’s what a burial is like. De profundis.”
A horizontal ray of sunshine lightly touched the face of the sleeping Cosette, who lay with her mouth vaguely open, and had the air of an angel drinking in the light. Jean Valjean had fallen to gazing at her. He was no longer listening to Fauchelevent.
That one is not listened to is no reason for preserving silence. The good old gardener went on tranquilly with his babble:—
“The grave is dug in the Vaugirard cemetery. They declare that they are going to suppress that Vaugirard cemetery. It is an ancient cemetery which is outside the regulations, which has no uniform, and which is going to retire. It is a shame, for it is convenient. I have a friend there, Father Mestienne, the grave-digger. The nuns here possess one privilege, it is to be taken to that cemetery at nightfall. There is a special permission from the Prefecture on their behalf. But how many events have happened since yesterday! Mother Crucifixion is dead, and Father Madeleine—”
“Is buried,” said Jean Valjean, smiling sadly.
Fauchelevent caught the word.
“Goodness! if you were here for good, it would be a real burial.”
A fourth peal burst out. Fauchelevent hastily detached the belled knee-cap from its nail and buckled it on his knee again.
“This time it is for me. The Mother Prioress wants me. Good, now I am pricking myself on the tongue of my buckle. Monsieur Madeleine, don’t stir from here, and wait for me. Something new has come up. If you are hungry, there is wine, bread and cheese.”
And he hastened out of the hut, crying: “Coming! coming!”
Jean Valjean watched him hurrying across the garden as fast as his crooked leg would permit, casting a sidelong glance by the way on his melon patch.
Less than ten minutes later, Father Fauchelevent, whose bell put the nuns in his road to flight, tapped gently at a door, and a gentle voice replied: “Forever! Forever!” that is to say: “Enter.”
The door was the one leading to the parlor reserved for seeing the gardener on business. This parlor adjoined the chapter hall. The prioress, seated on the only chair in the parlor, was waiting for Fauchelevent.