Volume 2/Book 1/Chapter 11

From Les Misérables Annotation Project
< Volume 2/Book 1
Revision as of 13:11, 1 April 2014 by Smirli (talk | contribs) (Created page with "Les Misérables, Volume 2: Cosette, Book 1th: Waterloo, Chapter 11: A Bad Guide to Naopleon; a Good Guide to Bulow<br /> (Tome 1: Cosette, Livre premièr: Waterloo...")
(diff) ← Older revision | Latest revision (diff) | Newer revision → (diff)
Jump to: navigation, search

Les Misérables, Volume 2: Cosette, Book 1th: Waterloo, Chapter 11: A Bad Guide to Naopleon; a Good Guide to Bulow
(Tome 1: Cosette, Livre premièr: Waterloo, Chapitre 11: Mauvais guide à Napoléon, bon guide à Bülow)

General notes on this chapter

French text

On connaît la poignante méprise de Napoléon: Grouchy espéré, Blücher survenant, la mort au lieu de la vie.

La destinée a de ces tournants; on s'attendait au trône du monde; on aperçoit Sainte-Hélène. Si le petit pâtre, qui servait de guide à Bülow, lieutenant de Blücher, lui eût conseillé de déboucher de la forêt au-dessus de Frischemont plutôt qu'au dessous de Plancenoit, la forme du dix-neuvième siècle eût peut-être été différente. Napoléon eût gagné la bataille de Waterloo. Par tout autre chemin qu'au-dessous de Plancenoit, l'armée prussienne aboutissait à un ravin infranchissable à l'artillerie, et Bülow n'arrivait pas.

Or, une heure de retard, c'est le général prussien Muffling qui le déclare, et Blücher n'aurait plus trouvé Wellington debout; «la bataille était perdue».

Il était temps, on le voit, que Bülow arrivât. Il avait du reste été fort retardé. Il avait bivouaqué à Dion-le-Mont et était parti dès l'aube. Mais les chemins étaient impraticables et ses divisions s'étaient embourbées. Les ornières venaient au moyeu des canons. En outre, il avait fallu passer la Dyle sur l'étroit pont de Wavre; la rue menant au pont avait été incendiée par les Français; les caissons et les fourgons de l'artillerie, ne pouvant passer entre deux rangs de maisons en feu, avaient dû attendre que l'incendie fût éteint. Il était midi que l'avant-garde de Bülow n'avait pu encore atteindre Chapelle-Saint-Lambert.

L'action, commencée deux heures plus tôt, eût été finie à quatre heures, et Blücher serait tombé sur la bataille gagnée par Napoléon. Tels sont ces immenses hasards, proportionnés à un infini qui nous échappe. Dès midi, l'empereur, le premier, avec sa longue-vue, avait aperçu à l'extrême horizon quelque chose qui avait fixé son attention. Il avait dit:—Je vois là-bas un nuage qui me paraît être des troupes. Puis il avait demandé au duc de Dalmatie:—Soult, que voyez-vous vers Chapelle-Saint-Lambert?—Le maréchal braquant sa lunette avait répondu:—Quatre ou cinq mille hommes, sire. Évidemment Grouchy.—Cependant cela restait immobile dans la brume. Toutes les lunettes de l'état-major avaient étudié «le nuage» signalé par l'empereur. Quelques-uns avaient dit: Ce sont des colonnes qui font halte. La plupart avaient dit: Ce sont des arbres. La vérité est que le nuage ne remuait pas. L'empereur avait détaché en reconnaissance vers ce point obscur la division de cavalerie légère de Domon.

Bülow en effet n'avait pas bougé. Son avant-garde était très faible, et ne pouvait rien. Il devait attendre le gros du corps d'armée, et il avait l'ordre de se concentrer avant d'entrer en ligne; mais à cinq heures, voyant le péril de Wellington, Blücher ordonna à Bülow d'attaquer et dit ce mot remarquable: «Il faut donner de l'air à l'armée anglaise.»

Peu après, les divisions Losthin, Hiller, Hacke et Ryssel se déployaient devant le corps de Lobau, la cavalerie du prince Guillaume de Prusse débouchait du bois de Paris, Plancenoit était en flammes, et les boulets prussiens commençaient à pleuvoir jusque dans les rangs de la garde en réserve derrière Napoléon.

English text

The painful surprise of Napoleon is well known. Grouchy hoped for, Blucher arriving. Death instead of life.

Fate has these turns; the throne of the world was expected; it was Saint Helena that was seen.

If the little shepherd who served as guide to Bulow, Blucher's lieutenant, had advised him to debouch from the forest above Frischemont, instead of below Plancenoit, the form of the nineteenth century might, perhaps, have been different. Napoleon would have won the battle of Waterloo. By any other route than that below Plancenoit, the Prussian army would have come out upon a ravine impassable for artillery, and Bulow would not have arrived.

Now the Prussian general, Muffling, declares that one hour's delay, and Blucher would not have found Wellington on his feet. "The battle was lost."

It was time that Bulow should arrive, as will be seen. He had, moreover, been very much delayed. He had bivouacked at Dion-le-Mont, and had set out at daybreak; but the roads were impassable, and his divisions stuck fast in the mire. The ruts were up to the hubs of the cannons. Moreover, he had been obliged to pass the Dyle on the narrow bridge of Wavre; the street leading to the bridge had been fired by the French, so the caissons and ammunition-wagons could not pass between two rows of burning houses, and had been obliged to wait until the conflagration was extinguished. It was mid-day before Bulow's vanguard had been able to reach Chapelle-Saint-Lambert.

Had the action been begun two hours earlier, it would have been over at four o'clock, and Blucher would have fallen on the battle won by Napoleon. Such are these immense risks proportioned to an infinite which we cannot comprehend.

The Emperor had been the first, as early as mid-day, to descry with his field-glass, on the extreme horizon, something which had attracted his attention. He had said, "I see yonder a cloud, which seems to me to be troops." Then he asked the Duc de Dalmatie, "Soult, what do you see in the direction of Chapelle-Saint-Lambert?" The marshal, levelling his glass, answered, "Four or five thousand men, Sire; evidently Grouchy." But it remained motionless in the mist. All the glasses of the staff had studied "the cloud" pointed out by the Emperor. Some said: "It is trees." The truth is, that the cloud did not move. The Emperor detached Domon's division of light cavalry to reconnoitre in that quarter.

Bulow had not moved, in fact. His vanguard was very feeble, and could accomplish nothing. He was obliged to wait for the body of the army corps, and he had received orders to concentrate his forces before entering into line; but at five o'clock, perceiving Wellington's peril, Blucher ordered Bulow to attack, and uttered these remarkable words: "We must give air to the English army."

A little later, the divisions of Losthin, Hiller, Hacke, and Ryssel deployed before Lobau's corps, the cavalry of Prince William of Prussia debouched from the forest of Paris, Plancenoit was in flames, and the Prussian cannon-balls began to rain even upon the ranks of the guard in reserve behind Napoleon.

Translation notes

Textual notes

Citations