Volume 5/Book 3/Chapter 1

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Les Misérables, Volume 5: Jean Valjean, Book Third: Mud but the Soul, Chapter 1: The Sewer and Its Surprises
(Tome 5: Jean Valjean, Livre troisième: La boue, mais l'âme, Chapitre 1: Le cloaque et ses surprises)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

C'est dans l'égout de Paris que se trouvait Jean Valjean.

Ressemblance de plus de Paris avec la mer. Comme dans l'océan, le plongeur peut y disparaître.

La transition était inouïe. Au milieu même de la ville, Jean Valjean était sorti de la ville; et, en un clin d'œil, le temps de lever un couvercle et de le refermer, il avait passé du plein jour à l'obscurité complète, de midi à minuit, du fracas au silence, du tourbillon des tonnerres à la stagnation de la tombe, et, par une péripétie bien plus prodigieuse encore que celle de la rue Polonceau, du plus extrême péril à la sécurité la plus absolue.

Chute brusque dans une cave; disparition dans l'oubliette de Paris; quitter cette rue où la mort était partout pour cette espèce de sépulcre où il y avait la vie; ce fut un instant étrange. Il resta quelques secondes comme étourdi; écoutant, stupéfait. La chausse-trape du salut s'était subitement ouverte sous lui. La bonté céleste l'avait en quelque sorte pris par trahison. Adorables embuscades de la providence!

Seulement le blessé ne remuait point, et Jean Valjean ne savait pas si ce qu'il emportait dans cette fosse était un vivant ou un mort.

Sa première sensation fut l'aveuglement. Brusquement il ne vit plus rien. Il lui sembla aussi qu'en une minute il était devenu sourd. Il n'entendait plus rien. Le frénétique orage de meurtre qui se déchaînait à quelques pieds au-dessus de lui n'arrivait jusqu'à lui, nous l'avons dit, grâce à l'épaisseur de terre qui l'en séparait, qu'éteint et indistinct, et comme une rumeur dans une profondeur. Il sentait que c'était solide sous ses pieds; voilà tout; mais cela suffisait. Il étendit un bras, puis l'autre, et toucha le mur des deux côtés, et reconnut que le couloir était étroit; il glissa, et reconnut que la dalle était mouillée. Il avança un pied avec précaution, craignant un trou, un puisard, quelque gouffre; il constata que le dallage se prolongeait. Une bouffée de fétidité l'avertit du lieu où il était.

Au bout de quelques instants, il n'était plus aveugle. Un peu de lumière tombait du soupirail par où il s'était glissé, et son regard s'était fait à cette cave. Il commença à distinguer quelque chose. Le couloir où il s'était terré, nul autre mot n'exprime mieux la situation, était muré derrière lui. C'était un de ces culs-de-sac que la langue spéciale appelle branchements. Devant lui, il y avait un autre mur, un mur de nuit. La clarté du soupirail expirait à dix ou douze pas du point où était Jean Valjean, et faisait à peine une blancheur blafarde sur quelques mètres de la paroi humide de l'égout. Au delà l'opacité était massive; y pénétrer paraissait horrible, et l'entrée y semblait un engloutissement. On pouvait s'enfoncer pourtant dans cette muraille de brume, et il le fallait. Il fallait même se hâter. Jean Valjean songea que cette grille, aperçue par lui sous les pavés, pouvait l'être par les soldats, et que tout tenait à ce hasard. Ils pouvaient descendre eux aussi dans ce puits et le fouiller. Il n'y avait pas une minute à perdre. Il avait déposé Marius sur le sol, il le ramassa, ceci est encore le mot vrai, le reprit sur ses épaules et se mit en marche. Il entra résolument dans cette obscurité.

La réalité est qu'ils étaient moins sauvés que Jean Valjean ne le croyait. Des périls d'un autre genre et non moins grands les attendaient peut-être. Après le tourbillon fulgurant du combat, la caverne des miasmes et des pièges; après le chaos, le cloaque. Jean Valjean était tombé d'un cercle de l'enfer dans l'autre.

Quand il eut fait cinquante pas, il fallut s'arrêter. Une question se présenta. Le couloir aboutissait à un autre boyau qu'il rencontrait transversalement. Là s'offraient deux voies. Laquelle prendre? fallait-il tourner à gauche ou à droite? Comment s'orienter dans ce labyrinthe noir? Ce labyrinthe, nous l'avons fait remarquer, a un fil; c'est sa pente. Suivre la pente, c'est aller à la rivière.

Jean Valjean le comprit sur-le-champ.

Il se dit qu'il était probablement dans l'égout des Halles; que, s'il choisissait la gauche et suivait la pente, il arriverait avant un quart d'heure à quelque embouchure sur la Seine entre le Pont-au-Change et le Pont-Neuf, c'est-à-dire à une apparition en plein jour sur le point le plus peuplé de Paris. Peut-être aboutirait-il à quelque cagnard de carrefour. Stupeur des passants de voir deux hommes sanglants sortir de terre sous leurs pieds. Survenue des sergents de ville, prise d'armes du corps de garde voisin. On serait saisi avant d'être sorti. Il valait mieux s'enfoncer dans le dédale, se fier à cette noirceur, et s'en remettre à la providence quant à l'issue.

Il remonta la pente et prit à droite.

Quand il eut tourné l'angle de la galerie, la lointaine lueur du soupirail disparut, le rideau d'obscurité retomba sur lui et il redevint aveugle. Il n'en avança pas moins, et aussi rapidement qu'il put. Les deux bras de Marius étaient passés autour de son cou et les pieds pendaient derrière lui. Il tenait les deux bras d'une main et tâtait le mur de l'autre. La joue de Marius touchait la sienne et s'y collait, étant sanglante. Il sentait couler sur lui et pénétrer sous ses vêtements un ruisseau tiède qui venait de Marius. Cependant une chaleur humide à son oreille que touchait la bouche du blessé indiquait de la respiration, et par conséquent de la vie. Le couloir où Jean Valjean cheminait maintenant était moins étroit que le premier. Jean Valjean y marchait assez péniblement. Les pluies de la veille n'étaient pas encore écoulées et faisaient un petit torrent au centre du radier, et il était forcé de se serrer contre le mur pour ne pas avoir les pieds dans l'eau. Il allait ainsi ténébreusement. Il ressemblait aux êtres de nuit tâtonnant dans l'invisible et souterrainement perdus dans les veines de l'ombre.

Pourtant, peu à peu, soit que des soupiraux lointains envoyassent un peu de lueur flottante dans cette brume opaque, soit que ses yeux s'accoutumassent à l'obscurité, il lui revint quelque vision vague, et il recommença à se rendre confusément compte, tantôt de la muraille à laquelle il touchait, tantôt de la voûte sous laquelle il passait. La pupille se dilate dans la nuit et finit par y trouver du jour, de même que l'âme se dilate dans le malheur et finit par y trouver Dieu.

Se diriger était malaisé.

Le tracé des égouts répercute, pour ainsi dire, le tracé des rues qui lui est superposé. Il y avait dans le Paris d'alors deux mille deux cents rues. Qu'on se figure là-dessous cette forêt de branches ténébreuses qu'on nomme l'égout. Le système d'égouts existant à cette époque, mis bout à bout, eût donné une longueur de onze lieues. Nous avons dit plus haut que le réseau actuel, grâce à l'activité spéciale des trente dernières années, n'a pas moins de soixante lieues.

Jean Valjean commença par se tromper. Il crut être sous la rue Saint-Denis, et il était fâcheux qu'il n'y fût pas. Il y a sous la rue Saint-Denis un vieil égout en pierre qui date de Louis XIII et qui va droit à l'égout collecteur dit Grand Égout, avec un seul coude, à droite, à la hauteur de l'ancienne cour des Miracles, et un seul embranchement, l'égout Saint-Martin, dont les quatre bras se coupent en croix. Mais le boyau de la Petite-Truanderie dont l'entrée était près du cabaret de Corinthe n'a jamais communiqué avec le souterrain de la rue Saint-Denis; il aboutit à l'égout Montmartre et c'est là que Jean Valjean était engagé. Là, les occasions de se perdre abondaient. L'égout Montmartre est un des plus dédaléens du vieux réseau. Heureusement Jean Valjean avait laissé derrière lui l'égout des Halles dont le plan géométral figure une foule de mâts de perroquet enchevêtrés; mais il avait devant lui plus d'une rencontre embarrassante et plus d'un coin de rue—car ce sont des rues—s'offrant dans l'obscurité comme un point d'interrogation: premièrement, à sa gauche, le vaste égout Plâtrière, espèce de casse-tête chinois, poussant et brouillant son chaos de T et de Z sous l'hôtel des Postes et sous la rotonde de la halle aux blés jusqu'à la Seine où il se termine en Y; deuxièmement, à sa droite, le corridor courbe de la rue du Cadran avec ses trois dents qui sont autant d'impasses; troisièmement, à sa gauche, l'embranchement du Mail, compliqué, presque à l'entrée, d'une espèce de fourche, et allant de zigzag en zigzag aboutir à la grande crypte exutoire du Louvre tronçonnée et ramifiée dans tous les sens; enfin, à droite, le couloir cul-de-sac de la rue des Jeûneurs, sans compter de petits réduits çà et là, avant d'arriver à l'égout de ceinture, lequel seul pouvait le conduire à quelque issue assez lointaine pour être sûre.

Si Jean Valjean eût eu quelque notion de tout ce que nous indiquons ici, il se fût vite aperçu, rien qu'en tâtant la muraille, qu'il n'était pas dans la galerie souterraine de la rue Saint-Denis. Au lieu de la vieille pierre de taille, au lieu de l'ancienne architecture, hautaine et royale jusque dans l'égout, avec radier et assises courantes en granit et mortier de chaux grasse, laquelle coûtait huit cents livres la toise, il eût senti sous sa main le bon marché contemporain, l'expédient économique, la meulière à bain de mortier hydraulique sur couche de béton qui coûte deux cents francs le mètre, la maçonnerie bourgeoise dite à petits matériaux; mais il ne savait rien de tout cela.

Il allait devant lui, avec anxiété, mais avec calme, ne voyant rien, ne sachant rien, plongé dans le hasard, c'est-à-dire englouti dans la providence.

Par degrés, disons-le, quelque horreur le gagnait. L'ombre qui l'enveloppait entrait dans son esprit. Il marchait dans une énigme. Cet aqueduc du cloaque est redoutable; il s'entre-croise vertigineusement. C'est une chose lugubre d'être pris dans ce Paris de ténèbres. Jean Valjean était obligé de trouver et presque d'inventer sa route sans la voir. Dans cet inconnu, chaque pas qu'il risquait pouvait être le dernier. Comment sortirait-il de là? Trouverait-il une issue? La trouverait-il à temps? Cette colossale éponge souterraine aux alvéoles de pierre se laisserait-elle pénétrer et percer? Y rencontrerait-on quelque nœud inattendu d'obscurité? Arriverait-on à l'inextricable et à l'infranchissable? Marius y mourrait-il d'hémorragie, et lui de faim? Finiraient-ils par se perdre là tous les deux, et par faire deux squelettes dans un coin de cette nuit? Il l'ignorait. Il se demandait tout cela et ne pouvait se répondre. L'intestin de Paris est un précipice. Comme le prophète, il était dans le ventre du monstre.

Il eut brusquement une surprise. À l'instant le plus imprévu, et sans avoir cessé de marcher en ligne droite, il s'aperçut qu'il ne montait plus; l'eau du ruisseau lui battait les talons au lieu de lui venir sur la pointe des pieds. L'égout maintenant descendait. Pourquoi? Allait-il donc arriver soudainement à la Seine? Ce danger était grand, mais le péril de reculer l'était plus encore. Il continua d'avancer.

Ce n'était point vers la Seine qu'il allait. Le dos d'âne que fait le sol de Paris sur la rive droite vide un de ses versants dans la Seine et l'autre dans le Grand Égout. La crête de ce dos d'âne qui détermine la division des eaux dessine une ligne très capricieuse. Le point culminant, qui est le lieu de partage des écoulements, est, dans l'égout Sainte-Avoye, au delà de la rue Michel-le-Comte, dans l'égout du Louvre, près des boulevards, et dans l'égout Montmartre, près des Halles. C'est à ce point culminant que Jean Valjean était arrivé. Il se dirigeait vers l'égout de ceinture; il était dans le bon chemin. Mais il n'en savait rien.

Chaque fois qu'il rencontrait un embranchement, il en tâtait les angles, et s'il trouvait l'ouverture qui s'offrait moins large que le corridor où il était, il n'entrait pas et continuait sa route, jugeant avec raison que toute voie plus étroite devait aboutir à un cul-de-sac et ne pouvait que l'éloigner du but, c'est-à-dire de l'issue. Il évita ainsi le quadruple piège qui lui était tendu dans l'obscurité par les quatre dédales que nous venons d'énumérer.

À un certain moment il reconnut qu'il sortait de dessous le Paris pétrifié par l'émeute, où les barricades avaient supprimé la circulation et qu'il rentrait sous le Paris vivant et normal. Il eut subitement au-dessus de sa tête comme un bruit de foudre, lointain, mais continu. C'était le roulement des voitures.

Il marchait depuis une demi-heure environ, du moins au calcul qu'il faisait en lui-même, et n'avait pas encore songé à se reposer; seulement il avait changé la main qui soutenait Marius. L'obscurité était plus profonde que jamais, mais cette profondeur le rassurait.

Tout à coup il vit son ombre devant lui. Elle se découpait sur une faible rougeur presque indistincte qui empourprait vaguement le radier à ses pieds et la voûte sur sa tête, et qui glissait à sa droite et à sa gauche sur les deux murailles visqueuses du corridor. Stupéfait, il se retourna.

Derrière lui, dans la partie du couloir qu'il venait de dépasser, à une distance qui lui parut immense, flamboyait, rayant l'épaisseur obscure, une sorte d'astre horrible qui avait l'air de le regarder.

C'était la sombre étoile de la police qui se levait dans l'égout.

Derrière cette étoile remuaient confusément huit ou dix formes noires, droites, indistinctes, terribles.

English text[edit]

It was in the sewers of Paris that Jean Valjean found himself.

Still another resemblance between Paris and the sea. As in the ocean, the diver may disappear there.

The transition was an unheard-of one. In the very heart of the city, Jean Valjean had escaped from the city, and, in the twinkling of an eye, in the time required to lift the cover and to replace it, he had passed from broad daylight to complete obscurity, from midday to midnight, from tumult to silence, from the whirlwind of thunders to the stagnation of the tomb, and, by a vicissitude far more tremendous even than that of the Rue Polonceau, from the most extreme peril to the most absolute obscurity.

An abrupt fall into a cavern; a disappearance into the secret trap-door of Paris; to quit that street where death was on every side, for that sort of sepulchre where there was life, was a strange instant. He remained for several seconds as though bewildered; listening, stupefied. The waste-trap of safety had suddenly yawned beneath him. Celestial goodness had, in a manner, captured him by treachery. Adorable ambuscades of providence!

Only, the wounded man did not stir, and Jean Valjean did not know whether that which he was carrying in that grave was a living being or a dead corpse.

His first sensation was one of blindness. All of a sudden, he could see nothing. It seemed to him too, that, in one instant, he had become deaf. He no longer heard anything. The frantic storm of murder which had been let loose a few feet above his head did not reach him, thanks to the thickness of the earth which separated him from it, as we have said, otherwise than faintly and indistinctly, and like a rumbling, in the depths. He felt that the ground was solid under his feet; that was all; but that was enough. He extended one arm and then the other, touched the walls on both sides, and perceived that the passage was narrow; he slipped, and thus perceived that the pavement was wet. He cautiously put forward one foot, fearing a hole, a sink, some gulf; he discovered that the paving continued. A gust of fetidness informed him of the place in which he stood.

After the lapse of a few minutes, he was no longer blind. A little light fell through the man-hole through which he had descended, and his eyes became accustomed to this cavern. He began to distinguish something. The passage in which he had burrowed—no other word can better express the situation—was walled in behind him. It was one of those blind alleys, which the special jargon terms branches. In front of him there was another wall, a wall like night. The light of the air-hole died out ten or twelve paces from the point where Jean Valjean stood, and barely cast a wan pallor on a few metres of the damp walls of the sewer. Beyond, the opaqueness was massive; to penetrate thither seemed horrible, an entrance into it appeared like an engulfment. A man could, however, plunge into that wall of fog and it was necessary so to do. Haste was even requisite. It occurred to Jean Valjean that the grating which he had caught sight of under the flag-stones might also catch the eye of the soldiery, and that everything hung upon this chance. They also might descend into that well and search it. There was not a minute to be lost. He had deposited Marius on the ground, he picked him up again,—that is the real word for it,—placed him on his shoulders once more, and set out. He plunged resolutely into the gloom.

The truth is, that they were less safe than Jean Valjean fancied. Perils of another sort and no less serious were awaiting them, perchance. After the lightning-charged whirlwind of the combat, the cavern of miasmas and traps; after chaos, the sewer. Jean Valjean had fallen from one circle of hell into another.

When he had advanced fifty paces, he was obliged to halt. A problem presented itself. The passage terminated in another gut which he encountered across his path. There two ways presented themselves. Which should he take? Ought he to turn to the left or to the right? How was he to find his bearings in that black labyrinth? This labyrinth, to which we have already called the reader's attention, has a clue, which is its slope. To follow to the slope is to arrive at the river.

This Jean Valjean instantly comprehended.

He said to himself that he was probably in the sewer des Halles; that if he were to choose the path to the left and follow the slope, he would arrive, in less than a quarter of an hour, at some mouth on the Seine between the Pont au Change and the Pont-Neuf, that is to say, he would make his appearance in broad daylight on the most densely peopled spot in Paris. Perhaps he would come out on some man-hole at the intersection of streets. Amazement of the passers-by at beholding two bleeding men emerge from the earth at their feet. Arrival of the police, a call to arms of the neighboring post of guards. Thus they would be seized before they had even got out. It would be better to plunge into that labyrinth, to confide themselves to that black gloom, and to trust to Providence for the outcome.

He ascended the incline, and turned to the right.

When he had turned the angle of the gallery, the distant glimmer of an air-hole disappeared, the curtain of obscurity fell upon him once more, and he became blind again. Nevertheless, he advanced as rapidly as possible. Marius' two arms were passed round his neck, and the former's feet dragged behind him. He held both these arms with one hand, and groped along the wall with the other. Marius' cheek touched his, and clung there, bleeding. He felt a warm stream which came from Marius trickling down upon him and making its way under his clothes. But a humid warmth near his ear, which the mouth of the wounded man touched, indicated respiration, and consequently, life. The passage along which Jean Valjean was now proceeding was not so narrow as the first. Jean Valjean walked through it with considerable difficulty. The rain of the preceding day had not, as yet, entirely run off, and it created a little torrent in the centre of the bottom, and he was forced to hug the wall in order not to have his feet in the water.

Thus he proceeded in the gloom. He resembled the beings of the night groping in the invisible and lost beneath the earth in veins of shadow.

Still, little by little, whether it was that the distant air-holes emitted a little wavering light in this opaque gloom, or whether his eyes had become accustomed to the obscurity, some vague vision returned to him, and he began once more to gain a confused idea, now of the wall which he touched, now of the vault beneath which he was passing. The pupil dilates in the dark, and the soul dilates in misfortune and ends by finding God there.

It was not easy to direct his course.

The line of the sewer re-echoes, so to speak, the line of the streets which lie above it. There were then in Paris two thousand two hundred streets. Let the reader imagine himself beneath that forest of gloomy branches which is called the sewer. The system of sewers existing at that epoch, placed end to end, would have given a length of eleven leagues. We have said above, that the actual net-work, thanks to the special activity of the last thirty years, was no less than sixty leagues in extent.

Jean Valjean began by committing a blunder. He thought that he was beneath the Rue Saint-Denis, and it was a pity that it was not so. Under the Rue Saint-Denis there is an old stone sewer which dates from Louis XIII. and which runs straight to the collecting sewer, called the Grand Sewer, with but a single elbow, on the right, on the elevation of the ancient Cour des Miracles, and a single branch, the Saint-Martin sewer, whose four arms describe a cross. But the gut of the Petite-Truanderie the entrance to which was in the vicinity of the Corinthe wine-shop has never communicated with the sewer of the Rue Saint-Denis; it ended at the Montmartre sewer, and it was in this that Jean Valjean was entangled. There opportunities of losing oneself abound. The Montmartre sewer is one of the most labyrinthine of the ancient network. Fortunately, Jean Valjean had left behind him the sewer of the markets whose geometrical plan presents the appearance of a multitude of parrots' roosts piled on top of each other; but he had before him more than one embarrassing encounter and more than one street corner—for they are streets—presenting itself in the gloom like an interrogation point; first, on his left, the vast sewer of the Platriere, a sort of Chinese puzzle, thrusting out and entangling its chaos of Ts and Zs under the Post-Office and under the rotunda of the Wheat Market, as far as the Seine, where it terminates in a Y; secondly, on his right, the curving corridor of the Rue du Cadran with its three teeth, which are also blind courts; thirdly, on his left, the branch of the Mail, complicated, almost at its inception, with a sort of fork, and proceeding from zig-zag to zig-zag until it ends in the grand crypt of the outlet of the Louvre, truncated and ramified in every direction; and lastly, the blind alley of a passage of the Rue des Jeuneurs, without counting little ducts here and there, before reaching the belt sewer, which alone could conduct him to some issue sufficiently distant to be safe.

Had Jean Valjean had any idea of all that we have here pointed out, he would speedily have perceived, merely by feeling the wall, that he was not in the subterranean gallery of the Rue Saint-Denis. Instead of the ancient stone, instead of the antique architecture, haughty and royal even in the sewer, with pavement and string courses of granite and mortar costing eight hundred livres the fathom, he would have felt under his hand contemporary cheapness, economical expedients, porous stone filled with mortar on a concrete foundation, which costs two hundred francs the metre, and the bourgeoise masonry known as a petits materiaux—small stuff; but of all this he knew nothing.

He advanced with anxiety, but with calmness, seeing nothing, knowing nothing, buried in chance, that is to say, engulfed in providence.

By degrees, we will admit, a certain horror seized upon him. The gloom which enveloped him penetrated his spirit. He walked in an enigma. This aqueduct of the sewer is formidable; it interlaces in a dizzy fashion. It is a melancholy thing to be caught in this Paris of shadows. Jean Valjean was obliged to find and even to invent his route without seeing it. In this unknown, every step that he risked might be his last. How was he to get out? should he find an issue? should he find it in time? would that colossal subterranean sponge with its stone cavities, allow itself to be penetrated and pierced? should he there encounter some unexpected knot in the darkness? should he arrive at the inextricable and the impassable? would Marius die there of hemorrhage and he of hunger? should they end by both getting lost, and by furnishing two skeletons in a nook of that night? He did not know. He put all these questions to himself without replying to them. The intestines of Paris form a precipice. Like the prophet, he was in the belly of the monster.

All at once, he had a surprise. At the most unforeseen moment, and without having ceased to walk in a straight line, he perceived that he was no longer ascending; the water of the rivulet was beating against his heels, instead of meeting him at his toes. The sewer was now descending. Why? Was he about to arrive suddenly at the Seine? This danger was a great one, but the peril of retreating was still greater. He continued to advance.

It was not towards the Seine that he was proceeding. The ridge which the soil of Paris forms on its right bank empties one of its water-sheds into the Seine and the other into the Grand Sewer. The crest of this ridge which determines the division of the waters describes a very capricious line. The culminating point, which is the point of separation of the currents, is in the Sainte-Avoye sewer, beyond the Rue Michelle-Comte, in the sewer of the Louvre, near the boulevards, and in the Montmartre sewer, near the Halles. It was this culminating point that Jean Valjean had reached. He was directing his course towards the belt sewer; he was on the right path. But he did not know it.

Every time that he encountered a branch, he felt of its angles, and if he found that the opening which presented itself was smaller than the passage in which he was, he did not enter but continued his route, rightly judging that every narrower way must needs terminate in a blind alley, and could only lead him further from his goal, that is to say, the outlet. Thus he avoided the quadruple trap which was set for him in the darkness by the four labyrinths which we have just enumerated.

At a certain moment, he perceived that he was emerging from beneath the Paris which was petrified by the uprising, where the barricades had suppressed circulation, and that he was entering beneath the living and normal Paris. Overhead he suddenly heard a noise as of thunder, distant but continuous. It was the rumbling of vehicles.

He had been walking for about half an hour, at least according to the calculation which he made in his own mind, and he had not yet thought of rest; he had merely changed the hand with which he was holding Marius. The darkness was more profound than ever, but its very depth reassured him.

All at once, he saw his shadow in front of him. It was outlined on a faint, almost indistinct reddish glow, which vaguely empurpled the flooring vault underfoot, and the vault overhead, and gilded to his right and to his left the two viscous walls of the passage. Stupefied, he turned round.

Behind him, in the portion of the passage which he had just passed through, at a distance which appeared to him immense, piercing the dense obscurity, flamed a sort of horrible star which had the air of surveying him.

It was the gloomy star of the police which was rising in the sewer.

In the rear of that star eight or ten forms were moving about in a confused way, black, upright, indistinct, horrible.

Translation notes[edit]

Textual notes[edit]

Citations[edit]