Volume 4/Book 8/Chapter 1

From Les Misérables Annotation Project
< Volume 4/Book 8
Revision as of 05:49, 4 March 2014 by Historymaker (talk | contribs) (Created page with "Les Misérables, Volume 4: The Idyll of the Rue Plumet & The Epic of the Rue Saint-Denis, Book Eighth: Enchantments and Desolations, Chapter 1: Full Light<br /> (Tome 4:...")
(diff) ← Older revision | Latest revision (diff) | Newer revision → (diff)
Jump to: navigation, search

Les Misérables, Volume 4: The Idyll of the Rue Plumet & The Epic of the Rue Saint-Denis, Book Eighth: Enchantments and Desolations, Chapter 1: Full Light
(Tome 4: L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis, Livre huitième: Les enchantements et les désolations, Chapitre 1: Pleine lumière)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

Le lecteur a compris qu'Éponine, ayant reconnu à travers la grille l'habitante de cette rue Plumet où Magnon l'avait envoyée, avait commencé par écarter les bandits de la rue Plumet, puis y avait conduit Marius, et qu'après plusieurs jours d'extase devant cette grille, Marius, entraîné par cette force qui pousse le fer vers l'aimant et l'amoureux vers les pierres dont est faite la maison de celle qu'il aime, avait fini par entrer dans le jardin de Cosette comme Roméo dans le jardin de Juliette. Cela même lui avait été plus facile qu'à Roméo; Roméo était obligé d'escalader un mur, Marius n'eut qu'à forcer un peu un des barreaux de la grille décrépite qui vacillait dans son alvéole rouillé, à la manière des dents des vieilles gens. Marius était mince et passa aisément.


Comme il n'y avait jamais personne dans la rue et que d'ailleurs Marius ne pénétrait dans le jardin que la nuit, il ne risquait pas d'être vu.


À partir de cette heure bénie et sainte où un baiser fiança ces deux âmes, Marius vint là tous les soirs. Si, à ce moment de sa vie, Cosette était tombée dans l'amour d'un homme peu scrupuleux et libertin, elle était perdue; car il y a des natures généreuses qui se livrent, et Cosette en était une. Une des magnanimités de la femme, c'est de céder. L'amour, à cette hauteur où il est absolu, se complique d'on ne sait quel céleste aveuglement de la pudeur. Mais que de dangers vous courez, ô nobles âmes! Souvent, vous donnez le cœur, nous prenons le corps. Votre cœur vous reste, et vous le regardez dans l'ombre en frémissant. L'amour n'a point de moyen terme; ou il perd, ou il sauve. Toute la destinée humaine est ce dilemme-là. Ce dilemme, perte ou salut, aucune fatalité ne le pose plus inexorablement que l'amour. L'amour est la vie, s'il n'est pas la mort. Berceau; cercueil aussi. Le même sentiment dit oui et non dans le cœur humain. De toutes les choses que Dieu a faites, le cœur humain est celle qui dégage le plus de lumière, hélas! et le plus de nuit.


Dieu voulut que l'amour que Cosette rencontra fût un de ces amours qui sauvent.


Tant que dura le mois de mai de cette année 1832, il y eut là, toutes les nuits, dans ce pauvre jardin sauvage, sous cette broussaille chaque jour plus odorante et plus épaissie, deux êtres composés de toutes les chastetés et de toutes les innocences, débordant de toutes les félicités du ciel, plus voisins des archanges que des hommes, purs, honnêtes, enivrés, rayonnants, qui resplendissaient l'un pour l'autre dans les ténèbres. Il semblait à Cosette que Marius avait une couronne et à Marius que Cosette avait un nimbe. Ils se touchaient, ils se regardaient, ils se prenaient les mains, ils se serraient l'un contre l'autre; mais il y avait une distance qu'ils ne franchissaient pas. Non qu'ils la respectassent; ils l'ignoraient. Marius sentait une barrière, la pureté de Cosette, et Cosette sentait un appui, la loyauté de Marius. Le premier baiser avait été aussi le dernier. Marius, depuis, n'était pas allé au-delà d'effleurer de ses lèvres la main, ou le fichu, ou une boucle de cheveux de Cosette. Cosette était pour lui un parfum et non une femme. Il la respirait. Elle ne refusait rien et il ne demandait rien. Cosette était heureuse, et Marius était satisfait. Ils vivaient dans ce ravissant état qu'on pourrait appeler l'éblouissement d'une âme par une âme. C'était cet ineffable premier embrassement de deux virginités dans l'idéal. Deux cygnes se rencontrant sur la Jungfrau.


À cette heure-là de l'amour, heure où la volupté se tait absolument sous la toute-puissance de l'extase, Marius, le pur et séraphique Marius, eût été plutôt capable de monter chez une fille publique que de soulever la robe de Cosette à la hauteur de la cheville. Une fois, à un clair de lune, Cosette se pencha pour ramasser quelque chose à terre, son corsage s'entr'ouvrit et laissa voir la naissance de sa gorge, Marius détourna les yeux.


Que se passait-il entre ces deux êtres? Rien. Ils s'adoraient.


La nuit, quand ils étaient là, ce jardin semblait un lieu vivant et sacré. Toutes les fleurs s'ouvraient autour d'eux et leur envoyaient de l'encens; eux, ils ouvraient leurs âmes et les répandaient dans les fleurs. La végétation lascive et vigoureuse tressaillait pleine de sève et d'ivresse autour de ces deux innocents, et ils disaient des paroles d'amour dont les arbres frissonnaient.


Qu'étaient-ce que ces paroles? Des souffles. Rien de plus. Ces souffles suffisaient pour troubler et pour émouvoir toute cette nature. Puissance magique qu'on aurait peine à comprendre si on lisait dans un livre ces causeries faites pour être emportées et dissipées comme des fumées par le vent sous les feuilles. Ôtez à ces murmures de deux amants cette mélodie qui sort de l'âme et qui les accompagne comme une lyre, ce qui reste n'est plus qu'une ombre; vous dites: Quoi! ce n'est que cela! Eh oui, des enfantillages, des redites, des rires pour rien, des inutilités, des niaiseries, tout ce qu'il y a au monde de plus sublime et de plus profond! les seules choses qui vaillent la peine d'être dites et d'être écoutées!


Ces niaiseries-là, ces pauvretés-là, l'homme qui ne les a jamais entendues, l'homme qui ne les a jamais prononcées, est un imbécile et un méchant homme.


Cosette disait à Marius:


—Sais-tu?...


(Dans tout cela, et à travers cette céleste virginité, et sans qu'il fût possible à l'un et à l'autre de dire comment, le tutoiement était venu.)


—Sais-tu? Je m'appelle Euphrasie.


—Euphrasie? Mais non, tu t'appelles Cosette.


—Oh! Cosette est un assez vilain nom qu'on m'a donné comme cela quand j'étais petite. Mais mon vrai nom est Euphrasie. Est-ce que tu n'aimes pas ce nom-là, Euphrasie?


—Si...—Mais Cosette n'est pas vilain.


—Est-ce que tu l'aimes mieux qu'Euphrasie?


—Mais...—oui.


—Alors je l'aime mieux aussi. C'est vrai, c'est joli, Cosette. Appelle-moi Cosette.


Et le sourire qu'elle ajoutait faisait de ce dialogue une idylle digne d'un bois qui serait dans le ciel.


Une autre fois elle le regardait fixement et s'écriait:


—Monsieur, vous êtes beau, vous êtes joli, vous avez de l'esprit, vous n'êtes pas bête du tout, vous êtes bien plus savant que moi, mais je vous défie à ce mot-là: je t'aime!


Et Marius, en plein azur, croyait entendre une strophe chantée par une étoile.


Ou bien, elle lui donnait une petite tape parce qu'il toussait, et elle lui disait:


—Ne toussez pas, monsieur. Je ne veux pas qu'on tousse chez moi sans ma permission. C'est très laid de tousser et de m'inquiéter. Je veux que tu te portes bien, parce que d'abord, moi, si tu ne te portais pas bien, je serais très malheureuse. Qu'est-ce que tu veux que je fasse?


Et cela était tout simplement divin.


Une fois Marius dit à Cosette:


—Figure-toi, j'ai cru un temps que tu t'appelais Ursule.


Ceci les fit rire toute la soirée.


Au milieu d'une autre causerie, il lui arriva de s'écrier:


—Oh! un jour, au Luxembourg, j'ai eu envie d'achever de casser un invalide!


Mais il s'arrêta court et n'alla pas plus loin. Il aurait fallu parler à Cosette de sa jarretière, et cela lui était impossible. Il y avait là un côtoiement inconnu, la chair, devant lequel reculait, avec une sorte d'effroi sacré, cet immense amour innocent.


Marius se figurait la vie avec Cosette comme cela, sans autre chose; venir tous les soirs rue Plumet, déranger le vieux barreau complaisant de la grille du président, s'asseoir coude à coude sur ce banc, regarder à travers les arbres la scintillation de la nuit commençante, faire cohabiter le pli du genou de son pantalon avec l'ampleur de la robe de Cosette, lui caresser l'ongle du pouce, lui dire tu, respirer l'un après l'autre la même fleur, à jamais, indéfiniment. Pendant ce temps-là les nuages passaient au-dessus de leur tête. Chaque fois que le vent souffle, il emporte plus de rêves de l'homme que de nuées du ciel.


Que ce chaste amour presque farouche fût absolument sans galanterie, non.»Faire des compliments» à celle qu'on aime est la première façon de faire des caresses, demi-audace qui s'essaye. Le compliment, c'est quelque chose comme le baiser à travers le voile. La volupté y met sa douce pointe, tout en se cachant. Devant la volupté le cœur recule, pour mieux aimer. Les cajoleries de Marius, toutes saturées de chimère, étaient, pour ainsi dire, azurées. Les oiseaux, quand ils volent là-haut du côté des anges, doivent entendre de ces paroles-là. Il s'y mêlait pourtant la vie, l'humanité, toute la quantité de positif dont Marius était capable. C'était ce qui se dit dans la grotte, prélude de ce qui se dira dans l'alcôve; une effusion lyrique, la strophe et le sonnet mêlés, les gentilles hyperboles du roucoulement, tous les raffinements de l'adoration arrangés en bouquet et exhalant un subtil parfum céleste, un ineffable gazouillement de cœur à cœur.


—Oh! murmurait Marius, que tu es belle! Je n'ose pas te regarder. C'est ce qui fait que je te contemple. Tu es une grâce. Je ne sais pas ce que j'ai. Le bas de ta robe, quand le bout de ton soulier passe, me bouleverse. Et puis quelle lueur enchantée quand ta pensée s'entr'ouvre! Tu parles raison étonnamment. Il me semble par moments que tu es un songe. Parle, je t'écoute, je t'admire. Ô Cosette! comme c'est étrange et charmant! je suis vraiment fou. Vous êtes adorable, mademoiselle. J'étudie tes pieds au microscope et ton âme au télescope.


Et Cosette répondait:


—Je t'aime un peu plus de tout le temps qui s'est écoulé depuis ce matin.


Demandes et réponses allaient comme elles pouvaient dans ce dialogue, tombant toujours d'accord, sur l'amour, comme les figurines de sureau sur le clou.


Toute la personne de Cosette était naïveté, ingénuité, transparence, blancheur, candeur, rayon. On eût pu dire de Cosette qu'elle était claire. Elle faisait à qui la voyait une sensation d'avril et de point du jour. Il y avait de la rosée dans ses yeux. Cosette était une condensation de lumière aurorale en forme de femme.


Il était tout simple que Marius, l'adorant, l'admirât. Mais la vérité est que cette petite pensionnaire, fraîche émoulue du couvent, causait avec une pénétration exquise et disait par moments toutes sortes de paroles vraies et délicates. Son babil était de la conversation. Elle ne se trompait sur rien, et voyait juste. La femme sent et parle avec le tendre instinct du cœur, cette infaillibilité. Personne ne sait comme une femme dire des choses à la fois douces et profondes. La douceur et la profondeur, c'est là toute la femme; c'est là tout le ciel.


En cette pleine félicité, il leur venait à chaque instant des larmes aux yeux. Une bête à bon Dieu écrasée, une plume tombée d'un nid, une branche d'aubépine cassée, les apitoyait, et leur extase, doucement noyée de mélancolie, semblait ne demander pas mieux que de pleurer. Le plus souverain symptôme de l'amour, c'est un attendrissement parfois presque insupportable.


Et, à côté de cela,—toutes ces contradictions sont le jeu d'éclairs de l'amour,—ils riaient volontiers, et avec une liberté ravissante, et si familièrement qu'ils avaient parfois presque l'air de deux garçons. Cependant, l'insu même des cœurs ivres de chasteté, la nature inoubliable est toujours là. Elle est là, avec son but brutal et sublime, et, quelle que soit l'innocence des âmes, on sent, dans le tête-à-tête le plus pudique, l'adorable et mystérieuse nuance qui sépare un couple d'amants d'une paire d'amis.


Ils s'idolâtraient.


Le permanent et l'immuable subsistent. On s'aime, on se sourit, on se rit, on se fait des petites moues avec le bout des lèvres, on s'entrelace les doigts des mains, on se tutoie, et cela n'empêche pas l'éternité. Deux amants se cachent dans le soir, dans le crépuscule, dans l'invisible, avec les oiseaux, avec les roses, ils se fascinent l'un l'autre dans l'ombre avec leurs cœurs qu'ils mettent dans leurs yeux, ils murmurent, ils chuchotent, et pendant ce temps-là d'immenses balancements d'astres emplissent l'infini.


English text[edit]

The reader has probably understood that Eponine, having recognized through the gate, the inhabitant of that Rue Plumet whither Magnon had sent her, had begun by keeping the ruffians away from the Rue Plumet, and had then conducted Marius thither, and that, after many days spent in ecstasy before that gate, Marius, drawn on by that force which draws the iron to the magnet and a lover towards the stones of which is built the house of her whom he loves, had finally entered Cosette's garden as Romeo entered the garden of Juliet. This had even proved easier for him than for Romeo; Romeo was obliged to scale a wall, Marius had only to use a little force on one of the bars of the decrepit gate which vacillated in its rusty recess, after the fashion of old people's teeth. Marius was slender and readily passed through.


As there was never any one in the street, and as Marius never entered the garden except at night, he ran no risk of being seen.


Beginning with that blessed and holy hour when a kiss betrothed these two souls, Marius was there every evening. If, at that period of her existence, Cosette had fallen in love with a man in the least unscrupulous or debauched, she would have been lost; for there are generous natures which yield themselves, and Cosette was one of them. One of woman's magnanimities is to yield. Love, at the height where it is absolute, is complicated with some indescribably celestial blindness of modesty. But what dangers you run, O noble souls! Often you give the heart, and we take the body. Your heart remains with you, you gaze upon it in the gloom with a shudder. Love has no middle course; it either ruins or it saves. All human destiny lies in this dilemma. This dilemma, ruin, or safety, is set forth no more inexorably by any fatality than by love. Love is life, if it is not death. Cradle; also coffin. The same sentiment says "yes" and "no" in the human heart. Of all the things that God has made, the human heart is the one which sheds the most light, alas! and the most darkness.


God willed that Cosette's love should encounter one of the loves which save.


Throughout the whole of the month of May of that year 1832, there were there, in every night, in that poor, neglected garden, beneath that thicket which grew thicker and more fragrant day by day, two beings composed of all chastity, all innocence, overflowing with all the felicity of heaven, nearer to the archangels than to mankind, pure, honest, intoxicated, radiant, who shone for each other amid the shadows. It seemed to Cosette that Marius had a crown, and to Marius that Cosette had a nimbus. They touched each other, they gazed at each other, they clasped each other's hands, they pressed close to each other; but there was a distance which they did not pass. Not that they respected it; they did not know of its existence. Marius was conscious of a barrier, Cosette's innocence; and Cosette of a support, Marius' loyalty. The first kiss had also been the last. Marius, since that time, had not gone further than to touch Cosette's hand, or her kerchief, or a lock of her hair, with his lips. For him, Cosette was a perfume and not a woman. He inhaled her. She refused nothing, and he asked nothing. Cosette was happy, and Marius was satisfied. They lived in this ecstatic state which can be described as the dazzling of one soul by another soul. It was the ineffable first embrace of two maiden souls in the ideal. Two swans meeting on the Jungfrau.


At that hour of love, an hour when voluptuousness is absolutely mute, beneath the omnipotence of ecstasy, Marius, the pure and seraphic Marius, would rather have gone to a woman of the town than have raised Cosette's robe to the height of her ankle. Once, in the moonlight, Cosette stooped to pick up something on the ground, her bodice fell apart and permitted a glimpse of the beginning of her throat. Marius turned away his eyes.


What took place between these two beings? Nothing. They adored each other.


At night, when they were there, that garden seemed a living and a sacred spot. All flowers unfolded around them and sent them incense; and they opened their souls and scattered them over the flowers. The wanton and vigorous vegetation quivered, full of strength and intoxication, around these two innocents, and they uttered words of love which set the trees to trembling.


What words were these? Breaths. Nothing more. These breaths sufficed to trouble and to touch all nature round about. Magic power which we should find it difficult to understand were we to read in a book these conversations which are made to be borne away and dispersed like smoke wreaths by the breeze beneath the leaves. Take from those murmurs of two lovers that melody which proceeds from the soul and which accompanies them like a lyre, and what remains is nothing more than a shade; you say: "What! is that all!" eh! yes, childish prattle, repetitions, laughter at nothing, nonsense, everything that is deepest and most sublime in the world! The only things which are worth the trouble of saying and hearing!


The man who has never heard, the man who has never uttered these absurdities, these paltry remarks, is an imbecile and a malicious fellow. Cosette said to Marius:—


"Dost thou know?—"


[In all this and athwart this celestial maidenliness, and without either of them being able to say how it had come about, they had begun to call each other thou.]


"Dost thou know? My name is Euphrasie."


"Euphrasie? Why, no, thy name is Cosette."


"Oh! Cosette is a very ugly name that was given to me when I was a little thing. But my real name is Euphrasie. Dost thou like that name—Euphrasie?"


"Yes. But Cosette is not ugly."


"Do you like it better than Euphrasie?"


"Why, yes."


"Then I like it better too. Truly, it is pretty, Cosette. Call me Cosette."


And the smile that she added made of this dialogue an idyl worthy of a grove situated in heaven. On another occasion she gazed intently at him and exclaimed:—


"Monsieur, you are handsome, you are good-looking, you are witty, you are not at all stupid, you are much more learned than I am, but I bid you defiance with this word: I love you!"


And Marius, in the very heavens, thought he heard a strain sung by a star.


Or she bestowed on him a gentle tap because he coughed, and she said to him:—


"Don't cough, sir; I will not have people cough on my domain without my permission. It's very naughty to cough and to disturb me. I want you to be well, because, in the first place, if you were not well, I should be very unhappy. What should I do then?"


And this was simply divine.


Once Marius said to Cosette:—


"Just imagine, I thought at one time that your name was Ursule."


This made both of them laugh the whole evening.


In the middle of another conversation, he chanced to exclaim:—


"Oh! One day, at the Luxembourg, I had a good mind to finish breaking up a veteran!" But he stopped short, and went no further. He would have been obliged to speak to Cosette of her garter, and that was impossible. This bordered on a strange theme, the flesh, before which that immense and innocent love recoiled with a sort of sacred fright.


Marius pictured life with Cosette to himself like this, without anything else; to come every evening to the Rue Plumet, to displace the old and accommodating bar of the chief-justice's gate, to sit elbow to elbow on that bench, to gaze through the trees at the scintillation of the on-coming night, to fit a fold of the knee of his trousers into the ample fall of Cosette's gown, to caress her thumb-nail, to call her thou, to smell of the same flower, one after the other, forever, indefinitely. During this time, clouds passed above their heads. Every time that the wind blows it bears with it more of the dreams of men than of the clouds of heaven.


This chaste, almost shy love was not devoid of gallantry, by any means. To pay compliments to the woman whom a man loves is the first method of bestowing caresses, and he is half audacious who tries it. A compliment is something like a kiss through a veil. Voluptuousness mingles there with its sweet tiny point, while it hides itself. The heart draws back before voluptuousness only to love the more. Marius' blandishments, all saturated with fancy, were, so to speak, of azure hue. The birds when they fly up yonder, in the direction of the angels, must hear such words. There were mingled with them, nevertheless, life, humanity, all the positiveness of which Marius was capable. It was what is said in the bower, a prelude to what will be said in the chamber; a lyrical effusion, strophe and sonnet intermingled, pleasing hyperboles of cooing, all the refinements of adoration arranged in a bouquet and exhaling a celestial perfume, an ineffable twitter of heart to heart.


"Oh!" murmured Marius, "how beautiful you are! I dare not look at you. It is all over with me when I contemplate you. You are a grace. I know not what is the matter with me. The hem of your gown, when the tip of your shoe peeps from beneath, upsets me. And then, what an enchanted gleam when you open your thought even but a little! You talk astonishingly good sense. It seems to me at times that you are a dream. Speak, I listen, I admire. Oh Cosette! how strange it is and how charming! I am really beside myself. You are adorable, Mademoiselle. I study your feet with the microscope and your soul with the telescope."


And Cosette answered:—


"I have been loving a little more all the time that has passed since this morning."


Questions and replies took care of themselves in this dialogue, which always turned with mutual consent upon love, as the little pith figures always turn on their peg.


Cosette's whole person was ingenuousness, ingenuity, transparency, whiteness, candor, radiance. It might have been said of Cosette that she was clear. She produced on those who saw her the sensation of April and dawn. There was dew in her eyes. Cosette was a condensation of the auroral light in the form of a woman.


It was quite simple that Marius should admire her, since he adored her. But the truth is, that this little school-girl, fresh from the convent, talked with exquisite penetration and uttered, at times, all sorts of true and delicate sayings. Her prattle was conversation. She never made a mistake about anything, and she saw things justly. The woman feels and speaks with the tender instinct of the heart, which is infallible.


No one understands so well as a woman, how to say things that are, at once, both sweet and deep. Sweetness and depth, they are the whole of woman; in them lies the whole of heaven.


In this full felicity, tears welled up to their eyes every instant. A crushed lady-bug, a feather fallen from a nest, a branch of hawthorn broken, aroused their pity, and their ecstasy, sweetly mingled with melancholy, seemed to ask nothing better than to weep. The most sovereign symptom of love is a tenderness that is, at times, almost unbearable.


And, in addition to this,—all these contradictions are the lightning play of love,—they were fond of laughing, they laughed readily and with a delicious freedom, and so familiarly that they sometimes presented the air of two boys.


Still, though unknown to hearts intoxicated with purity, nature is always present and will not be forgotten. She is there with her brutal and sublime object; and however great may be the innocence of souls, one feels in the most modest private interview, the adorable and mysterious shade which separates a couple of lovers from a pair of friends.


They idolized each other.


The permanent and the immutable are persistent. People live, they smile, they laugh, they make little grimaces with the tips of their lips, they interlace their fingers, they call each other thou, and that does not prevent eternity.


Two lovers hide themselves in the evening, in the twilight, in the invisible, with the birds, with the roses; they fascinate each other in the darkness with their hearts which they throw into their eyes, they murmur, they whisper, and in the meantime, immense librations of the planets fill the infinite universe.


Translation notes[edit]

Textual notes[edit]

Citations[edit]