Volume 2/Book 8/Chapter 9

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Les Misérables, Volume 2: Cosette, Book Eighth: Cemetaries Take That Which is Committed Them, Chapter 9: Cloistered
(Tome 2: Cosette, Livre huitième: Les cimetières prennent ce qu'on leur donne, Chapitre 9: Clôture)

General notes on this chapter

French text

Cosette au couvent continua de se taire.

Cosette se croyait tout naturellement la fille de Jean Valjean. Du reste, ne sachant rien, elle ne pouvait rien dire, et puis, dans tous les cas, elle n'aurait rien dit. Nous venons de le faire remarquer, rien ne dresse les enfants au silence comme le malheur. Cosette avait tant souffert qu'elle craignait tout, même de parler, même de respirer. Une parole avait si souvent fait crouler sur elle une avalanche! À peine commençait-elle à se rassurer depuis qu'elle était à Jean Valjean. Elle s'habitua assez vite au couvent. Seulement elle regrettait Catherine, mais elle n'osait pas le dire. Une fois pourtant elle dit à Jean Valjean:

—Père, si j'avais su, je l'aurais emmenée.

Cosette, en devenant pensionnaire du couvent, dut prendre l'habit des élèves de la maison. Jean Valjean obtint qu'on lui remît les vêtements qu'elle dépouillait. C'était ce même habillement de deuil qu'il lui avait fait revêtir lorsqu'elle avait quitté la gargote Thénardier. Il n'était pas encore très usé. Jean Valjean enferma ces nippes, plus les bas de laine et les souliers, avec force camphre et tous les aromates dont abondent les couvents, dans une petite valise qu'il trouva moyen de se procurer. Il mit cette valise sur une chaise près de son lit, et il en avait toujours la clef sur lui.—Père, lui demanda un jour Cosette, qu'est-ce que c'est donc que cette boîte-là qui sent si bon?

Le père Fauchelevent, outre cette gloire que nous venons de raconter et qu'il ignora, fut récompensé de sa bonne action; d'abord il en fut heureux; puis il eut beaucoup moins de besogne, la partageant. Enfin, comme il aimait beaucoup le tabac, il trouvait à la présence de Mr Madeleine cet avantage qu'il prenait trois fois plus de tabac que par le passé, et d'une manière infiniment plus voluptueuse, attendu que Mr Madeleine le lui payait.

Les religieuses n'adoptèrent point ce nom d'Ultime; elles appelèrent Jean Valjean l'autre Fauvent.

Si ces saintes filles avaient eu quelque chose du regard de Javert, elles auraient pu finir par remarquer que, lorsqu'il y avait quelque course à faire au dehors pour l'entretien du jardin, c'était toujours l'aîné Fauchelevent, le vieux, l'infirme, le bancal, qui sortait, et jamais l'autre; mais, soit que les yeux toujours fixés sur Dieu ne sachent pas espionner, soit qu'elles fussent, de préférence, occupées à se guetter entre elles, elles n'y firent point attention.

Du reste bien en prit à Jean Valjean de se tenir coi et de ne pas bouger. Javert observa le quartier plus d'un grand mois.

Ce couvent était pour Jean Valjean comme une île entourée de gouffres. Ces quatre murs étaient désormais le monde pour lui. Il y voyait le ciel assez pour être serein et Cosette assez pour être heureux.

Une vie très douce recommença pour lui.

Il habitait avec le vieux Fauchelevent la baraque du fond du jardin. Cette bicoque, bâtie en plâtras, qui existait encore en 1845, était composée, comme on sait, de trois chambres, lesquelles étaient toutes nues et n'avaient que les murailles. La principale avait été cédée de force, car Jean Valjean avait résisté en vain, par le père Fauchelevent à Mr Madeleine. Le mur de cette chambre, outre les deux clous destinés à l'accrochement de la genouillère et de la hotte, avait pour ornement un papier-monnaie royaliste de 93 appliqué à la muraille au-dessus de la cheminée et dont voici le fac-similé exact:

Cet assignat vendéen avait été cloué au mur par le précédent jardinier, ancien chouan qui était mort dans le couvent et que Fauchelevent avait remplacé.

Jean Valjean travaillait tous les jours dans le jardin et y était très utile. Il avait été jadis émondeur et se retrouvait volontiers jardinier. On se rappelle qu'il avait toutes sortes de recettes et de secrets de culture. Il en tira parti. Presque tous les arbres du verger étaient des sauvageons; il les écussonna et leur fit donner d'excellents fruits.

Cosette avait permission de venir tous les jours passer une heure près de lui. Comme les sœurs étaient tristes et qu'il était bon, l'enfant le comparait et l'adorait. À l'heure fixée, elle accourait vers la baraque. Quand elle entrait dans la masure, elle l'emplissait de paradis. Jean Valjean s'épanouissait, et sentait son bonheur s'accroître du bonheur qu'il donnait à Cosette. La joie que nous inspirons a cela de charmant que, loin de s'affaiblir comme tout reflet, elle nous revient plus rayonnante. Aux heures des récréations, Jean Valjean regardait de loin Cosette jouer et courir, et il distinguait son rire du rire des autres.

Car maintenant Cosette riait.

La figure de Cosette en était même jusqu'à un certain point changée. Le sombre en avait disparu. Le rire, c'est le soleil; il chasse l'hiver du visage humain.

La récréation finie, quand Cosette rentrait, Jean Valjean regardait les fenêtres de sa classe, et la nuit il se relevait pour regarder les fenêtres de son dortoir.

Du reste Dieu a ses voies; le couvent contribua, comme Cosette, à maintenir et à compléter dans Jean Valjean l'œuvre de l'évêque. Il est certain qu'un des côtés de la vertu aboutit à l'orgueil. Il y a là un pont bâti par le diable. Jean Valjean était peut-être à son insu assez près de ce côté-là et de ce pont-là, lorsque la providence le jeta dans le couvent du Petit-Picpus. Tant qu'il ne s'était comparé qu'à l'évêque, il s'était trouvé indigne et il avait été humble; mais depuis quelque temps il commençait à se comparer aux hommes, et l'orgueil naissait. Qui sait? il aurait peut-être fini par revenir tout doucement à la haine.

Le couvent l'arrêta sur cette pente.

C'était le deuxième lieu de captivité qu'il voyait. Dans sa jeunesse, dans ce qui avait été pour lui le commencement de la vie, et plus tard, tout récemment encore, il en avait vu un autre, lieu affreux, lieu terrible, et dont les sévérités lui avaient toujours paru être l'iniquité de la justice et le crime de la loi. Aujourd'hui après le bagne il voyait le cloître; et songeant qu'il avait fait partie du bagne et qu'il était maintenant, pour ainsi dire, spectateur du cloître, il les confrontait dans sa pensée avec anxiété.

Quelquefois il s'accoudait sur sa bêche et descendait lentement dans les spirales sans fond de la rêverie.

Il se rappelait ses anciens compagnons; comme ils étaient misérables; ils se levaient dès l'aube et travaillaient jusqu'à la nuit; à peine leur laissait-on le sommeil; ils couchaient sur des lits de camp, où l'on ne leur tolérait que des matelas de deux pouces d'épaisseur, dans des salles qui n'étaient chauffées qu'aux mois les plus rudes de l'année; ils étaient vêtus d'affreuses casaques rouges; on leur permettait, par grâce, un pantalon de toile dans les grandes chaleurs et une roulière de laine sur le dos dans les grands froids; ils ne buvaient de vin et ne mangeaient de viande que lorsqu'ils allaient «à la fatigue». Ils vivaient, n'ayant plus de noms, désignés seulement par des numéros et en quelque sorte faits chiffres, baissant les yeux, baissant la voix, les cheveux coupés, sous le bâton, dans la honte.

Puis son esprit retombait sur les êtres qu'il avait devant les yeux.

Ces êtres vivaient, eux aussi, les cheveux coupés, les yeux baissés, la voix basse, non dans la honte, mais au milieu des railleries du monde, non le dos meurtri par le bâton, mais les épaules déchirées par la discipline. À eux aussi, leur nom parmi les hommes s'était évanoui; ils n'existaient plus que sous des appellations austères. Ils ne mangeaient jamais de viande et ne buvaient jamais de vin; ils restaient souvent jusqu'au soir sans nourriture; ils étaient vêtus, non d'une veste rouge, mais d'un suaire noir, en laine, pesant l'été, léger l'hiver, sans pouvoir y rien retrancher ni y rien ajouter; sans même avoir, selon la saison, la ressource du vêtement de toile ou du surtout de laine; et ils portaient six mois de l'année des chemises de serge qui leur donnaient la fièvre. Ils habitaient, non des salles chauffées seulement dans les froids rigoureux, mais des cellules où l'on n'allumait jamais de feu; ils couchaient, non sur des matelas épais de deux pouces, mais sur la paille. Enfin on ne leur laissait pas même le sommeil; toutes les nuits, après une journée de labeur, il fallait, dans l'accablement du premier repos, au moment où l'on s'endormait et où l'on se réchauffait à peine, se réveiller, se lever, et s'en aller prier dans une chapelle glacée et sombre, les deux genoux sur la pierre.

À de certains jours, il fallait que chacun de ces êtres, à tour de rôle, restât douze heures de suite agenouillé sur la dalle ou prosterné la face contre terre et les bras en croix.

Les autres étaient des hommes; ceux-ci étaient des femmes.

Qu'avaient fait ces hommes? Ils avaient volé, violé, pillé, tué, assassiné. C'étaient des bandits, des faussaires, des empoisonneurs, des incendiaires, des meurtriers, des parricides. Qu'avaient fait ces femmes? Elles n'avaient rien fait.

D'un côté le brigandage, la fraude, le dol, la violence, la lubricité, l'homicide, toutes les espèces du sacrilège, toutes les variétés de l'attentat; de l'autre une seule chose, l'innocence.

L'innocence parfaite, presque enlevée dans une mystérieuse assomption, tenant encore à la terre par la vertu, tenant déjà au ciel par la sainteté.

D'un côté des confidences de crimes qu'on se fait à voix basse. De l'autre la confession des fautes qui se fait à voix haute. Et quels crimes! et quelles fautes!

D'un côté des miasmes, de l'autre un ineffable parfum. D'un côté une peste morale, gardée à vue, parquée sous le canon, et dévorant lentement ses pestiférés; de l'autre un chaste embrasement de toutes les âmes dans le même foyer. Là les ténèbres; ici l'ombre; mais une ombre pleine de clartés, et des clartés pleines de rayonnements.

Deux lieux d'esclavage; mais dans le premier la délivrance possible, une limite légale toujours entrevue, et puis l'évasion. Dans le second, la perpétuité; pour toute espérance, à l'extrémité lointaine de l'avenir, cette lueur de liberté que les hommes appellent la mort.

Dans le premier, on n'était enchaîné que par des chaînes; dans l'autre, on était enchaîné par sa foi.

Que se dégageait-il du premier? Une immense malédiction, le grincement de dents, la haine, la méchanceté désespérée, un cri de rage contre l'association humaine, un sarcasme au ciel.

Que sortait-il du second? La bénédiction et l'amour.

Et dans ces deux endroits si semblables et si divers, ces deux espèces d'êtres si différents accomplissaient la même œuvre, l'expiation.

Jean Valjean comprenait bien l'expiation des premiers; l'expiation personnelle, l'expiation pour soi-même. Mais il ne comprenait pas celle des autres, celle de ces créatures sans reproche et sans souillure, et il se demandait avec un tremblement: Expiation de quoi? quelle expiation?

Une voix répondait dans sa conscience: La plus divine des générosités humaines, l'expiation pour autrui.

Ici toute théorie personnelle est réservée, nous ne sommes que narrateur; c'est au point de vue de Jean Valjean que nous nous plaçons, et nous traduisons ses impressions.

Il avait sous les yeux le sommet sublime de l'abnégation, la plus haute cime de la vertu possible; l'innocence qui pardonne aux hommes leurs fautes et qui les expie à leur place; la servitude subie, la torture acceptée, le supplice réclamé par les âmes qui n'ont pas péché pour en dispenser les âmes qui ont failli; l'amour de l'humanité s'abîmant dans l'amour de Dieu, mais y demeurant distinct, et suppliant; de doux êtres faibles ayant la misère de ceux qui sont punis et le sourire de ceux qui sont récompensés.

Et il se rappelait qu'il avait osé se plaindre!

Souvent, au milieu de la nuit, il se relevait pour écouter le chant reconnaissant de ces créatures innocentes et accablées de sévérités, et il se sentait froid dans les veines en songeant que ceux qui étaient châtiés justement n'élevaient la voix vers le ciel que pour blasphémer, et que lui, misérable, il avait montré le poing à Dieu.

Chose frappante et qui le faisait rêver profondément comme un avertissement à voix basse de la providence même, l'escalade, les clôtures franchies, l'aventure acceptée jusqu'à la mort, l'ascension difficile et dure, tous ces mêmes efforts qu'il avait faits pour sortir de l'autre lieu d'expiation, il les avait faits pour entrer dans celui-ci. Était-ce un symbole de sa destinée?

Cette maison était une prison aussi, et ressemblait lugubrement à l'autre demeure dont il s'était enfui, et pourtant il n'avait jamais eu l'idée de rien de pareil.

Il revoyait des grilles, des verrous, des barreaux de fer, pour garder qui? Des anges.

Ces hautes murailles qu'il avait vues autour des tigres, il les revoyait autour des brebis.

C'était un lieu d'expiation, et non de châtiment; et pourtant il était plus austère encore, plus morne et plus impitoyable que l'autre. Ces vierges étaient plus durement courbées que les forçats. Un vent froid et rude, ce vent qui avait glacé sa jeunesse, traversait la fosse grillée et cadenassée des vautours; une bise plus âpre et plus douloureuse encore soufflait dans la cage des colombes. Pourquoi?

Quand il pensait à ces choses, tout ce qui était en lui s'abîmait devant ce mystère de sublimité.

Dans ces méditations l'orgueil s'évanouit. Il fit toutes sortes de retours sur lui-même; il se sentit chétif et pleura bien des fois. Tout ce qui était entré dans sa vie depuis six mois le ramenait vers les saintes injonctions de l'évêque, Cosette par l'amour, le couvent par l'humilité.

Quelquefois, le soir, au crépuscule, à l'heure où le jardin était désert, on le voyait à genoux au milieu de l'allée qui côtoyait la chapelle, devant la fenêtre où il avait regardé la nuit de son arrivée, tourné vers l'endroit où il savait que la sœur qui faisait la réparation était prosternée et en prière. Il priait, ainsi agenouillé devant cette sœur.

Il semblait qu'il n'osait s'agenouiller directement devant Dieu.

Tout ce qui l'entourait, ce jardin paisible, ces fleurs embaumées, ces enfants poussant des cris joyeux, ces femmes graves et simples, ce cloître silencieux, le pénétraient lentement, et peu à peu son âme se composait de silence comme ce cloître, de parfum comme ces fleurs, de paix comme ce jardin, de simplicité comme ces femmes, de joie comme ces enfants. Et puis il songeait que c'étaient deux maisons de Dieu qui l'avaient successivement recueilli aux deux instants critiques de sa vie, la première lorsque toutes les portes se fermaient et que la société humaine le repoussait, la deuxième au moment où la société humaine se remettait à sa poursuite et où le bagne se rouvrait; et que sans la première il serait retombé dans le crime et sans la seconde dans le supplice.

Tout son cœur se fondait en reconnaissance et il aimait de plus en plus.

Plusieurs années s'écoulèrent ainsi; Cosette grandissait.


English text

Cosette continued to hold her tongue in the convent.

It was quite natural that Cosette should think herself Jean Valjean’s daughter. Moreover, as she knew nothing, she could say nothing, and then, she would not have said anything in any case. As we have just observed, nothing trains children to silence like unhappiness. Cosette had suffered so much, that she feared everything, even to speak or to breathe. A single word had so often brought down an avalanche upon her. She had hardly begun to regain her confidence since she had been with Jean Valjean. She speedily became accustomed to the convent. Only she regretted Catherine, but she dared not say so. Once, however, she did say to Jean Valjean: “Father, if I had known, I would have brought her away with me.”

Cosette had been obliged, on becoming a scholar in the convent, to don the garb of the pupils of the house. Jean Valjean succeeded in getting them to restore to him the garments which she laid aside. This was the same mourning suit which he had made her put on when she had quitted the Thénardiers’ inn. It was not very threadbare even now. Jean Valjean locked up these garments, plus the stockings and the shoes, with a quantity of camphor and all the aromatics in which convents abound, in a little valise which he found means of procuring. He set this valise on a chair near his bed, and he always carried the key about his person. “Father,” Cosette asked him one day, “what is there in that box which smells so good?”

Father Fauchelevent received other recompense for his good action, in addition to the glory which we just mentioned, and of which he knew nothing; in the first place it made him happy; next, he had much less work, since it was shared. Lastly, as he was very fond of snuff, he found the presence of M. Madeleine an advantage, in that he used three times as much as he had done previously, and that in an infinitely more luxurious manner, seeing that M. Madeleine paid for it.

The nuns did not adopt the name of Ultime; they called Jean Valjean the other Fauvent.

If these holy women had possessed anything of Javert’s glance, they would eventually have noticed that when there was any errand to be done outside in the behalf of the garden, it was always the elder Fauchelevent, the old, the infirm, the lame man, who went, and never the other; but whether it is that eyes constantly fixed on God know not how to spy, or whether they were, by preference, occupied in keeping watch on each other, they paid no heed to this.

Moreover, it was well for Jean Valjean that he kept close and did not stir out. Javert watched the quarter for more than a month.

This convent was for Jean Valjean like an island surrounded by gulfs. Henceforth, those four walls constituted his world. He saw enough of the sky there to enable him to preserve his serenity, and Cosette enough to remain happy.

A very sweet life began for him.

He inhabited the old hut at the end of the garden, in company with Fauchelevent. This hovel, built of old rubbish, which was still in existence in 1845, was composed, as the reader already knows, of three chambers, all of which were utterly bare and had nothing beyond the walls. The principal one had been given up, by force, for Jean Valjean had opposed it in vain, to M. Madeleine, by Father Fauchelevent. The walls of this chamber had for ornament, in addition to the two nails whereon to hang the knee-cap and the basket, a Royalist bank-note of ‘93, applied to the wall over the chimney-piece, and of which the following is an exact facsimile:—


Royalist Bank-note 2b8-9-banknote This specimen of Vendean paper money had been nailed to the wall by the preceding gardener, an old Chouan, who had died in the convent, and whose place Fauchelevent had taken.

Jean Valjean worked in the garden every day and made himself very useful. He had formerly been a pruner of trees, and he gladly found himself a gardener once more. It will be remembered that he knew all sorts of secrets and receipts for agriculture. He turned these to advantage. Almost all the trees in the orchard were ungrafted, and wild. He budded them and made them produce excellent fruit.

Cosette had permission to pass an hour with him every day. As the sisters were melancholy and he was kind, the child made comparisons and adored him. At the appointed hour she flew to the hut. When she entered the lowly cabin, she filled it with paradise. Jean Valjean blossomed out and felt his happiness increase with the happiness which he afforded Cosette. The joy which we inspire has this charming property, that, far from growing meagre, like all reflections, it returns to us more radiant than ever. At recreation hours, Jean Valjean watched her running and playing in the distance, and he distinguished her laugh from that of the rest.

For Cosette laughed now.

Cosette’s face had even undergone a change, to a certain extent. The gloom had disappeared from it. A smile is the same as sunshine; it banishes winter from the human countenance.

Recreation over, when Cosette went into the house again, Jean Valjean gazed at the windows of her class-room, and at night he rose to look at the windows of her dormitory.

God has his own ways, moreover; the convent contributed, like Cosette, to uphold and complete the Bishop’s work in Jean Valjean. It is certain that virtue adjoins pride on one side. A bridge built by the devil exists there. Jean Valjean had been, unconsciously, perhaps, tolerably near that side and that bridge, when Providence cast his lot in the convent of the Petit-Picpus; so long as he had compared himself only to the Bishop, he had regarded himself as unworthy and had remained humble; but for some time past he had been comparing himself to men in general, and pride was beginning to spring up. Who knows? He might have ended by returning very gradually to hatred.

The convent stopped him on that downward path.

This was the second place of captivity which he had seen. In his youth, in what had been for him the beginning of his life, and later on, quite recently again, he had beheld another,—a frightful place, a terrible place, whose severities had always appeared to him the iniquity of justice, and the crime of the law. Now, after the galleys, he saw the cloister; and when he meditated how he had formed a part of the galleys, and that he now, so to speak, was a spectator of the cloister, he confronted the two in his own mind with anxiety.

Sometimes he crossed his arms and leaned on his hoe, and slowly descended the endless spirals of reverie.

He recalled his former companions: how wretched they were; they rose at dawn, and toiled until night; hardly were they permitted to sleep; they lay on camp beds, where nothing was tolerated but mattresses two inches thick, in rooms which were heated only in the very harshest months of the year; they were clothed in frightful red blouses; they were allowed, as a great favor, linen trousers in the hottest weather, and a woollen carter’s blouse on their backs when it was very cold; they drank no wine, and ate no meat, except when they went on “fatigue duty.” They lived nameless, designated only by numbers, and converted, after a manner, into ciphers themselves, with downcast eyes, with lowered voices, with shorn heads, beneath the cudgel and in disgrace.

Then his mind reverted to the beings whom he had under his eyes.

These beings also lived with shorn heads, with downcast eyes, with lowered voices, not in disgrace, but amid the scoffs of the world, not with their backs bruised with the cudgel, but with their shoulders lacerated with their discipline. Their names, also, had vanished from among men; they no longer existed except under austere appellations. They never ate meat and they never drank wine; they often remained until evening without food; they were attired, not in a red blouse, but in a black shroud, of woollen, which was heavy in summer and thin in winter, without the power to add or subtract anything from it; without having even, according to the season, the resource of the linen garment or the woollen cloak; and for six months in the year they wore serge chemises which gave them fever. They dwelt, not in rooms warmed only during rigorous cold, but in cells where no fire was ever lighted; they slept, not on mattresses two inches thick, but on straw. And finally, they were not even allowed their sleep; every night, after a day of toil, they were obliged, in the weariness of their first slumber, at the moment when they were falling sound asleep and beginning to get warm, to rouse themselves, to rise and to go and pray in an ice-cold and gloomy chapel, with their knees on the stones.

On certain days each of these beings in turn had to remain for twelve successive hours in a kneeling posture, or prostrate, with face upon the pavement, and arms outstretched in the form of a cross.

The others were men; these were women.

What had those men done? They had stolen, violated, pillaged, murdered, assassinated. They were bandits, counterfeiters, poisoners, incendiaries, murderers, parricides. What had these women done? They had done nothing whatever.

On the one hand, highway robbery, fraud, deceit, violence, sensuality, homicide, all sorts of sacrilege, every variety of crime; on the other, one thing only, innocence.

Perfect innocence, almost caught up into heaven in a mysterious assumption, attached to the earth by virtue, already possessing something of heaven through holiness.

On the one hand, confidences over crimes, which are exchanged in whispers; on the other, the confession of faults made aloud. And what crimes! And what faults!

On the one hand, miasms; on the other, an ineffable perfume. On the one hand, a moral pest, guarded from sight, penned up under the range of cannon, and literally devouring its plague-stricken victims; on the other, the chaste flame of all souls on the same hearth. There, darkness; here, the shadow; but a shadow filled with gleams of light, and of gleams full of radiance.

Two strongholds of slavery; but in the first, deliverance possible, a legal limit always in sight, and then, escape. In the second, perpetuity; the sole hope, at the distant extremity of the future, that faint light of liberty which men call death.

In the first, men are bound only with chains; in the other, chained by faith.

What flowed from the first? An immense curse, the gnashing of teeth, hatred, desperate viciousness, a cry of rage against human society, a sarcasm against heaven.

What results flowed from the second? Blessings and love.

And in these two places, so similar yet so unlike, these two species of beings who were so very unlike, were undergoing the same work, expiation.

Jean Valjean understood thoroughly the expiation of the former; that personal expiation, the expiation for one’s self. But he did not understand that of these last, that of creatures without reproach and without stain, and he trembled as he asked himself: The expiation of what? What expiation?

A voice within his conscience replied: “The most divine of human generosities, the expiation for others.”

Here all personal theory is withheld; we are only the narrator; we place ourselves at Jean Valjean’s point of view, and we translate his impressions.

Before his eyes he had the sublime summit of abnegation, the highest possible pitch of virtue; the innocence which pardons men their faults, and which expiates in their stead; servitude submitted to, torture accepted, punishment claimed by souls which have not sinned, for the sake of sparing it to souls which have fallen; the love of humanity swallowed up in the love of God, but even there preserving its distinct and mediatorial character; sweet and feeble beings possessing the misery of those who are punished and the smile of those who are recompensed.

And he remembered that he had dared to murmur!

Often, in the middle of the night, he rose to listen to the grateful song of those innocent creatures weighed down with severities, and the blood ran cold in his veins at the thought that those who were justly chastised raised their voices heavenward only in blasphemy, and that he, wretch that he was, had shaken his fist at God.

There was one striking thing which caused him to meditate deeply, like a warning whisper from Providence itself: the scaling of that wall, the passing of those barriers, the adventure accepted even at the risk of death, the painful and difficult ascent, all those efforts even, which he had made to escape from that other place of expiation, he had made in order to gain entrance into this one. Was this a symbol of his destiny? This house was a prison likewise and bore a melancholy resemblance to that other one whence he had fled, and yet he had never conceived an idea of anything similar.

Again he beheld gratings, bolts, iron bars—to guard whom? Angels.

These lofty walls which he had seen around tigers, he now beheld once more around lambs.

This was a place of expiation, and not of punishment; and yet, it was still more austere, more gloomy, and more pitiless than the other.

These virgins were even more heavily burdened than the convicts. A cold, harsh wind, that wind which had chilled his youth, traversed the barred and padlocked grating of the vultures; a still harsher and more biting breeze blew in the cage of these doves.

Why?

When he thought on these things, all that was within him was lost in amazement before this mystery of sublimity.

In these meditations, his pride vanished. He scrutinized his own heart in all manner of ways; he felt his pettiness, and many a time he wept. All that had entered into his life for the last six months had led him back towards the Bishop’s holy injunctions; Cosette through love, the convent through humility.

Sometimes at eventide, in the twilight, at an hour when the garden was deserted, he could be seen on his knees in the middle of the walk which skirted the chapel, in front of the window through which he had gazed on the night of his arrival, and turned towards the spot where, as he knew, the sister was making reparation, prostrated in prayer. Thus he prayed as he knelt before the sister.

It seemed as though he dared not kneel directly before God.

Everything that surrounded him, that peaceful garden, those fragrant flowers, those children who uttered joyous cries, those grave and simple women, that silent cloister, slowly permeated him, and little by little, his soul became compounded of silence like the cloister, of perfume like the flowers, of simplicity like the women, of joy like the children. And then he reflected that these had been two houses of God which had received him in succession at two critical moments in his life: the first, when all doors were closed and when human society rejected him; the second, at a moment when human society had again set out in pursuit of him, and when the galleys were again yawning; and that, had it not been for the first, he should have relapsed into crime, and had it not been for the second, into torment.

His whole heart melted in gratitude, and he loved more and more.

Many years passed in this manner; Cosette was growing up.

Translation notes

Textual notes

Citations