Volume 2/Book 8/Chapter 3
Les Misérables,Volume 2: Cosette, Book Eighth: Cemeteries Take That Which is Committed Them, Chapter 3: Mother Innocente
(Tome 2: Cosette, Livre huitième: Les cimetières prennent ce qu'on leur donne, Chapitre 3: Mère Innocente)
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General notes on this chapter
French text
Un quart d'heure environ s'écoula. La prieure rentra et revint s'asseoir sur la chaise.
Les deux interlocuteurs semblaient préoccupés. Nous sténographions de
notre mieux le dialogue qui s'engagea.
—Père Fauvent?
—Révérende mère?
—Vous connaissez la chapelle?
—J'y ai une petite cage pour entendre la messe et les offices.
—Et vous êtes entré dans le chœur pour votre ouvrage?
—Deux ou trois fois.
—Il s'agit de soulever une pierre.
—Lourde?
—La dalle du pavé qui est à côté de l'autel.
—La pierre qui ferme le caveau?
—Oui.
—C'est là une occasion où il serait bon d'être deux hommes.
—La mère Ascension, qui est forte comme un homme, vous aidera.
—Une femme n'est jamais un homme.
—Nous n'avons qu'une femme pour vous aider. Chacun fait ce qu'il peut.
Parce que dom Mabillon donne quatre cent dix-sept épîtres de saint
Bernard et que Merlonus Horstius n'en donne que trois cent
soixante-sept, je ne méprise point Merlonus Horstius.
—Ni moi non plus.
—Le mérite est de travailler selon ses forces. Un cloître n'est pas un
chantier.
—Et une femme n'est pas un homme. C'est mon frère qui est fort!
—Et puis vous aurez un levier.
—C'est la seule espèce de clef qui aille à ces espèces de portes.
—Il y a un anneau à la pierre.
—J'y passerai le levier.
—Et la pierre est arrangée de façon à pivoter.
—C'est bien, révérende mère. J'ouvrirai le caveau.
—Et les quatre mères chantres vous assisteront.
—Et quand le caveau sera ouvert?
—Il faudra le refermer.
—Sera-ce tout?
—Non.
—Donnez-moi vos ordres, très révérende mère.
—Fauvent, nous avons confiance en vous.
—Je suis ici pour tout faire.
—Et pour tout taire.
—Oui, révérende mère.
—Quand le caveau sera ouvert....
—Je le refermerai.
—Mais auparavant....
—Quoi, révérende mère?
—Il faudra y descendre quelque chose.
Il y eut un silence. La prieure, après une moue de la lèvre inférieure
qui ressemblait à de l'hésitation, le rompit.
—Père Fauvent?
—Révérende mère?
—Vous savez qu'une mère est morte ce matin.
—Non.
—Vous n'avez donc pas entendu la cloche?
—On n'entend rien au fond du jardin.
—En vérité?
—C'est à peine si je distingue ma sonnerie.
—Elle est morte à la pointe du jour.
—Et puis, ce matin, le vent ne portait pas de mon côté.
—C'est la mère Crucifixion. Une bienheureuse.
La prieure se tut, remua un moment les lèvres, comme pour une oraison
mentale, et reprit:
—Il y a trois ans, rien que pour avoir vu prier la mère Crucifixion,
une janséniste, madame de Béthune, s'est faite orthodoxe.
—Ah oui, j'entends le glas maintenant, révérende mère.
—Les mères l'ont portée dans la chambre des mortes qui donne dans
l'église.
—Je sais.
—Aucun autre homme que vous ne peut et ne doit entrer dans cette
chambre-là. Veillez-y bien. Il ferait beau voir qu'un homme entrât dans
la chambre des mortes!
—Plus souvent!
—Hein?
—Plus souvent!
—Qu'est-ce que vous dites?
—Je dis plus souvent.
—Plus souvent que quoi?
—Révérende mère, je ne dis pas plus souvent que quoi, je dis plus
souvent.
—Je ne vous comprends pas. Pourquoi dites-vous plus souvent?
—Pour dire comme vous, révérende mère.
—Mais je n'ai pas dit plus souvent.
—Vous ne l'avez pas dit, mais je l'ai dit pour dire comme vous.
En ce moment neuf heures sonnèrent.
—À neuf heures du matin et à toute heure loué soit et adoré le très
Saint-Sacrement de l'autel, dit la prieure.
—Amen, dit Fauchelevent.
L'heure sonna à propos. Elle coupa court à Plus Souvent. Il est probable
que sans elle la prieure et Fauchelevent ne se fussent jamais tirés de
cet écheveau.
Fauchelevent s'essuya le front.
La prieure fit un nouveau petit murmure intérieur, probablement sacré,
puis haussa la voix.
—De son vivant, mère Crucifixion faisait des conversions; après sa
mort, elle fera des miracles.
—Elle en fera! répondit Fauchelevent emboîtant le pas, et faisant
effort pour ne plus broncher désormais.
—Père Fauvent, la communauté a été bénie en la mère Crucifixion. Sans
doute il n'est point donné à tout le monde de mourir comme le cardinal
de Bérulle en disant la sainte messe, et d'exhaler son âme vers Dieu en
prononçant ces paroles: Hanc igitur oblationem. Mais, sans atteindre à
tant de bonheur, la mère Crucifixion a eu une mort très précieuse. Elle
a eu sa connaissance jusqu'au dernier instant. Elle nous parlait, puis
elle parlait aux anges. Elle nous a fait ses derniers commandements. Si
vous aviez un peu plus de foi, et si vous aviez pu être dans sa cellule,
elle vous aurait guéri votre jambe en y touchant. Elle souriait. On
sentait qu'elle ressuscitait en Dieu. Il y a eu du paradis dans cette
mort-là.
Fauchelevent crut que c'était une oraison qui finissait.
—Amen, dit-il.
—Père Fauvent, il faut faire ce que veulent les morts.
La prieure dévida quelques grains de son chapelet. Fauchelevent se
taisait. Elle poursuivit.
—J'ai consulté sur cette question plusieurs ecclésiastiques travaillant
en Notre-Seigneur qui s'occupent dans l'exercice de la vie cléricale et
qui font un fruit admirable.
—Révérende mère, on entend bien mieux le glas d'ici que dans le jardin.
—D'ailleurs, c'est plus qu'une morte, c'est une sainte.
—Comme vous, révérende mère.
—Elle couchait dans son cercueil depuis vingt ans, par permission
expresse de notre saint-père Pie VII.
—Celui qui a couronné l'emp.... Buonaparte.
Pour un habile homme comme Fauchelevent, le souvenir était
malencontreux. Heureusement la prieure, toute à sa pensée, ne l'entendit
pas. Elle continua:
—Père Fauvent?
—Révérende mère?
—Saint Diodore, archevêque de Cappadoce, voulut qu'on écrivît sur sa
sépulture ce seul mot: Acarus, qui signifie ver de terre; cela fut
fait. Est-ce vrai?
—Oui, révérende mère.
—Le bienheureux Mezzocane, abbé d'Aquila, voulut être inhumé sous la
potence; cela fut fait.
—C'est vrai.
—Saint Térence, évêque de Port sur l'embouchure du Tibre dans la mer,
demanda qu'on gravât sur sa pierre le signe qu'on mettait sur la fosse
des parricides, dans l'espoir que les passants cracheraient sur son
tombeau. Cela fut fait. Il faut obéir aux morts.
—Ainsi soit-il.
—Le corps de Bernard Guidonis, né en France près de Roche-Abeille, fut,
comme il l'avait ordonné et malgré le roi de Castille, porté en l'église
des Dominicains de Limoges, quoique Bernard Guidonis fût évêque de Tuy
en Espagne. Peut-on dire le contraire?
—Pour ça non, révérende mère.
—Le fait est attesté par Plantavit de la Fosse.
Quelques grains du chapelet s'égrenèrent encore silencieusement. La
prieure reprit:
—Père Fauvent, la mère Crucifixion sera ensevelie dans le cercueil où
elle a couché depuis vingt ans.
—C'est juste.
—C'est une continuation de sommeil.
—J'aurai donc à la clouer dans ce cercueil-là?
—Oui.
—Et nous laisserons de côté la bière des pompes?
—Précisément.
—Je suis aux ordres de la très révérende communauté.
—Les quatre mères chantres vous aideront.
—À clouer le cercueil? Je n'ai pas besoin d'elles.
—Non. À le descendre.
—Où?
—Dans le caveau.
—Quel caveau?
—Sous l'autel.
Fauchelevent fit un soubresaut.
—Le caveau sous l'autel!
—Sous l'autel.
—Mais....
—Vous aurez une barre de fer.
—Oui, mais....
—Vous lèverez la pierre avec la barre au moyen de l'anneau.
—Mais....
—Il faut obéir aux morts. Être enterrée dans le caveau sous l'autel de
la chapelle, ne point aller en sol profane, rester morte là où elle a
prié vivante; ç'a été le vœu suprême de la mère Crucifixion. Elle nous
l'a demandé, c'est-à-dire commandé.
—Mais c'est défendu.
—Défendu par les hommes, ordonné par Dieu.
—Si cela venait à se savoir?
—Nous avons confiance en vous.
—Oh, moi, je suis une pierre de votre mur.
—Le chapitre s'est assemblé. Les mères vocales, que je viens de
consulter encore et qui sont en délibération, ont décidé que la mère
Crucifixion serait, selon son vœu, enterrée dans son cercueil sous
notre autel. Jugez, père Fauvent, s'il allait se faire des miracles ici!
quelle gloire en Dieu pour la communauté! Les miracles sortent des
tombeaux.
—Mais, révérende mère, si l'agent de la commission de salubrité....
—Saint Benoît II, en matière de sépulture, a résisté à Constantin
Pogonat.
—Pourtant le commissaire de police....
—Chonodemaire, un des sept rois allemands qui entrèrent dans les Gaules
sous l'empire de Constance, a reconnu expressément le droit des
religieux d'être inhumés en religion, c'est-à-dire sous l'autel.
—Mais l'inspecteur de la préfecture....
—Le monde n'est rien devant la croix. Martin, onzième général des
chartreux, a donné cette devise à son ordre: Stat crux dum volvitur
orbis.
—Amen, dit Fauchelevent, imperturbable dans cette façon de se tirer
d'affaire toutes les fois qu'il entendait du latin.
Un auditoire quelconque suffit à qui s'est tu trop longtemps. Le jour où
le rhéteur Gymnastoras sortit de prison, ayant dans le corps beaucoup de
dilemmes et de syllogismes rentrés, il s'arrêta devant le premier arbre
qu'il rencontra, le harangua, et fit de très grands efforts pour le
convaincre. La prieure, habituellement sujette au barrage du silence, et
ayant du trop-plein dans son réservoir, se leva et s'écria avec une
loquacité d'écluse lâchée:
—J'ai à ma droite Benoît et à ma gauche Bernard. Qu'est-ce que Bernard?
c'est le premier abbé de Clairvaux. Fontaines en Bourgogne est un pays
béni pour l'avoir vu naître. Son père s'appelait Técelin et sa mère
Alèthe. Il a commencé par Cîteaux pour aboutir à Clairvaux; il a été
ordonné abbé par l'évêque de Châlon-sur-Saône, Guillaume de Champeaux;
il a eu sept cents novices et fondé cent soixante monastères; il a
terrassé Abeilard au concile de Sens, en 1140, et Pierre de Bruys et
Henry son disciple, et une autre sorte de dévoyés qu'on nommait les
Apostoliques; il a confondu Arnaud de Bresce, foudroyé le moine Raoul,
le tueur de juifs, dominé en 1148 le concile de Reims, fait condamner
Gilbert de la Porée, évêque de Poitiers, fait condamner Eon de l'Étoile,
arrangé les différends des princes, éclairé le roi Louis le Jeune,
conseillé le pape Eugène III, réglé le Temple, prêché la croisade, fait
deux cent cinquante miracles dans sa vie, et jusqu'à trente-neuf en un
jour. Qu'est-ce que Benoît? c'est le patriarche de Mont-Cassin; c'est le
deuxième fondateur de la sainteté claustrale, c'est le Basile de
l'occident. Son ordre a produit quarante papes, deux cents cardinaux,
cinquante patriarches, seize cents archevêques, quatre mille six cents
évêques, quatre empereurs, douze impératrices, quarante-six rois,
quarante et une reines, trois mille six cents saints canonisés, et
subsiste depuis quatorze cents ans. D'un côté saint Bernard; de l'autre
l'agent de la salubrité! D'un côté saint Benoît; de l'autre l'inspecteur
de la voirie! L'état, la voirie, les pompes funèbres, les règlements,
l'administration, est-ce que nous connaissons cela? Aucuns passants
seraient indignés de voir comme on nous traite. Nous n'avons même pas le
droit de donner notre poussière à Jésus-Christ! Votre salubrité est une
invention révolutionnaire. Dieu subordonné au commissaire de police; tel
est le siècle. Silence, Fauvent!
Fauchelevent, sous cette douche, n'était pas fort à son aise. La prieure
continua.
—Le droit du monastère à la sépulture ne fait doute pour personne. Il
n'y a pour le nier que les fanatiques et les errants. Nous vivons dans
des temps de confusion terrible. On ignore ce qu'il faut savoir, et l'on
sait ce qu'il faut ignorer. On est crasse et impie. Il y a dans cette
époque des gens qui ne distinguent pas entre le grandissime saint
Bernard et le Bernard dit des Pauvres Catholiques, certain bon
ecclésiastique qui vivait dans le treizième siècle. D'autres blasphèment
jusqu'à rapprocher l'échafaud de Louis XVI de la croix de Jésus-Christ.
Louis XVI n'était qu'un roi. Prenons donc garde à Dieu! Il n'y a plus ni
juste ni injuste. On sait le nom de Voltaire et l'on ne sait pas le nom
de César de Bus. Pourtant César de Bus est un bienheureux et Voltaire
est un malheureux. Le dernier archevêque, le cardinal de Périgord, ne
savait même pas que Charles de Gondren a succédé à Bérulle, et François
Bourgoin à Gondren, et Jean-François Senault à Bourgoin, et le père de
Sainte-Marthe à Jean-François Senault. On connaît le nom du père Coton,
non parce qu'il a été un des trois qui ont poussé à la fondation de
l'Oratoire, mais parce qu'il a été matière à juron pour le roi huguenot
Henri IV. Ce qui fait saint François de Sales aimable aux gens du monde,
c'est qu'il trichait au jeu. Et puis on attaque la religion. Pourquoi?
Parce qu'il y a eu de mauvais prêtres, parce que Sagittaire, évêque de
Gap, était frère de Salone, évêque d'Embrun, et que tous les deux ont
suivi Mommol. Qu'est-ce que cela fait? Cela empêche-t-il Martin de Tours
d'être un saint et d'avoir donné la moitié de son manteau à un pauvre?
On persécute les saints. On ferme les yeux aux vérités. Les ténèbres
sont l'habitude. Les plus féroces bêtes sont les bêtes aveugles.
Personne ne pense à l'enfer pour de bon. Oh! le méchant peuple! De par
le Roi signifie aujourd'hui de par la Révolution. On ne sait plus ce
qu'on doit, ni aux vivants, ni aux morts. Il est défendu de mourir
saintement. Le sépulcre est une affaire civile. Ceci fait horreur. Saint
Léon II a écrit deux lettres exprès, l'une à Pierre Notaire, l'autre au
roi des Visigoths, pour combattre et rejeter, dans les questions qui
touchent aux morts, l'autorité de l'exarque et la suprématie de
l'empereur. Gautier, évêque de Châlons, tenait tête en cette matière à
Othon, duc de Bourgogne. L'ancienne magistrature en tombait d'accord.
Autrefois nous avions voix au chapitre même dans les choses du siècle.
L'abbé de Cîteaux, général de l'ordre, était conseiller-né au parlement
de Bourgogne. Nous faisons de nos morts ce que nous voulons. Est-ce que
le corps de saint Benoît lui-même n'est pas en France dans l'abbaye de
Fleury, dite Saint-Benoît-sur-Loire, quoiqu'il soit mort en Italie au
Mont-Cassin, un samedi 21 du mois de mars de l'an 543? Tout ceci est
incontestable. J'abhorre les psallants, je hais les prieurs, j'exècre
les hérétiques, mais je détesterais plus encore quiconque me
soutiendrait le contraire. On n'a qu'à lire Arnoul Wion, Gabriel
Bucelin, Trithème, Maurolicus et dom Luc d'Achery.
La prieure respira, puis se tourna vers Fauchelevent:
—Père Fauvent, est-ce dit?
—C'est dit, révérende mère.
—Peut-on compter sur vous?
—J'obéirai.
—C'est bien.
—Je suis tout dévoué au couvent.
—C'est entendu. Vous fermerez le cercueil. Les sœurs le porteront dans
la chapelle. On dira l'office des morts. Puis on rentrera dans le
cloître. Entre onze heures et minuit, vous viendrez avec votre barre de
fer. Tout se passera dans le plus grand secret. Il n'y aura dans la
chapelle que les quatre mères chantres, la mère Ascension, et vous.
—Et la sœur qui sera au poteau?
—Elle ne se retournera pas.
—Mais elle entendra.
—Elle n'écoutera pas. D'ailleurs, ce que le cloître sait, le monde
l'ignore.
Il y eut encore une pause. La prieure poursuivit:
—Vous ôterez votre grelot. Il est inutile que la sœur au poteau
s'aperçoive que vous êtes là.
—Révérende mère?
—Quoi, père Fauvent?
—Le médecin des morts a-t-il fait sa visite?
—Il va la faire aujourd'hui à quatre heures. On a sonné la sonnerie qui
fait venir le médecin des morts. Mais vous n'entendez donc aucune
sonnerie?
—Je ne fais attention qu'à la mienne.
—Cela est bien, père Fauvent.
—Révérende mère, il faudra un levier d'au moins six pieds.
—Où le prendrez-vous?
—Où il ne manque pas de grilles, il ne manque pas de barres de fer.
J'ai mon tas de ferrailles au fond du jardin.
—Trois quarts d'heure environ avant minuit; n'oubliez pas.
—Révérende mère?
—Quoi?
—Si jamais vous aviez d'autres ouvrages comme ça, c'est mon frère qui
est fort. Un Turc!
—Vous ferez le plus vite possible.
—Je ne vais pas hardi vite. Je suis infirme; c'est pour cela qu'il me
faudrait un aide. Je boite.
—Boiter n'est pas un tort, et peut être une bénédiction. L'empereur
Henri II, qui combattit l'antipape Grégoire et rétablit Benoît VIII, a
deux surnoms: le Saint et le Boiteux.
—C'est bien bon, deux surtout, murmura Fauchelevent, qui, en réalité,
avait l'oreille un peu dure.
—Père Fauvent, j'y pense, prenons une heure entière. Ce n'est pas trop.
Soyez près du maître-autel avec votre barre de fer à onze heures.
L'office commence à minuit. Il faut que tout soit fini un bon quart
d'heure auparavant.
—Je ferai tout pour prouver mon zèle à la communauté. Voilà qui est
dit. Je clouerai le cercueil. À onze heures précises je serai dans la
chapelle. Les mères chantres y seront, la mère Ascension y sera. Deux
hommes, cela vaudrait mieux. Enfin, n'importe! J'aurai mon levier. Nous
ouvrirons le caveau, nous descendrons le cercueil, et nous refermerons
le caveau. Après quoi, plus trace de rien. Le gouvernement ne s'en
doutera pas. Révérende mère, tout est arrangé ainsi?
—Non.
—Qu'y a-t-il donc encore?
—Il reste la bière vide.
Ceci fit un temps d'arrêt. Fauchelevent songeait. La prieure songeait.
—Père Fauvent, que fera-t-on de la bière?
—On la portera en terre.
—Vide?
Autre silence. Fauchelevent fit de la main gauche cette espèce de geste
qui donne congé à une question inquiétante.
—Révérende mère, c'est moi qui cloue la bière dans la chambre basse de
l'église, et personne n'y peut entrer que moi, et je couvrirai la bière
du drap mortuaire.
—Oui, mais les porteurs, en la mettant dans le corbillard et en la
descendant dans la fosse, sentiront bien qu'il n'y a rien dedans.
—Ah! di...! s'écria Fauchelevent.
La prieure commença un signe de croix, et regarda fixement le jardinier.
Able lui resta dans le gosier.
Il se hâta d'improviser un expédient pour faire oublier le juron.
—Révérende mère, je mettrai de la terre dans la bière. Cela fera
l'effet de quelqu'un.
—Vous avez raison. La terre, c'est la même chose que l'homme. Ainsi
vous arrangerez la bière vide?
—J'en fais mon affaire.
Le visage de la prieure, jusqu'alors trouble et obscur, se rasséréna.
Elle lui fit le signe du supérieur congédiant l'inférieur. Fauchelevent
se dirigea vers la porte. Comme il allait sortir, la prieure éleva
doucement la voix:
—Père Fauvent, je suis contente de vous; demain, après l'enterrement,
amenez-moi votre frère, et dites-lui qu'il m'amène sa fille.
English text
About a quarter of an hour elapsed. The prioress returned and seated herself once more on her chair.
The two interlocutors seemed preoccupied. We will present a stenographic
report of the dialogue which then ensued, to the best of our ability.
"Father Fauvent!"
"Reverend Mother!"
"Do you know the chapel?"
"I have a little cage there, where I hear the mass and the offices."
"And you have been in the choir in pursuance of your duties?"
"Two or three times."
"There is a stone to be raised."
"Heavy?"
"The slab of the pavement which is at the side of the altar."
"The slab which closes the vault?"
"Yes."
"It would be a good thing to have two men for it."
"Mother Ascension, who is as strong as a man, will help you."
"A woman is never a man."
"We have only a woman here to help you. Each one does what he can. Because
Dom Mabillon gives four hundred and seventeen epistles of Saint Bernard,
while Merlonus Horstius only gives three hundred and sixty-seven, I do not
despise Merlonus Horstius."
"Neither do I."
"Merit consists in working according to one's strength. A cloister is not
a dock-yard."
"And a woman is not a man. But my brother is the strong one, though!"
"And can you get a lever?"
"That is the only sort of key that fits that sort of door."
"There is a ring in the stone."
"I will put the lever through it."
"And the stone is so arranged that it swings on a pivot."
"That is good, reverend Mother. I will open the vault."
"And the four Mother Precentors will help you."
"And when the vault is open?"
"It must be closed again."
"Will that be all?"
"No."
"Give me your orders, very reverend Mother."
"Fauvent, we have confidence in you."
"I am here to do anything you wish."
"And to hold your peace about everything!"
"Yes, reverend Mother."
"When the vault is open—"
"I will close it again."
"But before that—"
"What, reverend Mother?"
"Something must be lowered into it."
A silence ensued. The prioress, after a pout of the under lip which
resembled hesitation, broke it.
"Father Fauvent!"
"Reverend Mother!"
"You know that a mother died this morning?"
"No."
"Did you not hear the bell?"
"Nothing can be heard at the bottom of the garden."
"Really?"
"I can hardly distinguish my own signal."
"She died at daybreak."
"And then, the wind is not blowing in my direction this morning."
"It was Mother Crucifixion. A blessed woman."
The prioress paused, moved her lips, as though in mental prayer, and
resumed:—
"Three years ago, Madame de Bethune, a Jansenist, turned orthodox, merely
from having seen Mother Crucifixion at prayer."
"Ah! yes, now I hear the knell, reverend Mother."
"The mothers have taken her to the dead-room, which opens on the church."
"I know."
"No other man than you can or must enter that chamber. See to that. A fine
sight it would be, to see a man enter the dead-room!"
"More often!"
"Hey?"
"More often!"
"What do you say?"
"I say more often."
"More often than what?"
"Reverend Mother, I did not say more often than what, I said more often."
"I don't understand you. Why do you say more often?"
"In order to speak like you, reverend Mother."
"But I did not say 'more often.'"
At that moment, nine o'clock struck.
"At nine o'clock in the morning and at all hours, praised and adored be
the most Holy Sacrament of the altar," said the prioress.
"Amen," said Fauchelevent.
The clock struck opportunely. It cut "more often" short. It is probable,
that had it not been for this, the prioress and Fauchelevent would never
have unravelled that skein.
Fauchelevent mopped his forehead.
The prioress indulged in another little inward murmur, probably sacred,
then raised her voice:—
"In her lifetime, Mother Crucifixion made converts; after her death, she
will perform miracles."
"She will!" replied Father Fauchelevent, falling into step, and striving
not to flinch again.
"Father Fauvent, the community has been blessed in Mother Crucifixion. No
doubt, it is not granted to every one to die, like Cardinal de Berulle,
while saying the holy mass, and to breathe forth their souls to God, while
pronouncing these words: Hanc igitur oblationem. But without attaining to
such happiness, Mother Crucifixion's death was very precious. She retained
her consciousness to the very last moment. She spoke to us, then she spoke
to the angels. She gave us her last commands. If you had a little more
faith, and if you could have been in her cell, she would have cured your
leg merely by touching it. She smiled. We felt that she was regaining her
life in God. There was something of paradise in that death."
Fauchelevent thought that it was an orison which she was finishing.
"Amen," said he.
"Father Fauvent, what the dead wish must be done."
The prioress took off several beads of her chaplet. Fauchelevent held his
peace.
She went on:—
"I have consulted upon this point many ecclesiastics laboring in Our Lord,
who occupy themselves in the exercises of the clerical life, and who bear
wonderful fruit."
"Reverend Mother, you can hear the knell much better here than in the
garden."
"Besides, she is more than a dead woman, she is a saint."
"Like yourself, reverend Mother."
"She slept in her coffin for twenty years, by express permission of our
Holy Father, Pius VII.—"
"The one who crowned the Emp—Buonaparte."
For a clever man like Fauchelevent, this allusion was an awkward one.
Fortunately, the prioress, completely absorbed in her own thoughts, did
not hear it. She continued:—
"Father Fauvent?"
"Reverend Mother?"
"Saint Didorus, Archbishop of Cappadocia, desired that this single word
might be inscribed on his tomb: Acarus, which signifies, a worm of the
earth; this was done. Is this true?"
"Yes, reverend Mother."
"The blessed Mezzocane, Abbot of Aquila, wished to be buried beneath the
gallows; this was done."
"That is true."
"Saint Terentius, Bishop of Port, where the mouth of the Tiber empties
into the sea, requested that on his tomb might be engraved the sign which
was placed on the graves of parricides, in the hope that passers-by would
spit on his tomb. This was done. The dead must be obeyed."
"So be it."
"The body of Bernard Guidonis, born in France near Roche-Abeille, was, as
he had ordered, and in spite of the king of Castile, borne to the church
of the Dominicans in Limoges, although Bernard Guidonis was Bishop of Tuy
in Spain. Can the contrary be affirmed?"
"For that matter, no, reverend Mother."
"The fact is attested by Plantavit de la Fosse."
Several beads of the chaplet were told off, still in silence. The prioress
resumed:—
"Father Fauvent, Mother Crucifixion will be interred in the coffin in
which she has slept for the last twenty years."
"That is just."
"It is a continuation of her slumber."
"So I shall have to nail up that coffin?"
"Yes."
"And we are to reject the undertaker's coffin?"
"Precisely."
"I am at the orders of the very reverend community."
"The four Mother Precentors will assist you."
"In nailing up the coffin? I do not need them."
"No. In lowering the coffin."
"Where?"
"Into the vault."
"What vault?"
"Under the altar."
Fauchelevent started.
"The vault under the altar?"
"Under the altar."
"But—"
"You will have an iron bar."
"Yes, but—"
"You will raise the stone with the bar by means of the ring."
"But—"
"The dead must be obeyed. To be buried in the vault under the altar of the
chapel, not to go to profane earth; to remain there in death where she
prayed while living; such was the last wish of Mother Crucifixion. She
asked it of us; that is to say, commanded us."
"But it is forbidden."
"Forbidden by men, enjoined by God."
"What if it became known?"
"We have confidence in you."
"Oh! I am a stone in your walls."
"The chapter assembled. The vocal mothers, whom I have just consulted
again, and who are now deliberating, have decided that Mother Crucifixion
shall be buried, according to her wish, in her own coffin, under our
altar. Think, Father Fauvent, if she were to work miracles here! What a
glory of God for the community! And miracles issue from tombs."
"But, reverend Mother, if the agent of the sanitary commission—"
"Saint Benoit II., in the matter of sepulture, resisted Constantine
Pogonatus."
"But the commissary of police—"
"Chonodemaire, one of the seven German kings who entered among the Gauls
under the Empire of Constantius, expressly recognized the right of nuns to
be buried in religion, that is to say, beneath the altar."
"But the inspector from the Prefecture—"
"The world is nothing in the presence of the cross. Martin, the eleventh
general of the Carthusians, gave to his order this device: Stat crux dum
volvitur orbis."
"Amen," said Fauchelevent, who imperturbably extricated himself in this
manner from the dilemma, whenever he heard Latin.
Any audience suffices for a person who has held his peace too long. On the
day when the rhetorician Gymnastoras left his prison, bearing in his body
many dilemmas and numerous syllogisms which had struck in, he halted in
front of the first tree which he came to, harangued it and made very great
efforts to convince it. The prioress, who was usually subjected to the
barrier of silence, and whose reservoir was overfull, rose and exclaimed
with the loquacity of a dam which has broken away:—
"I have on my right Benoit and on my left Bernard. Who was Bernard? The
first abbot of Clairvaux. Fontaines in Burgundy is a country that is blest
because it gave him birth. His father was named Tecelin, and his mother
Alethe. He began at Citeaux, to end in Clairvaux; he was ordained abbot by
the bishop of Chalon-sur-Saone, Guillaume de Champeaux; he had seven
hundred novices, and founded a hundred and sixty monasteries; he overthrew
Abeilard at the council of Sens in 1140, and Pierre de Bruys and Henry his
disciple, and another sort of erring spirits who were called the
Apostolics; he confounded Arnauld de Brescia, darted lightning at the monk
Raoul, the murderer of the Jews, dominated the council of Reims in 1148,
caused the condemnation of Gilbert de Porea, Bishop of Poitiers, caused
the condemnation of Eon de l'Etoile, arranged the disputes of princes,
enlightened King Louis the Young, advised Pope Eugene III., regulated the
Temple, preached the crusade, performed two hundred and fifty miracles
during his lifetime, and as many as thirty-nine in one day. Who was
Benoit? He was the patriarch of Mont-Cassin; he was the second founder of
the Saintete Claustrale, he was the Basil of the West. His order has
produced forty popes, two hundred cardinals, fifty patriarchs, sixteen
hundred archbishops, four thousand six hundred bishops, four emperors,
twelve empresses, forty-six kings, forty-one queens, three thousand six
hundred canonized saints, and has been in existence for fourteen hundred
years. On one side Saint Bernard, on the other the agent of the sanitary
department! On one side Saint Benoit, on the other the inspector of public
ways! The state, the road commissioners, the public undertaker,
regulations, the administration, what do we know of all that? There is not
a chance passer-by who would not be indignant to see how we are treated.
We have not even the right to give our dust to Jesus Christ! Your sanitary
department is a revolutionary invention. God subordinated to the
commissary of police; such is the age. Silence, Fauvent!"
Fauchelevent was but ill at ease under this shower bath. The prioress
continued:—
"No one doubts the right of the monastery to sepulture. Only fanatics and
those in error deny it. We live in times of terrible confusion. We do not
know that which it is necessary to know, and we know that which we should
ignore. We are ignorant and impious. In this age there exist people who do
not distinguish between the very great Saint Bernard and the Saint Bernard
denominated of the poor Catholics, a certain good ecclesiastic who lived
in the thirteenth century. Others are so blasphemous as to compare the
scaffold of Louis XVI. to the cross of Jesus Christ. Louis XVI. was merely
a king. Let us beware of God! There is no longer just nor unjust. The name
of Voltaire is known, but not the name of Cesar de Bus. Nevertheless,
Cesar de Bus is a man of blessed memory, and Voltaire one of unblessed
memory. The last arch-bishop, the Cardinal de Perigord, did not even know
that Charles de Gondren succeeded to Berulle, and Francois Bourgoin to
Gondren, and Jean-Francois Senault to Bourgoin, and Father Sainte-Marthe
to Jean-Francois Senault. The name of Father Coton is known, not because
he was one of the three who urged the foundation of the Oratorie, but
because he furnished Henri IV., the Huguenot king, with the material for
an oath. That which pleases people of the world in Saint Francois de
Sales, is that he cheated at play. And then, religion is attacked. Why?
Because there have been bad priests, because Sagittaire, Bishop of Gap,
was the brother of Salone, Bishop of Embrun, and because both of them
followed Mommol. What has that to do with the question? Does that prevent
Martin de Tours from being a saint, and giving half of his cloak to a
beggar? They persecute the saints. They shut their eyes to the truth.
Darkness is the rule. The most ferocious beasts are beasts which are
blind. No one thinks of hell as a reality. Oh! how wicked people are! By
order of the king signifies to-day, by order of the revolution. One no
longer knows what is due to the living or to the dead. A holy death is
prohibited. Burial is a civil matter. This is horrible. Saint Leo II.
wrote two special letters, one to Pierre Notaire, the other to the king of
the Visigoths, for the purpose of combating and rejecting, in questions
touching the dead, the authority of the exarch and the supremacy of the
Emperor. Gauthier, Bishop of Chalons, held his own in this matter against
Otho, Duke of Burgundy. The ancient magistracy agreed with him. In former
times we had voices in the chapter, even on matters of the day. The Abbot
of Citeaux, the general of the order, was councillor by right of birth to
the parliament of Burgundy. We do what we please with our dead. Is not the
body of Saint Benoit himself in France, in the abbey of Fleury, called
Saint Benoit-sur-Loire, although he died in Italy at Mont-Cassin, on
Saturday, the 21st of the month of March, of the year 543? All this is
incontestable. I abhor psalm-singers, I hate priors, I execrate heretics,
but I should detest yet more any one who should maintain the contrary. One
has only to read Arnoul Wion, Gabriel Bucelin, Trithemus, Maurolics, and
Dom Luc d'Achery."
The prioress took breath, then turned to Fauchelevent.
"Is it settled, Father Fauvent?"
"It is settled, reverend Mother."
"We may depend on you?"
"I will obey."
"That is well."
"I am entirely devoted to the convent."
"That is understood. You will close the coffin. The sisters will carry it
to the chapel. The office for the dead will then be said. Then we shall
return to the cloister. Between eleven o'clock and midnight, you will come
with your iron bar. All will be done in the most profound secrecy. There
will be in the chapel only the four Mother Precentors, Mother Ascension
and yourself."
"And the sister at the post?"
"She will not turn round."
"But she will hear."
"She will not listen. Besides, what the cloister knows the world learns
not."
A pause ensued. The prioress went on:—
"You will remove your bell. It is not necessary that the sister at the
post should perceive your presence."
"Reverend Mother?"
"What, Father Fauvent?"
"Has the doctor for the dead paid his visit?"
"He will pay it at four o'clock to-day. The peal which orders the doctor
for the dead to be summoned has already been rung. But you do not
understand any of the peals?"
"I pay no attention to any but my own."
"That is well, Father Fauvent."
"Reverend Mother, a lever at least six feet long will be required."
"Where will you obtain it?"
"Where gratings are not lacking, iron bars are not lacking. I have my heap
of old iron at the bottom of the garden."
"About three-quarters of an hour before midnight; do not forget."
"Reverend Mother?"
"What?"
"If you were ever to have any other jobs of this sort, my brother is the
strong man for you. A perfect Turk!"
"You will do it as speedily as possible."
"I cannot work very fast. I am infirm; that is why I require an assistant.
I limp."
"To limp is no sin, and perhaps it is a blessing. The Emperor Henry II.,
who combated Antipope Gregory and re-established Benoit VIII., has two
surnames, the Saint and the Lame."
"Two surtouts are a good thing," murmured Fauchelevent, who really was a
little hard of hearing.
"Now that I think of it, Father Fauvent, let us give a whole hour to it.
That is not too much. Be near the principal altar, with your iron bar, at
eleven o'clock. The office begins at midnight. Everything must have been
completed a good quarter of an hour before that."
"I will do anything to prove my zeal towards the community. These are my
orders. I am to nail up the coffin. At eleven o'clock exactly, I am to be
in the chapel. The Mother Precentors will be there. Mother Ascension will
be there. Two men would be better. However, never mind! I shall have my
lever. We will open the vault, we will lower the coffin, and we will close
the vault again. After which, there will be no trace of anything. The
government will have no suspicion. Thus all has been arranged, reverend
Mother?"
"No!"
"What else remains?"
"The empty coffin remains."
This produced a pause. Fauchelevent meditated. The prioress meditated.
"What is to be done with that coffin, Father Fauvent?"
"It will be given to the earth."
"Empty?"
Another silence. Fauchelevent made, with his left hand, that sort of a
gesture which dismisses a troublesome subject.
"Reverend Mother, I am the one who is to nail up the coffin in the
basement of the church, and no one can enter there but myself, and I will
cover the coffin with the pall."
"Yes, but the bearers, when they place it in the hearse and lower it into
the grave, will be sure to feel that there is nothing in it."
"Ah! the de—!" exclaimed Fauchelevent.
The prioress began to make the sign of the cross, and looked fixedly at
the gardener. The vil stuck fast in his throat.
He made haste to improvise an expedient to make her forget the oath.
"I will put earth in the coffin, reverend Mother. That will produce the
effect of a corpse."
"You are right. Earth, that is the same thing as man. So you will manage
the empty coffin?"
"I will make that my special business."
The prioress's face, up to that moment troubled and clouded, grew serene
once more. She made the sign of a superior dismissing an inferior to him.
Fauchelevent went towards the door. As he was on the point of passing out,
the prioress raised her voice gently:—
"I am pleased with you, Father Fauvent; bring your brother to me
to-morrow, after the burial, and tell him to fetch his daughter."