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Les Misérables, Volume 5: Jean Valjean, Book Sixth: The Sleepless Night, Chapter 1: The 16th of February, 1833
(Tome 5: Jean Valjean, Livre sixième: La nuit blanche, Chapitre 1: Le 16 février 1833)
Contents
General notes on this chapter[edit]
French text[edit]
La nuit du 16 au 17 février 1833 fut une nuit bénie. Elle eut au-dessus de son ombre le ciel ouvert. Ce fut la nuit de noces de Marius et de Cosette.
La journée avait été adorable.
Ce n'avait pas été la fête bleue rêvée par le grand-père, une féerie avec une confusion de chérubins et de cupidons au-dessus de la tête des mariés, un mariage digne de faire un dessus de porte; mais cela avait été doux et riant.
La mode du mariage n'était pas en 1833 ce qu'elle est aujourd'hui. La France n'avait pas encore emprunté à l'Angleterre cette délicatesse suprême d'enlever sa femme, de s'enfuir en sortant de l'église, de se cacher avec honte de son bonheur, et de combiner les allures d'un banqueroutier avec les ravissements du cantique des cantiques. On n'avait pas encore compris tout ce qu'il y a de chaste, d'exquis et de décent à cahoter son paradis en chaise de poste, à entrecouper son mystère de clic-clacs, à prendre pour lit nuptial un lit d'auberge, et à laisser derrière soi, dans l'alcôve banale à tant par nuit, le plus sacré des souvenirs de la vie pêle-mêle avec le tête-à-tête du conducteur de diligence et de la servante d'auberge.
Dans cette seconde moitié du dix-neuvième siècle où nous sommes, le maire et son écharpe, le prêtre et sa chasuble, la loi et Dieu, ne suffisent plus; il faut les compléter par le postillon de Longjumeau; veste bleue aux retroussis rouges et aux boutons grelots, plaque en brassard, culotte de peau verte, jurons aux chevaux normands à la queue nouée, faux galons, chapeau ciré, gros cheveux poudrés, fouet énorme et bottes fortes. La France ne pousse pas encore l'élégance jusqu'à faire, comme la nobility anglaise, pleuvoir sur la calèche de poste des mariés une grêle de pantoufles éculées et de vieilles savates, en souvenir de Churchill, depuis Marlborough, ou Malbrouck, assailli le jour de son mariage par une colère de tante qui lui porta bonheur. Les savates et les pantoufles ne font point encore partie de nos célébrations nuptiales; mais patience, le bon goût continuant à se répandre, on y viendra.
En 1833, il y a cent ans, on ne pratiquait pas le mariage au grand trot.
On s'imaginait encore à cette époque, chose bizarre, qu'un mariage est une fête intime et sociale, qu'un banquet patriarcal ne gâte point une solennité domestique, que la gaîté, fût-elle excessive, pourvu qu'elle soit honnête, ne fait aucun mal au bonheur, et qu'enfin il est vénérable et bon que la fusion de ces deux destinées d'où sortira une famille commence dans la maison, et que le ménage ait désormais pour témoin la chambre nuptiale.
Et l'on avait l'impudeur de se marier chez soi.
Le mariage se fit donc, suivant cette mode maintenant caduque, chez M. Gillenormand.
Si naturelle et si ordinaire que soit cette affaire de se marier, les bans à publier, les actes à dresser, la mairie, l'église, ont toujours quelque complication. On ne put être prêt avant le 16 février.
Or, nous notons ce détail pour la pure satisfaction d'être exact, il se trouva que le 16 était un mardi gras. Hésitations, scrupules, particulièrement de la tante Gillenormand.
—Un mardi gras! s'écria l'aïeul, tant mieux. Il y a un proverbe:
Mariage un mardi gras N'aura point d'enfants ingrats. Passons outre. Va pour le 16! Est-ce que tu veux retarder, toi, Marius?
—Non, certes! répondit l'amoureux.
—Marions-nous, fit le grand-père.
Le mariage se fit donc le 16, nonobstant la gaîté publique. Il pleuvait ce jour-là, mais il y a toujours dans le ciel un petit coin d'azur au service du bonheur, que les amants voient, même quand le reste de la création serait sous un parapluie.
La veille, Jean Valjean avait remis à Marius, en présence de M. Gillenormand, les cinq cent quatre-vingt-quatre mille francs.
Le mariage se faisant sous le régime de la communauté, les actes avaient été simples.
Toussaint était désormais inutile à Jean Valjean; Cosette en avait hérité et l'avait promue au grade de femme de chambre.
Quant à Jean Valjean, il y avait dans la maison Gillenormand une belle chambre meublée exprès pour lui, et Cosette lui avait si irrésistiblement dit: «Père, je vous en prie», qu'elle lui avait fait à peu près promettre qu'il viendrait l'habiter.
Quelques jours avant le jour fixé pour le mariage, il était arrivé un accident à Jean Valjean; il s'était un peu écrasé le pouce de la main droite. Ce n'était point grave; et il n'avait pas permis que personne s'en occupât, ni le pansât, ni même vit son mal, pas même Cosette. Cela pourtant l'avait forcé de s'emmitoufler la main d'un linge, et de porter le bras en écharpe, et l'avait empêché de rien signer. M. Gillenormand, comme subrogé tuteur de Cosette, l'avait suppléé.
Nous ne mènerons le lecteur ni à la mairie ni à l'église. On ne suit guère deux amoureux jusque-là, et l'on a l'habitude de tourner le dos au drame dès qu'il met à sa boutonnière un bouquet de marié. Nous nous bornerons à noter un incident qui, d'ailleurs inaperçu de la noce, marqua le trajet de la rue des Filles-du-Calvaire à l'église Saint-Paul.
On repavait à cette époque l'extrémité nord de la rue Saint-Louis. Elle était barrée à partir de la rue du Parc-Royal. Il était impossible aux voitures de la noce d'aller directement à Saint-Paul. Force était de changer l'itinéraire, et le plus simple était de tourner par le boulevard. Un des invités fit observer que c'était le mardi gras, et qu'il y aurait là encombrement de voitures.—Pourquoi? demanda M. Gillenormand.—À cause des masques.—À merveille, dit le grand-père. Allons par là. Ces jeunes gens se marient; ils vont entrer dans le sérieux de la vie. Cela les préparera de voir un peu de mascarade.
On prit par le boulevard. La première des berlines de la noce contenait Cosette et la tante Gillenormand, M. Gillenormand et Jean Valjean. Marius, encore séparé de sa fiancée, selon l'usage, ne venait que dans la seconde. Le cortège nuptial, au sortir de la rue des Filles-du-Calvaire, s'engagea dans la longue procession de voitures qui faisait la chaîne sans fin de la Madeleine à la Bastille et de la Bastille à la Madeleine.
Les masques abondaient sur le boulevard. Il avait beau pleuvoir par intervalles, Paillasse, Pantalon et Gille s'obstinaient. Dans la bonne humeur de cet hiver de 1833, Paris s'était déguisé en Venise. On ne voit plus de ces mardis gras-là aujourd'hui. Tout ce qui existe étant un carnaval répandu, il n'y a plus de carnaval.
Les contre-allées regorgeaient de passants et les fenêtres de curieux. Les terrasses qui couronnent les péristyles des théâtres étaient bordées de spectateurs. Outre les masques, on regardait ce défilé, propre au mardi gras comme à Longchamps, de véhicules de toutes sortes, citadines, tapissières, carrioles, cabriolets, marchant en ordre, rigoureusement rivés les uns aux autres par les règlements de police et comme emboîtés dans des rails. Quiconque est dans un de ces véhicules-là est tout à la fois spectateur et spectacle. Des sergents de ville maintenaient sur les bas côtés du boulevard ces deux interminables files parallèles se mouvant en mouvement contrarié, et surveillaient, pour que rien n'entravât leur double courant, ces deux ruisseaux de voitures coulant, l'un en aval, l'autre en amont, l'un vers la chaussée d'Antin, l'autre vers le faubourg Saint-Antoine. Les voitures armoriées des pairs de France et des ambassadeurs tenaient le milieu de la chaussée, allant et venant librement. De certains cortèges magnifiques et joyeux, notamment le Bœuf Gras, avaient le même privilège. Dans cette gaîté de Paris, l'Angleterre faisait claquer son fouet; la chaise de poste de lord Seymour, harcelée d'un sobriquet populacier, passait à grand bruit.
Dans la double file, le long de laquelle des gardes municipaux galopaient comme des chiens de berger, d'honnêtes berlingots de famille, encombrés de grand'tantes et d'aïeules, étalaient à leurs portières de frais groupes d'enfants déguisés, pierrots de sept ans, pierrettes de six ans, ravissants petits êtres, sentant qu'ils faisaient officiellement partie de l'allégresse publique, pénétrés de la dignité de leur arlequinade et ayant une gravité de fonctionnaires.
De temps en temps un embarras survenait quelque part dans la procession des véhicules; l'une ou l'autre des deux files latérales s'arrêtait jusqu'à ce que le nœud fût dénoué; une voiture empêchée suffisait pour paralyser toute la ligne. Puis on se remettait en marche.
Les carrosses de la noce étaient dans la file allant vers la Bastille et longeant le côté droit du boulevard. À la hauteur de la rue du Pont-aux-Choux, il y eut un temps d'arrêt. Presque au même instant, sur l'autre bas côté, l'autre file qui allait vers la Madeleine s'arrêta également. Il y avait à ce point-là de cette file une voiture de masques.
Ces voitures, ou, pour mieux dire, ces charretées de masques sont bien connues des Parisiens. Si elles manquaient à un mardi gras ou à une mi-carême, on y entendrait malice, et l'on dirait: Il y a quelque chose là-dessous. Probablement le ministère va changer. Un entassement de Cassandres, d'Arlequins et de Colombines, cahoté au-dessus des passants, tous les grotesques possibles depuis le turc jusqu'au sauvage, des hercules supportant des marquises, des poissardes qui feraient boucher les oreilles à Rabelais de même que les ménades faisaient baisser les yeux à Aristophane, perruques de filasse, maillots roses, chapeaux de faraud, lunettes de grimacier, tricornes de Janot taquinés par un papillon, cris jetés aux piétons, poings sur les hanches, postures hardies, épaules nues, faces masquées, impudeurs démuselées; un chaos d'effronteries promené par un cocher coiffé de fleurs; voilà ce que c'est que cette institution.
La Grèce avait besoin du chariot de Thespis, la France a besoin du fiacre de Vadé.
Tout peut être parodié, même la parodie. La saturnale, cette grimace de la beauté antique, arrive, de grossissement en grossissement, au mardi gras; et la bacchanale, jadis couronnée de pampres, inondée de soleil, montrant des seins de marbre dans une demi-nudité divine, aujourd'hui avachie sous la guenille mouillée du nord, a fini par s'appeler la chie-en-lit.
La tradition des voitures de masques remonte aux plus vieux temps de la monarchie. Les comptes de Louis XI allouent au bailli du palais «vingt sous tournois pour trois coches de mascarades ès carrefours». De nos jours, ces monceaux bruyants de créatures se font habituellement charrier par quelque ancien coucou dont ils encombrent l'impériale, ou accablent de leur tumultueux groupe un landau de régie dont les capotes sont rabattues. Ils sont vingt dans une voiture de six. Il y en a sur le siège, sur le strapontin, sur les joues des capotes, sur le timon. Ils enfourchent jusqu'aux lanternes de la voiture. Ils sont debout, couchés, assis, jarrets recroquevillés, jambes pendantes. Les femmes occupent les genoux des hommes. On voit de loin sur le fourmillement des têtes leur pyramide forcenée. Ces carrossées font des montagnes d'allégresse au milieu de la cohue. Collé, Panard et Piron en découlent, enrichis d'argot. On crache de là-haut sur le peuple le catéchisme poissard. Ce fiacre, devenu démesuré par son chargement, a un air de conquête. Brouhaha est à l'avant, Tohubohu est à l'arrière. On y vocifère, on y vocalise, on y hurle, on y éclate, on s'y tord de bonheur; la gaîté y rugit, le sarcasme y flamboie, la jovialité s'y étale comme une pourpre; deux haridelles y traînent la farce épanouie en apothéose; c'est le char du triomphe du Rire.
Rire trop cynique pour être franc. Et en effet ce rire est suspect. Ce rire a une mission. Il est chargé de prouver aux parisiens le carnaval.
Ces voitures poissardes, où l'on sent on ne sait quelles ténèbres, font songer le philosophe. Il y a du gouvernement là-dedans. On touche là du doigt une affinité mystérieuse entre les hommes publics et les femmes publiques.
Que des turpitudes échafaudées donnent un total de gaîté, qu'en étageant l'ignominie sur l'opprobre on affriande un peuple, que l'espionnage servant de cariatide à la prostitution amuse les cohues en les affrontant, que la foule aime à voir passer sur les quatre roues d'un fiacre ce monstrueux tas vivant, clinquant-haillon, mi-parti ordure et lumière, qui aboie et qui chante, qu'on batte des mains à cette gloire faite de toutes les hontes, qu'il n'y ait pas de fête pour les multitudes si la police ne promène au milieu d'elles ces espèces d'hydres de joie à vingt têtes, certes, cela est triste. Mais qu'y faire? Ces tombereaux de fange enrubannée et fleurie sont insultés et amnistiés par le rire public. Le rire de tous est complice de la dégradation universelle. De certaines fêtes malsaines désagrègent le peuple et le font populace; et aux populaces comme aux tyrans il faut des bouffons. Le roi a Roquelaure, le peuple a Paillasse. Paris est la grande ville folle, toutes les fois qu'il n'est pas la grande cité sublime. Le carnaval y fait partie de la politique. Paris, avouons-le, se laisse volontiers donner la comédie par l'infamie. Il ne demande à ses maîtres,—quand il a des maîtres,—qu'une chose: fardez-moi la boue. Rome était de la même humeur. Elle aimait Néron. Néron était un débardeur titan.
Le hasard fit, comme nous venons de le dire, qu'une de ces difformes grappes de femmes et d'hommes masqués, trimballés dans une vaste calèche, s'arrêta à gauche du boulevard pendant que le cortège de la noce s'arrêtait à droite. D'un bord du boulevard à l'autre, la voiture où étaient les masques aperçut vis-à-vis d'elle la voiture où était la mariée.
—Tiens! dit un masque, une noce.
—Une fausse noce, reprit un autre. C'est nous qui sommes la vraie.
Et, trop loin pour pouvoir interpeller la noce, craignant d'ailleurs le holà des sergents de ville, les deux masques regardèrent ailleurs.
Toute la carrossée masquée eut fort à faire au bout d'un instant, la multitude se mit à la huer, ce qui est la caresse de la foule aux mascarades; et les deux masques qui venaient de parler durent faire front à tout le monde avec leurs camarades, et n'eurent pas trop de tous les projectiles du répertoire des halles pour répondre aux énormes coups de gueule du peuple. Il se fit entre les masques et la foule un effrayant échange de métaphores.
Cependant, deux autres masques de la même voiture, un espagnol au nez démesuré avec un air vieillot et d'énormes moustaches noires, et une poissarde maigre, et toute jeune fille, masquée d'un loup, avaient remarqué la noce, eux aussi, et, pendant que leurs compagnons et les passants s'insultaient, avaient un dialogue à voix basse.
Leur aparté était couvert par le tumulte et s'y perdait. Les bouffées de pluie avaient mouillé la voiture toute grande ouverte; le vent de février n'est pas chaud; tout en répondant à l'Espagnol, la poissarde, décolletée, grelottait, riait, et toussait.
Voici le dialogue:
—Dis donc.
—Quoi, daron?
—Vois-tu ce vieux?
—Quel vieux?
—Là, dans la première roulotte de la noce, de notre côté.
—Qui a le bras accroché dans une cravate noire?
—Oui.
—Eh bien?
—Je suis sûr que je le connais.
—Ah!
—Je veux qu'on me fauche le colabre et n'avoir de ma vioc dit vousaille, tonorgue ni mézig, si je ne colombe pas ce pantinois-là.
—C'est aujourd'hui que Paris est Pantin.
—Peux-tu voir la mariée, en te penchant?
—Non.
—Et le marié?
—Il n'y a pas de marié dans cette roulotte-là.
—Bah!
—À moins que ce ne soit l'autre vieux.
—Tâche donc de voir la mariée en te penchant bien.
—Je ne peux pas.
—C'est égal, ce vieux qui a quelque chose à la patte, j'en suis sûr, je connais ça.
—Et à quoi ça te sert-il de le connaître?
—On ne sait pas. Des fois!
—Je me fiche pas mal des vieux, moi.
—Je le connais.
—Connais-le à ton aise.
—Comment diable est-il à la noce?
—Nous y sommes bien, nous.
—D'où vient-elle, cette noce?
—Est-ce que je sais?
—Écoute.
—Quoi?
—Tu devrais faire une chose.
—Quoi?
—Descendre de notre roulotte et filer cette noce-là.
—Pourquoi faire?
—Pour savoir où elle va, et ce qu'elle est. Dépêche-toi de descendre, cours, ma fée, toi qui es jeune.
—Je ne peux pas quitter la voiture.
—Pourquoi ça?
—Je suis louée.
—Ah fichtre!
—Je dois ma journée de poissarde à la préfecture.
—C'est vrai.
—Si je quitte la voiture, le premier inspecteur qui me voit m'arrête. Tu sais bien.
—Oui, je sais.
—Aujourd'hui, je suis achetée par Pharos.
—C'est égal. Ce vieux m'embête.
—Les vieux t'embêtent. Tu n'es pourtant pas une jeune fille.
—Il est dans la première voiture.
—Eh bien?
—Dans la roulotte de la mariée.
—Après?
—Donc il est le père.
—Qu'est-ce que cela me fait?
—Je te dis qu'il est le père.
—Il n'y a pas que ce père-là.
—Écoute.
—Quoi?
—Moi, je ne peux guère sortir que masqué. Ici, je suis caché, on ne sait pas que j'y suis. Mais demain, il n'y a plus de masques. C'est mercredi des cendres. Je risque de tomber. Il faut que je rentre dans mon trou. Toi, tu es libre.
—Pas trop.
—Plus que moi toujours.
—Eh bien, après?
—Il faut que tu tâches de savoir où est allée cette noce-là?
—Où elle va?
—Oui.
—Je le sais.
—Où va-t-elle donc?
—Au Cadran Bleu.
—D'abord ce n'est pas de ce côté-là.
—Eh bien! à la Râpée.
—Ou ailleurs.
—Elle est libre. Les noces sont libres.
—Ce n'est pas tout ça. Je te dis qu'il faut que tu tâches de me savoir ce que c'est que cette noce-là, dont est ce vieux, et où cette noce-là demeure.
—Plus souvent! voilà qui sera drôle. C'est commode de retrouver, huit jours après, une noce qui a passé dans Paris le mardi gras. Une tiquante dans un grenier à foin! Est-ce que c'est possible?
—N'importe, il faudra tâcher. Entends-tu, Azelma?
Les deux files reprirent des deux côtés du boulevard leur mouvement en sens inverse, et la voiture des masques perdit de vue «la roulotte» de la mariée.
English text[edit]
The night of the 16th to the 17th of February, 1833, was a blessed night. Above its shadows heaven stood open. It was the wedding night of Marius and Cosette.
The day had been adorable.
It had not been the grand festival dreamed by the grandfather, a fairy spectacle, with a confusion of cherubim and Cupids over the heads of the bridal pair, a marriage worthy to form the subject of a painting to be placed over a door; but it had been sweet and smiling.
The manner of marriage in 1833 was not the same as it is to-day. France had not yet borrowed from England that supreme delicacy of carrying off one's wife, of fleeing, on coming out of church, of hiding oneself with shame from one's happiness, and of combining the ways of a bankrupt with the delights of the Song of Songs. People had not yet grasped to the full the chastity, exquisiteness, and decency of jolting their paradise in a posting-chaise, of breaking up their mystery with clic-clacs, of taking for a nuptial bed the bed of an inn, and of leaving behind them, in a commonplace chamber, at so much a night, the most sacred of the souvenirs of life mingled pell-mell with the tete-a-tete of the conductor of the diligence and the maid-servant of the inn.
In this second half of the nineteenth century in which we are now living, the mayor and his scarf, the priest and his chasuble, the law and God no longer suffice; they must be eked out by the Postilion de Lonjumeau; a blue waistcoat turned up with red, and with bell buttons, a plaque like a vantbrace, knee-breeches of green leather, oaths to the Norman horses with their tails knotted up, false galloons, varnished hat, long powdered locks, an enormous whip and tall boots. France does not yet carry elegance to the length of doing like the English nobility, and raining down on the post-chaise of the bridal pair a hail storm of slippers trodden down at heel and of worn-out shoes, in memory of Churchill, afterwards Marlborough, or Malbrouck, who was assailed on his wedding-day by the wrath of an aunt which brought him good luck. Old shoes and slippers do not, as yet, form a part of our nuptial celebrations; but patience, as good taste continues to spread, we shall come to that. In 1833, a hundred years ago, marriage was not conducted at a full trot.
Strange to say, at that epoch, people still imagined that a wedding was a private and social festival, that a patriarchal banquet does not spoil a domestic solemnity, that gayety, even in excess, provided it be honest, and decent, does happiness no harm, and that, in short, it is a good and a venerable thing that the fusion of these two destinies whence a family is destined to spring, should begin at home, and that the household should thenceforth have its nuptial chamber as its witness. And people were so immodest as to marry in their own homes.
The marriage took place, therefore, in accordance with this now superannuated fashion, at M. Gillenormand's house. Natural and commonplace as this matter of marrying is, the banns to publish, the papers to be drawn up, the mayoralty, and the church produce some complication. They could not get ready before the 16th of February.
Now, we note this detail, for the pure satisfaction of being exact, it chanced that the 16th fell on Shrove Tuesday. Hesitations, scruples, particularly on the part of Aunt Gillenormand.
"Shrove Tuesday!" exclaimed the grandfather, "so much the better. There is a proverb:
"'Mariage un Mardi gras N'aura point enfants ingrats.'
Let us proceed. Here goes for the 16th! Do you want to delay, Marius?"
"No, certainly not!" replied the lover.
"Let us marry, then," cried the grandfather.
Accordingly, the marriage took place on the 16th, notwithstanding the public merrymaking. It rained that day, but there is always in the sky a tiny scrap of blue at the service of happiness, which lovers see, even when the rest of creation is under an umbrella.
On the preceding evening, Jean Valjean handed to Marius, in the presence of M. Gillenormand, the five hundred and eighty-four thousand francs.
As the marriage was taking place under the regime of community of property, the papers had been simple. Henceforth, Toussaint was of no use to Jean Valjean; Cosette inherited her and promoted her to the rank of lady's maid.
As for Jean Valjean, a beautiful chamber in the Gillenormand house had been furnished expressly for him, and Cosette had said to him in such an irresistible manner: "Father, I entreat you," that she had almost persuaded him to promise that he would come and occupy it.
A few days before that fixed on for the marriage, an accident happened to Jean Valjean; he crushed the thumb of his right hand. This was not a serious matter; and he had not allowed any one to trouble himself about it, nor to dress it, nor even to see his hurt, not even Cosette. Nevertheless, this had forced him to swathe his hand in a linen bandage, and to carry his arm in a sling, and had prevented his signing. M. Gillenormand, in his capacity of Cosette's supervising-guardian, had supplied his place.
We will not conduct the reader either to the mayor's office or to the church. One does not follow a pair of lovers to that extent, and one is accustomed to turn one's back on the drama as soon as it puts a wedding nosegay in its buttonhole. We will confine ourselves to noting an incident which, though unnoticed by the wedding party, marked the transit from the Rue des Filles-du-Calvaire to the church of Saint-Paul.
At that epoch, the northern extremity of the Rue Saint-Louis was in process of repaving. It was barred off, beginning with the Rue du Pare-Royal. It was impossible for the wedding carriages to go directly to Saint-Paul. They were obliged to alter their course, and the simplest way was to turn through the boulevard. One of the invited guests observed that it was Shrove Tuesday, and that there would be a jam of vehicles.—"Why?" asked M. Gillenormand—"Because of the maskers."—"Capital," said the grandfather, "let us go that way. These young folks are on the way to be married; they are about to enter the serious part of life. This will prepare them for seeing a bit of the masquerade."
They went by way of the boulevard. The first wedding coach held Cosette and Aunt Gillenormand, M. Gillenormand and Jean Valjean. Marius, still separated from his betrothed according to usage, did not come until the second. The nuptial train, on emerging from the Rue des Filles-du-Calvaire, became entangled in a long procession of vehicles which formed an endless chain from the Madeleine to the Bastille, and from the Bastille to the Madeleine. Maskers abounded on the boulevard. In spite of the fact that it was raining at intervals, Merry-Andrew, Pantaloon and Clown persisted. In the good humor of that winter of 1833, Paris had disguised itself as Venice. Such Shrove Tuesdays are no longer to be seen now-a-days. Everything which exists being a scattered Carnival, there is no longer any Carnival.
The sidewalks were overflowing with pedestrians and the windows with curious spectators. The terraces which crown the peristyles of the theatres were bordered with spectators. Besides the maskers, they stared at that procession—peculiar to Shrove Tuesday as to Longchamps,—of vehicles of every description, citadines, tapissieres, carioles, cabriolets marching in order, rigorously riveted to each other by the police regulations, and locked into rails, as it were. Any one in these vehicles is at once a spectator and a spectacle. Police-sergeants maintained, on the sides of the boulevard, these two interminable parallel files, moving in contrary directions, and saw to it that nothing interfered with that double current, those two brooks of carriages, flowing, the one down stream, the other up stream, the one towards the Chaussée d'Antin, the other towards the Faubourg Saint-Antoine. The carriages of the peers of France and of the Ambassadors, emblazoned with coats of arms, held the middle of the way, going and coming freely. Certain joyous and magnificent trains, notably that of the Boeuf Gras, had the same privilege. In this gayety of Paris, England cracked her whip; Lord Seymour's post-chaise, harassed by a nickname from the populace, passed with great noise.
In the double file, along which the municipal guards galloped like sheep-dogs, honest family coaches, loaded down with great-aunts and grandmothers, displayed at their doors fresh groups of children in disguise, Clowns of seven years of age, Columbines of six, ravishing little creatures, who felt that they formed an official part of the public mirth, who were imbued with the dignity of their harlequinade, and who possessed the gravity of functionaries.
From time to time, a hitch arose somewhere in the procession of vehicles; one or other of the two lateral files halted until the knot was disentangled; one carriage delayed sufficed to paralyze the whole line. Then they set out again on the march. The wedding carriages were in the file proceeding towards the Bastille, and skirting the right side of the Boulevard. At the top of the Pont-aux-Choux, there was a stoppage. Nearly at the same moment, the other file, which was proceeding towards the Madeleine, halted also. At that point of the file there was a carriage-load of maskers.
These carriages, or to speak more correctly, these wagon-loads of maskers are very familiar to Parisians. If they were missing on a Shrove Tuesday, or at the Mid-Lent, it would be taken in bad part, and people would say: "There's something behind that. Probably the ministry is about to undergo a change." A pile of Cassandras, Harlequins and Columbines, jolted along high above the passers-by, all possible grotesquenesses, from the Turk to the savage, Hercules supporting Marquises, fishwives who would have made Rabelais stop up his ears just as the Maenads made Aristophanes drop his eyes, tow wigs, pink tights, dandified hats, spectacles of a grimacer, three-cornered hats of Janot tormented with a butterfly, shouts directed at pedestrians, fists on hips, bold attitudes, bare shoulders, immodesty unchained; a chaos of shamelessness driven by a coachman crowned with flowers; this is what that institution was like.
Greece stood in need of the chariot of Thespis, France stands in need of the hackney-coach of Vade.
Everything can be parodied, even parody. The Saturnalia, that grimace of antique beauty, ends, through exaggeration after exaggeration, in Shrove Tuesday; and the Bacchanal, formerly crowned with sprays of vine leaves and grapes, inundated with sunshine, displaying her marble breast in a divine semi-nudity, having at the present day lost her shape under the soaked rags of the North, has finally come to be called the Jack-pudding.
The tradition of carriage-loads of maskers runs back to the most ancient days of the monarchy. The accounts of Louis XI. allot to the bailiff of the palace "twenty sous, Tournois, for three coaches of mascarades in the cross-roads." In our day, these noisy heaps of creatures are accustomed to have themselves driven in some ancient cuckoo carriage, whose imperial they load down, or they overwhelm a hired landau, with its top thrown back, with their tumultuous groups. Twenty of them ride in a carriage intended for six. They cling to the seats, to the rumble, on the cheeks of the hood, on the shafts. They even bestride the carriage lamps. They stand, sit, lie, with their knees drawn up in a knot, and their legs hanging. The women sit on the men's laps. Far away, above the throng of heads, their wild pyramid is visible. These carriage-loads form mountains of mirth in the midst of the rout. Colle, Panard and Piron flow from it, enriched with slang. This carriage which has become colossal through its freight, has an air of conquest. Uproar reigns in front, tumult behind. People vociferate, shout, howl, there they break forth and writhe with enjoyment; gayety roars; sarcasm flames forth, joviality is flaunted like a red flag; two jades there drag farce blossomed forth into an apotheosis; it is the triumphal car of laughter.
A laughter that is too cynical to be frank. In truth, this laughter is suspicious. This laughter has a mission. It is charged with proving the Carnival to the Parisians.
These fishwife vehicles, in which one feels one knows not what shadows, set the philosopher to thinking. There is government therein. There one lays one's finger on a mysterious affinity between public men and public women.
It certainly is sad that turpitude heaped up should give a sum total of gayety, that by piling ignominy upon opprobrium the people should be enticed, that the system of spying, and serving as caryatids to prostitution should amuse the rabble when it confronts them, that the crowd loves to behold that monstrous living pile of tinsel rags, half dung, half light, roll by on four wheels howling and laughing, that they should clap their hands at this glory composed of all shames, that there would be no festival for the populace, did not the police promenade in their midst these sorts of twenty-headed hydras of joy. But what can be done about it? These be-ribboned and be-flowered tumbrils of mire are insulted and pardoned by the laughter of the public. The laughter of all is the accomplice of universal degradation. Certain unhealthy festivals disaggregate the people and convert them into the populace. And populaces, like tyrants, require buffoons. The King has Roquelaure, the populace has the Merry-Andrew. Paris is a great, mad city on every occasion that it is a great sublime city. There the Carnival forms part of politics. Paris,—let us confess it—willingly allows infamy to furnish it with comedy. She only demands of her masters—when she has masters—one thing: "Paint me the mud." Rome was of the same mind. She loved Nero. Nero was a titanic lighterman. Chance ordained, as we have just said, that one of these shapeless clusters of masked men and women, dragged about on a vast calash, should halt on the left of the boulevard, while the wedding train halted on the right. The carriage-load of masks caught sight of the wedding carriage containing the bridal party opposite them on the other side of the boulevard.
"Hullo!" said a masker, "here's a wedding."
"A sham wedding," retorted another. "We are the genuine article."
And, being too far off to accost the wedding party, and fearing also, the rebuke of the police, the two maskers turned their eyes elsewhere.
At the end of another minute, the carriage-load of maskers had their hands full, the multitude set to yelling, which is the crowd's caress to masquerades; and the two maskers who had just spoken had to face the throng with their comrades, and did not find the entire repertory of projectiles of the fishmarkets too extensive to retort to the enormous verbal attacks of the populace. A frightful exchange of metaphors took place between the maskers and the crowd.
In the meanwhile, two other maskers in the same carriage, a Spaniard with an enormous nose, an elderly air, and huge black moustache, and a gaunt fishwife, who was quite a young girl, masked with a loup, had also noticed the wedding, and while their companions and the passers-by were exchanging insults, they had held a dialogue in a low voice.
Their aside was covered by the tumult and was lost in it. The gusts of rain had drenched the front of the vehicle, which was wide open; the breezes of February are not warm; as the fishwife, clad in a low-necked gown, replied to the Spaniard, she shivered, laughed and coughed.
Here is their dialogue:
"Say, now."
"What, daddy?"
"Do you see that old cove?"
"What old cove?"
"Yonder, in the first wedding-cart, on our side."
"The one with his arm hung up in a black cravat?"
"Yes."
"Well?"
"I'm sure that I know him."
"Ah!"
"I'm willing that they should cut my throat, and I'm ready to swear that I never said either you, thou, or I, in my life, if I don't know that Parisian." [pantinois.]
"Paris in Pantin to-day."
"Can you see the bride if you stoop down?"
"No."
"And the bridegroom?"
"There's no bridegroom in that trap."
"Bah!"
"Unless it's the old fellow."
"Try to get a sight of the bride by stooping very low."
"I can't."
"Never mind, that old cove who has something the matter with his paw I know, and that I'm positive."
"And what good does it do to know him?"
"No one can tell. Sometimes it does!"
"I don't care a hang for old fellows, that I don't!"
"I know him."
"Know him, if you want to."
"How the devil does he come to be one of the wedding party?"
"We are in it, too."
"Where does that wedding come from?"
"How should I know?"
"Listen."
"Well, what?"
"There's one thing you ought to do."
"What's that?"
"Get off of our trap and spin that wedding."
"What for?"
"To find out where it goes, and what it is. Hurry up and jump down, trot, my girl, your legs are young."
"I can't quit the vehicle."
"Why not?"
"I'm hired."
"Ah, the devil!"
"I owe my fishwife day to the prefecture."
"That's true."
"If I leave the cart, the first inspector who gets his eye on me will arrest me. You know that well enough."
"Yes, I do."
"I'm bought by the government for to-day."
"All the same, that old fellow bothers me."
"Do the old fellows bother you? But you're not a young girl."
"He's in the first carriage."
"Well?"
"In the bride's trap."
"What then?"
"So he is the father."
"What concern is that of mine?"
"I tell you that he's the father."
"As if he were the only father."
"Listen."
"What?"
"I can't go out otherwise than masked. Here I'm concealed, no one knows that I'm here. But to-morrow, there will be no more maskers. It's Ash Wednesday. I run the risk of being nabbed. I must sneak back into my hole. But you are free."
"Not particularly."
"More than I am, at any rate."
"Well, what of that?"
"You must try to find out where that wedding-party went to."
"Where it went?"
"Yes."
"I know."
"Where is it going then?"
"To the Cadran-Bleu."
"In the first place, it's not in that direction."
"Well! to la Rapée."
"Or elsewhere."
"It's free. Wedding-parties are at liberty."
"That's not the point at all. I tell you that you must try to learn for me what that wedding is, who that old cove belongs to, and where that wedding pair lives."
"I like that! that would be queer. It's so easy to find out a wedding-party that passed through the street on a Shrove Tuesday, a week afterwards. A pin in a hay-mow! It ain't possible!"
"That don't matter. You must try. You understand me, Azelma."
The two files resumed their movement on both sides of the boulevard, in opposite directions, and the carriage of the maskers lost sight of the "trap" of the bride.
Translation notes[edit]
Mariage un Mardi gras / N'aura point enfants ingrats.[edit]
"A Shrove-Tuesday marriage will have no ungrateful children."[1]
a loup[edit]
A short mask.[1]