Volume 2/Book 7/Chapter 4

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Les Misérables, Volume 2: Cosette, Book Seventh: Parenthesis, Chapter 4: The convent from the point of view of principles
(Tome 2: Cosette, Livre septième: Parenthèse, Chapitre 4: Le couvent au point de vue des principes)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

Des hommes se réunissent et habitent en commun. En vertu de quel droit? en vertu du droit d'association.

Ils s'enferment chez eux. En vertu de quel droit? en vertu du droit qu'a tout homme d'ouvrir ou de fermer sa porte.

Ils ne sortent pas. En vertu de quel droit? en vertu du droit d'aller et de venir, qui implique le droit de rester chez soi.

Là, chez eux, que font-ils?

Ils parlent bas; ils baissent les yeux; ils travaillent. Ils renoncent au monde, aux villes, aux sensualités, aux plaisirs, aux vanités, aux orgueils, aux intérêts. Ils sont vêtus de grosse laine ou de grosse toile. Pas un d'eux ne possède en propriété quoi que ce soit. En entrant là, celui qui était riche se fait pauvre. Ce qu'il a, il le donne à tous. Celui qui était ce qu'on appelle noble, gentilhomme et seigneur, est l'égal de celui qui était paysan. La cellule est identique pour tous. Tous subissent la même tonsure, portent le même froc, mangent le même pain noir, dorment sur la même paille, meurent sur la même cendre. Le même sac sur le dos, la même corde autour des reins. Si le parti pris est d'aller pieds nus, tous vont pieds nus. Il peut y avoir là un prince, ce prince est la même ombre que les autres. Plus de titres. Les noms de famille même ont disparu. Ils ne portent que des prénoms. Tous sont courbés sous l'égalité des noms de baptême. Ils ont dissous la famille charnelle et constitué dans leur communauté la famille spirituelle. Ils n'ont plus d'autres parents que tous les hommes. Ils secourent les pauvres, ils soignent les malades. Ils élisent ceux auxquels ils obéissent. Ils se disent l'un à l'autre: mon frère. Vous m'arrêtez, et vous vous écriez:—Mais c'est là le couvent idéal!

Il suffit que ce soit le couvent possible, pour que j'en doive tenir compte.

De là vient que, dans le livre précédent, j'ai parlé d'un couvent avec un accent respectueux. Le moyen-âge écarté, l'Asie écartée, la question historique et politique réservée, au point de vue philosophique pur, en dehors des nécessités de la politique militante, à la condition que le monastère soit absolument volontaire et ne renferme que des consentements, je considérerai toujours la communauté claustrale avec une certaine gravité attentive et, à quelques égards, déférente. Là où il y a la communauté, il y a la commune; là où il y a la commune, il y a le droit. Le monastère est le produit de la formule: Égalité, Fraternité. Oh! que la Liberté est grande! et quelle transfiguration splendide! la Liberté suffit à transformer le monastère en république.

Continuons.

Mais ces hommes, ou ces femmes, qui sont derrière ces quatre murs, ils s'habillent de bure, ils sont égaux, ils s'appellent frères; c'est bien; mais ils font encore autre chose?

Oui.

Quoi?

Ils regardent l'ombre, ils se mettent à genoux, et ils joignent les mains.

Qu'est-ce que cela signifie?


English text[edit]

Men unite themselves and dwell in communities. By virtue of what right? By virtue of the right of association.

They shut themselves up at home. By virtue of what right? By virtue of the right which every man has to open or shut his door.

They do not come forth. By virtue of what right? By virtue of the right to go and come, which implies the right to remain at home.

There, at home, what do they do?

They speak in low tones; they drop their eyes; they toil. They renounce the world, towns, sensualities, pleasures, vanities, pride, interests. They are clothed in coarse woollen or coarse linen. Not one of them possesses in his own right anything whatever. On entering there, each one who was rich makes himself poor. What he has, he gives to all. He who was what is called noble, a gentleman and a lord, is the equal of him who was a peasant. The cell is identical for all. All undergo the same tonsure, wear the same frock, eat the same black bread, sleep on the same straw, die on the same ashes. The same sack on their backs, the same rope around their loins. If the decision has been to go barefoot, all go barefoot. There may be a prince among them; that prince is the same shadow as the rest. No titles. Even family names have disappeared. They bear only first names. All are bowed beneath the equality of baptismal names. They have dissolved the carnal family, and constituted in their community a spiritual family. They have no other relatives than all men. They succor the poor, they care for the sick. They elect those whom they obey. They call each other “my brother.”

You stop me and exclaim, “But that is the ideal convent!”

It is sufficient that it may be the possible convent, that I should take notice of it.

Thence it results that, in the preceding book, I have spoken of a convent with respectful accents. The Middle Ages cast aside, Asia cast aside, the historical and political question held in reserve, from the purely philosophical point of view, outside the requirements of militant policy, on condition that the monastery shall be absolutely a voluntary matter and shall contain only consenting parties, I shall always consider a cloistered community with a certain attentive, and, in some respects, a deferential gravity.

Wherever there is a community, there is a commune; where there is a commune, there is right. The monastery is the product of the formula: Equality, Fraternity. Oh! how grand is liberty! And what a splendid transfiguration! Liberty suffices to transform the monastery into a republic.

Let us continue.

But these men, or these women who are behind these four walls. They dress themselves in coarse woollen, they are equals, they call each other brothers, that is well; but they do something else?

Yes.

What?

They gaze on the darkness, they kneel, and they clasp their hands.

What does this signify?



Translation notes[edit]

Textual notes[edit]

Citations[edit]