Volume 1/Book 5/Chapter 10

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Les Misérables, Volume 1: Fantine, Book fifth: The Descent, Chapter 10: Result of the Success
(Tome 1: Fantine, Livre cinqième: La descente, Chapitre 10: Suite du succèss)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

Elle avait été congédiée vers la fin de l'hiver; l'été se passa, mais l'hiver revint. Jours courts, moins de travail. L'hiver, point de chaleur, point de lumière, point de midi, le soir touche au matin, brouillard, crépuscule, la fenêtre est grise, on n'y voit pas clair. Le ciel est un soupirail. Toute la journée est une cave. Le soleil a l'air d'un pauvre. L'affreuse saison! L'hiver change en pierre l'eau du ciel et le cœur de l'homme. Ses créanciers la harcelaient.

Fantine gagnait trop peu. Ses dettes avaient grossi. Les Thénardier, mal payés, lui écrivaient à chaque instant des lettres dont le contenu la désolait et dont le port la ruinait. Un jour ils lui écrivirent que sa petite Cosette était toute nue par le froid qu'il faisait, qu'elle avait besoin d'une jupe de laine, et qu'il fallait au moins que la mère envoyât dix francs pour cela. Elle reçut la lettre, et la froissa dans ses mains tout le jour. Le soir elle entra chez un barbier qui habitait le coin de la rue, et défit son peigne. Ses admirables cheveux blonds lui tombèrent jusqu'aux reins.

—Les beaux cheveux! s'écria le barbier.

—Combien m'en donneriez-vous? dit-elle.

—Dix francs.

—Coupez-les.

Elle acheta une jupe de tricot et l'envoya aux Thénardier.

Cette jupe fit les Thénardier furieux. C'était de l'argent qu'ils voulaient. Ils donnèrent la jupe à Eponine. La pauvre Alouette continua de frissonner.

Fantine pensa: «Mon enfant n'a plus froid. Je l'ai habillée de mes cheveux.» Elle mettait de petits bonnets ronds qui cachaient sa tête tondue et avec lesquels elle était encore jolie.

Un travail ténébreux se faisait dans le cœur de Fantine. Quand elle vit qu'elle ne pouvait plus se coiffer, elle commença à tout prendre en haine autour d'elle. Elle avait longtemps partagé la vénération de tous pour le père Madeleine; cependant, à force de se répéter que c'était lui qui l'avait chassée, et qu'il était la cause de son malheur, elle en vint à le haïr lui aussi, lui surtout. Quand elle passait devant la fabrique aux heures où les ouvriers sont sur la porte, elle affectait de rire et de chanter.

Une vieille ouvrière qui la vit une fois chanter et rire de cette façon dit:

—Voilà une fille qui finira mal.

Elle prit un amant, le premier venu, un homme qu'elle n'aimait pas, par bravade, avec la rage dans le cœur. C'était un misérable, une espèce de musicien mendiant, un oisif gueux, qui la battait, et qui la quitta comme elle l'avait pris, avec dégoût. Elle adorait son enfant.

Plus elle descendait, plus tout devenait sombre autour d'elle plus ce doux petit ange rayonnait dans le fond de son âme. Elle disait. Quand je serai riche, j'aurai ma Cosette avec moi; et elle riait. La toux ne la quittait pas, et elle avait des sueurs dans le dos.

Un jour elle reçut des Thénardier une lettre ainsi conçue:

«Cosette est malade d'une maladie qui est dans le pays. Une fièvre miliaire, qu'ils appellent. Il faut des drogues chères. Cela nous ruine et nous ne pouvons plus payer. Si vous ne nous envoyez pas quarante francs avant huit jours, la petite est morte.»

Elle se mit à rire aux éclats, et elle dit à sa vieille voisine:

—Ah! ils sont bons! quarante francs! que ça! ça fait deux napoléons! Où veulent-ils que je les prenne? Sont-ils bêtes, ces paysans!

Cependant elle alla dans l'escalier près d'une lucarne et relut la lettre.

Puis elle descendit l'escalier et sortit en courant et en sautant, riant toujours. Quelqu'un qui la rencontra lui dit:

—Qu'est-ce que vous avez donc à être si gaie?

Elle répondit:

—C'est une bonne bêtise que viennent de m'écrire des gens de la campagne. Ils me demandent quarante francs. Paysans, va!

Comme elle passait sur la place, elle vit beaucoup de monde qui entourait une voiture de forme bizarre sur l'impériale de laquelle pérorait tout debout un homme vêtu de rouge. C'était un bateleur dentiste en tournée, qui offrait au public des râteliers complets, des opiats, des poudres et des élixirs.

Fantine se mêla au groupe et se mit à rire comme les autres de cette harangue où il y avait de l'argot pour la canaille et du jargon pour les gens comme il faut. L'arracheur de dents vit cette belle fille qui riait, et s'écria tout à coup:

—Vous avez de jolies dents, la fille qui riez là. Si vous voulez me vendre vos deux palettes, je vous donne de chaque un napoléon d'or.

—Qu'est-ce que c'est que ça, mes palettes? demanda Fantine.

—Les palettes, reprit le professeur dentiste, c'est les dents de devant, les deux d'en haut.

—Quelle horreur! s'écria Fantine.

—Deux napoléons! grommela une vieille édentée qui était là. Qu'en voilà une qui est heureuse!

Fantine s'enfuit, et se boucha les oreilles pour ne pas entendre la voix enrouée de l'homme qui lui criait: Réfléchissez, la belle! deux napoléons, ça peut servir. Si le cœur vous en dit, venez ce soir à l'auberge du Tillac d'argent, vous m'y trouverez.

Fantine rentra, elle était furieuse et conta la chose à sa bonne voisine Marguerite:

—Comprenez-vous cela? ne voilà-t-il pas un abominable homme? comment laisse-t-on des gens comme cela aller dans le pays! M'arracher mes deux dents de devant! mais je serais horrible! Les cheveux repoussent, mais les dents! Ah! le monstre d'homme! j'aimerais mieux me jeter d'un cinquième la tête la première sur le pavé! Il m'a dit qu'il serait ce soir au Tillac d'argent.

—Et qu'est-ce qu'il offrait? demanda Marguerite.

—Deux napoléons.

—Cela fait quarante francs.

—Oui, dit Fantine, cela fait quarante francs.

Elle resta pensive, et se mit à son ouvrage. Au bout d'un quart d'heure, elle quitta sa couture et alla relire la lettre des Thénardier sur l'escalier.

En rentrant, elle dit à Marguerite qui travaillait près d'elle:

—Qu'est-ce que c'est donc que cela, une fièvre miliaire? Savez-vous?

—Oui, répondit la vieille fille, c'est une maladie.

—Ça a donc besoin de beaucoup de drogues?

—Oh! des drogues terribles.

—Où ça vous prend-il?

—C'est une maladie qu'on a comme ça.

—Cela attaque donc les enfants?

—Surtout les enfants.

—Est-ce qu'on en meurt?

—Très bien, dit Marguerite.

Fantine sortit et alla encore une fois relire la lettre sur l'escalier.

Le soir elle descendit, et on la vit qui se dirigeait du côté de la rue de Paris où sont les auberges.

Le lendemain matin, comme Marguerite entrait dans la chambre de Fantine avant le jour, car elles travaillaient toujours ensemble et de cette façon n'allumaient qu'une chandelle pour deux, elle trouva Fantine assise sur son lit, pâle, glacée. Elle ne s'était pas couchée. Son bonnet était tombé sur ses genoux. La chandelle avait brûlé toute la nuit et était presque entièrement consumée.

Marguerite s'arrêta sur le seuil, pétrifiée de cet énorme désordre, et s'écria:

—Seigneur! la chandelle qui est toute brûlée! il s'est passé des événements!

Puis elle regarda Fantine qui tournait vers elle sa tête sans cheveux.

Fantine depuis la veille avait vieilli de dix ans.

—Jésus! fit Marguerite, qu'est-ce que vous avez, Fantine?

—Je n'ai rien, répondit Fantine. Au contraire. Mon enfant ne mourra pas de cette affreuse maladie, faute de secours. Je suis contente.

En parlant ainsi, elle montrait à la vieille fille deux napoléons qui brillaient sur la table.

—Ah, Jésus Dieu! dit Marguerite. Mais c'est une fortune! Où avez-vous eu ces louis d'or?

—Je les ai eus, répondit Fantine.

En même temps elle sourit. La chandelle éclairait son visage. C'était un sourire sanglant. Une salive rougeâtre lui souillait le coin des lèvres, et elle avait un trou noir dans la bouche.

Les deux dents étaient arrachées.

Elle envoya les quarante francs à Montfermeil.

Du reste c'était une ruse des Thénardier pour avoir de l'argent. Cosette n'était pas malade.

Fantine jeta son miroir par la fenêtre. Depuis longtemps elle avait quitté sa cellule du second pour une mansarde fermée d'un loquet sous le toit; un de ces galetas dont le plafond fait angle avec le plancher et vous heurte à chaque instant la tête. Le pauvre ne peut aller au fond de sa chambre comme au fond de sa destinée qu'en se courbant de plus en plus. Elle n'avait plus de lit, il lui restait une loque qu'elle appelait sa couverture, un matelas à terre et une chaise dépaillée. Un petit rosier qu'elle avait s'était désséché dans un coin, oublié. Dans l'autre coin, il y avait un pot à beurre à mettre l'eau, qui gelait l'hiver, et où les différents niveaux de l'eau restaient longtemps marqués par des cercles de glace. Elle avait perdu la honte, elle perdit la coquetterie. Dernier signe. Elle sortait avec des bonnets sales. Soit faute de temps, soit indifférence, elle ne raccommodait plus son linge. À mesure que les talons s'usaient, elle tirait ses bas dans ses souliers. Cela se voyait à de certains plis perpendiculaires. Elle rapiéçait son corset, vieux et usé, avec des morceaux de calicot qui se déchiraient au moindre mouvement. Les gens auxquels elle devait, lui faisaient «des scènes», et ne lui laissaient aucun repos. Elle les trouvait dans la rue, elle les retrouvait dans son escalier. Elle passait des nuits à pleurer et à songer. Elle avait les yeux très brillants, et elle sentait une douleur fixe dans l'épaule, vers le haut de l'omoplate gauche. Elle toussait beaucoup. Elle haïssait profondément le père Madeleine, et ne se plaignait pas. Elle cousait dix-sept heures par jour; mais un entrepreneur du travail des prisons, qui faisait travailler les prisonnières au rabais, fit tout à coup baisser les prix, ce qui réduisit la journée des ouvrières libres à neuf sous. Dix-sept heures de travail, et neuf sous par jour! Ses créanciers étaient plus impitoyables que jamais. Le fripier, qui avait repris presque tous les meubles, lui disait sans cesse: Quand me payeras-tu, coquine? Que voulait-on d'elle, bon Dieu! Elle se sentait traquée et il se développait en elle quelque chose de la bête farouche. Vers le même temps, le Thénardier lui écrivit que décidément il avait attendu avec beaucoup trop de bonté, et qu'il lui fallait cent francs, tout de suite; sinon qu'il mettrait à la porte la petite Cosette, toute convalescente de sa grande maladie, par le froid, par les chemins, et qu'elle deviendrait ce qu'elle pourrait, et qu'elle crèverait, si elle voulait. «Cent francs, songea Fantine! Mais où y a-t-il un état à gagner cent sous par jour?»

—Allons! dit-elle, vendons le reste.

L'infortunée se fit fille publique.

English text[edit]

She had been dismissed towards the end of the winter; the summer passed, but winter came again. Short days, less work. Winter: no warmth, no light, no noonday, the evening joining on to the morning, fogs, twilight; the window is gray; it is impossible to see clearly at it. The sky is but a vent-hole. The whole day is a cavern. The sun has the air of a beggar. A frightful season! Winter changes the water of heaven and the heart of man into a stone. Her creditors harrassed her.

Fantine earned too little. Her debts had increased. The Thenardiers, who were not promptly paid, wrote to her constantly letters whose contents drove her to despair, and whose carriage ruined her. One day they wrote to her that her little Cosette was entirely naked in that cold weather, that she needed a woollen skirt, and that her mother must send at least ten francs for this. She received the letter, and crushed it in her hands all day long. That evening she went into a barber's shop at the corner of the street, and pulled out her comb. Her admirable golden hair fell to her knees.

"What splendid hair!" exclaimed the barber.

"How much will you give me for it?" said she.

"Ten francs."

"Cut it off."

She purchased a knitted petticoat and sent it to the Thenardiers. This petticoat made the Thenardiers furious. It was the money that they wanted. They gave the petticoat to Eponine. The poor Lark continued to shiver.

Fantine thought: "My child is no longer cold. I have clothed her with my hair." She put on little round caps which concealed her shorn head, and in which she was still pretty.

Dark thoughts held possession of Fantine's heart.

When she saw that she could no longer dress her hair, she began to hate every one about her. She had long shared the universal veneration for Father Madeleine; yet, by dint of repeating to herself that it was he who had discharged her, that he was the cause of her unhappiness, she came to hate him also, and most of all. When she passed the factory in working hours, when the workpeople were at the door, she affected to laugh and sing.

An old workwoman who once saw her laughing and singing in this fashion said, "There's a girl who will come to a bad end."

She took a lover, the first who offered, a man whom she did not love, out of bravado and with rage in her heart. He was a miserable scamp, a sort of mendicant musician, a lazy beggar, who beat her, and who abandoned her as she had taken him, in disgust.

She adored her child.

The lower she descended, the darker everything grew about her, the more radiant shone that little angel at the bottom of her heart. She said, "When I get rich, I will have my Cosette with me;" and she laughed. Her cough did not leave her, and she had sweats on her back.

One day she received from the Thenardiers a letter couched in the following terms: "Cosette is ill with a malady which is going the rounds of the neighborhood. A miliary fever, they call it. Expensive drugs are required. This is ruining us, and we can no longer pay for them. If you do not send us forty francs before the week is out, the little one will be dead."

She burst out laughing, and said to her old neighbor: "Ah! they are good! Forty francs! the idea! That makes two napoleons! Where do they think I am to get them? These peasants are stupid, truly."

Nevertheless she went to a dormer window in the staircase and read the letter once more. Then she descended the stairs and emerged, running and leaping and still laughing.

Some one met her and said to her, "What makes you so gay?"

She replied: "A fine piece of stupidity that some country people have written to me. They demand forty francs of me. So much for you, you peasants!"

As she crossed the square, she saw a great many people collected around a carriage of eccentric shape, upon the top of which stood a man dressed in red, who was holding forth. He was a quack dentist on his rounds, who was offering to the public full sets of teeth, opiates, powders and elixirs.

Fantine mingled in the group, and began to laugh with the rest at the harangue, which contained slang for the populace and jargon for respectable people. The tooth-puller espied the lovely, laughing girl, and suddenly exclaimed: "You have beautiful teeth, you girl there, who are laughing; if you want to sell me your palettes, I will give you a gold napoleon apiece for them."

"What are my palettes?" asked Fantine.

"The palettes," replied the dental professor, "are the front teeth, the two upper ones."

"How horrible!" exclaimed Fantine.

"Two napoleons!" grumbled a toothless old woman who was present. "Here's a lucky girl!"

Fantine fled and stopped her ears that she might not hear the hoarse voice of the man shouting to her: "Reflect, my beauty! two napoleons; they may prove of service. If your heart bids you, come this evening to the inn of the Tillac d'Argent; you will find me there."

Fantine returned home. She was furious, and related the occurrence to her good neighbor Marguerite: "Can you understand such a thing? Is he not an abominable man? How can they allow such people to go about the country! Pull out my two front teeth! Why, I should be horrible! My hair will grow again, but my teeth! Ah! what a monster of a man! I should prefer to throw myself head first on the pavement from the fifth story! He told me that he should be at the Tillac d'Argent this evening."

"And what did he offer?" asked Marguerite.

"Two napoleons."

"That makes forty francs."

"Yes," said Fantine; "that makes forty francs."

She remained thoughtful, and began her work. At the expiration of a quarter of an hour she left her sewing and went to read the Thenardiers' letter once more on the staircase.

On her return, she said to Marguerite, who was at work beside her:—

"What is a miliary fever? Do you know?"

"Yes," answered the old spinster; "it is a disease."

"Does it require many drugs?"

"Oh! terrible drugs."

"How does one get it?"

"It is a malady that one gets without knowing how."

"Then it attacks children?"

"Children in particular."

"Do people die of it?"

"They may," said Marguerite.

Fantine left the room and went to read her letter once more on the staircase.

That evening she went out, and was seen to turn her steps in the direction of the Rue de Paris, where the inns are situated.

The next morning, when Marguerite entered Fantine's room before daylight,—for they always worked together, and in this manner used only one candle for the two,—she found Fantine seated on her bed, pale and frozen. She had not lain down. Her cap had fallen on her knees. Her candle had burned all night, and was almost entirely consumed. Marguerite halted on the threshold, petrified at this tremendous wastefulness, and exclaimed:—

"Lord! the candle is all burned out! Something has happened."

Then she looked at Fantine, who turned toward her her head bereft of its hair.

Fantine had grown ten years older since the preceding night.

"Jesus!" said Marguerite, "what is the matter with you, Fantine?"

"Nothing," replied Fantine. "Quite the contrary. My child will not die of that frightful malady, for lack of succor. I am content."

So saying, she pointed out to the spinster two napoleons which were glittering on the table.

"Ah! Jesus God!" cried Marguerite. "Why, it is a fortune! Where did you get those louis d'or?"

"I got them," replied Fantine.

At the same time she smiled. The candle illuminated her countenance. It was a bloody smile. A reddish saliva soiled the corners of her lips, and she had a black hole in her mouth.

The two teeth had been extracted.

She sent the forty francs to Montfermeil.

After all it was a ruse of the Thenardiers to obtain money. Cosette was not ill.

Fantine threw her mirror out of the window. She had long since quitted her cell on the second floor for an attic with only a latch to fasten it, next the roof; one of those attics whose extremity forms an angle with the floor, and knocks you on the head every instant. The poor occupant can reach the end of his chamber as he can the end of his destiny, only by bending over more and more.

She had no longer a bed; a rag which she called her coverlet, a mattress on the floor, and a seatless chair still remained. A little rosebush which she had, had dried up, forgotten, in one corner. In the other corner was a butter-pot to hold water, which froze in winter, and in which the various levels of the water remained long marked by these circles of ice. She had lost her shame; she lost her coquetry. A final sign. She went out, with dirty caps. Whether from lack of time or from indifference, she no longer mended her linen. As the heels wore out, she dragged her stockings down into her shoes. This was evident from the perpendicular wrinkles. She patched her bodice, which was old and worn out, with scraps of calico which tore at the slightest movement. The people to whom she was indebted made "scenes" and gave her no peace. She found them in the street, she found them again on her staircase. She passed many a night weeping and thinking. Her eyes were very bright, and she felt a steady pain in her shoulder towards the top of the left shoulder-blade. She coughed a great deal. She deeply hated Father Madeleine, but made no complaint. She sewed seventeen hours a day; but a contractor for the work of prisons, who made the prisoners work at a discount, suddenly made prices fall, which reduced the daily earnings of working-women to nine sous. Seventeen hours of toil, and nine sous a day! Her creditors were more pitiless than ever. The second-hand dealer, who had taken back nearly all his furniture, said to her incessantly, "When will you pay me, you hussy?" What did they want of her, good God! She felt that she was being hunted, and something of the wild beast developed in her. About the same time, Thenardier wrote to her that he had waited with decidedly too much amiability and that he must have a hundred francs at once; otherwise he would turn little Cosette out of doors, convalescent as she was from her heavy illness, into the cold and the streets, and that she might do what she liked with herself, and die if she chose. "A hundred francs," thought Fantine. "But in what trade can one earn a hundred sous a day?"

"Come!" said she, "let us sell what is left."

The unfortunate girl became a woman of the town.

Translation notes[edit]

Textual notes[edit]

miliary fever[edit]

Disease that took epidemic form in France in 1821. It often ended in death[1]

Citations[edit]

  1. Hugo, Victor. Les Misérables. Annotation by Guy Rosa. Le Livre de Poche. 1998.