Volume 4/Book 8/Chapter 4

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Les Misérables, Volume 4: The Idyll of the Rue Plumet & The Epic of the Rue Saint-Denis, Book Eighth: Enchantments and Desolations, Chapter 4: A Cab runs in English and barks in Slang
(Tome 4: L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis, Livre huitième: Les enchantements et les désolations, Chapitre #: Cab roule en anglais et jappe en argot)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

Le lendemain, c'était le 3 juin, le 3 juin 1832, date qu'il faut indiquer à cause des événements graves qui étaient à cette époque suspendus sur l'horizon de Paris à l'état de nuages chargés, Marius à la nuit tombante suivait le même chemin que la veille avec les mêmes pensées de ravissement dans le cœur, lorsqu'il aperçut, entre les arbres du boulevard, Éponine qui venait à lui. Deux jours de suite, c'était trop. Il se détourna vivement, quitta le boulevard, changea de route, et s'en alla rue Plumet par la rue Monsieur.


Cela fit qu'Éponine le suivit jusqu'à la rue Plumet, chose qu'elle n'avait point faite encore. Elle s'était contentée jusque-là de l'apercevoir à son passage sur le boulevard sans même chercher à le rencontrer. La veille seulement, elle avait essayé de lui parler.


Éponine le suivit donc, sans qu'il s'en doutât. Elle le vit déranger le barreau de la grille, et se glisser dans le jardin.


—Tiens! dit-elle, il entre dans la maison!


Elle s'approcha de la grille, tâta les barreaux l'un après l'autre et reconnut facilement celui que Marius avait dérangé.


Elle murmura à demi-voix, avec un accent lugubre:


—Pas de ça, Lisette!


Elle s'assit sur le soubassement de la grille, tout à côté du barreau, comme si elle le gardait. C'était précisément le point où la grille venait toucher le mur voisin. Il y avait là un angle obscur où Éponine disparaissait entièrement.


Elle demeura ainsi plus d'une heure sans bouger et sans souffler, en proie à ses idées.


Vers dix heures du soir, un des deux ou trois passants de la rue Plumet, vieux bourgeois attardé qui se hâtait dans ce lieu désert et mal famé, côtoyant la grille du jardin, et arrivé à l'angle que la grille faisait avec le mur, entendit une voix sourde et menaçante qui disait:


—Je ne m'étonne plus s'il vient tous les soirs!


Le passant promena ses yeux autour de lui, ne vit personne, n'osa pas regarder dans ce coin noir et eut grand'peur. Il doubla le pas.


Ce passant eut raison de se hâter, car, très peu d'instants après, six hommes qui marchaient séparés et à quelque distance les uns des autres, le long des murs, et qu'on eût pu prendre pour une patrouille grise, entrèrent dans la rue Plumet.


Le premier qui arriva à la grille du jardin s'arrêta, et attendit les autres; une seconde après, ils étaient tous les six réunis.


Ces hommes se mirent à parler à voix basse.


—C'est icicaille, dit l'un d'eux.


—Y a-t-il un cab dans le jardin? demanda un autre.


—Je ne sais pas. En tout cas j'ai levé une boulette que nous lui ferons morfiler.


—As-tu du mastic pour frangir la vanterne?


—Oui.


—La grille est vieille, reprit un cinquième qui avait une voix de ventriloque.


—Tant mieux, dit le second qui avait parlé. Elle ne criblera pas tant sous la bastringue et ne sera pas si dure à faucher.


Le sixième, qui n'avait pas encore ouvert la bouche, se mit à visiter la grille comme avait fait Éponine une heure auparavant, empoignant successivement chaque barreau et les ébranlant avec précaution. Il arriva ainsi au barreau que Marius avait descellé. Comme il allait saisir ce barreau, une main sortant brusquement de l'ombre s'abattit sur son bras, il se sentit vivement repoussé par le milieu de la poitrine, et une voix enrouée lui dit sans crier:


—Il y a un cab.


En même temps il vit une fille pâle debout devant lui.


L'homme eut cette commotion que donne toujours l'inattendu. Il se hérissa hideusement; rien n'est formidable à voir comme les bêtes féroces inquiètes; leur air effrayé est effrayant. Il recula, et bégaya:


—Quelle est cette drôlesse?


—Votre fille.


C'était en effet Éponine qui parlait à Thénardier.


À l'apparition d'Éponine, les cinq autres, c'est-à-dire Claquesous, Gueulemer, Babet, Montparnasse et Brujon, s'étaient approchés sans bruit, sans précipitation, sans dire une parole, avec la lenteur sinistre propre à ces hommes de nuit.


On leur distinguait je ne sais quels hideux outils à la main. Gueulemer tenait une de ces pinces courbes que les rôdeurs appellent fanchons.


—Ah çà, qu'est-ce que tu fais là? qu'est-ce que tu nous veux? es-tu folle? s'écria Thénardier, autant qu'on peut s'écrier en parlant bas. Qu'est-ce que tu viens nous empêcher de travailler?


Éponine se mit à rire et lui sauta au cou.


—Je suis là, mon petit père, parce que je suis là. Est-ce qu'il n'est pas permis de s'asseoir sur les pierres, à présent? C'est vous qui ne devriez pas y être. Qu'est-ce que vous venez y faire, puisque c'est un biscuit? Je l'avais dit à Magnon. Il n'y a rien à faire ici. Mais embrassez-moi donc, mon bon petit père! Comme il y a longtemps que je ne vous ai vu! Vous êtes dehors, donc?


Le Thénardier essaya de se débarrasser des bras d'Éponine et grommela:


—C'est bon. Tu m'as embrassé. Oui, je suis dehors. Je ne suis pas dedans. À présent, va-t'en.


Mais Éponine ne lâchait pas prise et redoublait ses caresses.


—Mon petit père, comment avez-vous donc fait? Il faut que vous ayez bien de l'esprit pour vous être tiré de là.


Contez-moi ça! Et ma mère? où est ma mère? Donnez-moi donc des nouvelles de maman.


Thénardier répondit:


—Elle va bien, je ne sais pas, laisse-moi, je te dis va-t'en.


—Je ne veux pas m'en aller justement, fit Éponine avec une minauderie d'enfant gâté, vous me renvoyez que voilà quatre mois que je ne vous ai vu et que j'ai à peine eu le temps de vous embrasser.


Et elle reprit son père par le cou.


—Ah çà mais, c'est bête! dit Babet.


—Dépêchons! dit Gueulemer, les coqueurs peuvent passer.


La voix de ventriloque scanda ce distique:


Nous n'sommes pas le jour de l'an,
À bécoter papa maman.


Éponine se tourna vers les cinq bandits.


—Tiens, C'est monsieur Brujon.—Bonjour, monsieur Babet. Bonjour, monsieur Claquesous.—Est-ce que vous ne me reconnaissez pas, monsieur Gueulemer?—Comment ça va, Montparnasse?


—Si, on te reconnaît! fit Thénardier. Mais bonjour, bonsoir, au large! laisse-nous tranquilles.


—C'est l'heure des renards, et pas des poules, dit Montparnasse.


—Tu vois bien que nous avons à goupiner icigo, ajouta Babet.


Éponine prit la main de Montparnasse.


—Prends garde! dit-il, tu vas te couper, j'ai un lingre ouvert.


—Mon petit Montparnasse, répondit Éponine très doucement, il faut avoir confiance dans les gens. Je suis la fille de mon père peut-être. Monsieur Babet, monsieur Gueulemer, c'est moi qu'on a chargée d'éclairer l'affaire.


Il est remarquable qu'Éponine ne parlait pas argot. Depuis qu'elle connaissait Marius, cette affreuse langue lui était devenue impossible.


Elle pressa dans sa petite main osseuse et faible comme la main d'un squelette les gros doigts rudes de Gueulemer et continua:


—Vous savez bien que je ne suis pas sotte. Ordinairement on me croit. Je vous ai rendu service dans les occasions. Eh bien, j'ai pris des renseignements, vous vous exposeriez inutilement, voyez-vous. Je vous jure qu'il n'y a rien à faire dans cette maison-ci.


—Il y a des femmes seules, dit Gueulemer.


—Non. Les personnes sont déménagées.


—Les chandelles ne le sont pas, toujours! fit Babet.


Et il montra à Éponine, à travers le haut des arbres, une lumière qui se promenait dans la mansarde du pavillon. C'était Toussaint qui avait veillé pour étendre du linge à sécher.


Éponine tenta un dernier effort.


—Eh bien, dit-elle, c'est du monde très pauvre, et une baraque où ils n'ont pas le sou.


—Va-t'en au diable! cria Thénardier. Quand nous aurons retourné la maison, et que nous aurons mis la cave en haut et le grenier en bas, nous te dirons ce qu'il y a dedans, et si ce sont des balles, des ronds ou des broques.


Et il la poussa pour passer outre.


—Mon bon ami monsieur Montparnasse, dit Éponine, je vous en prie, vous qui êtes bon enfant, n'entrez pas!


—Prends donc garde, tu vas te couper! répliqua Montparnasse.


Thénardier reprit avec l'accent décisif qu'il avait:


—Décampe, la fée, et laisse les hommes faire leurs affaires.


Éponine lâcha la main de Montparnasse qu'elle avait ressaisie, et dit:


—Vous voulez donc entrer dans cette maison?


—Un peu! fit le ventriloque en ricanant.


Alors elle s'adossa à la grille, fit face aux six bandits armés jusqu'aux dents et à qui la nuit donnait des visages de démons, et dit d'une voix ferme et basse:


—Eh bien, moi, je ne veux pas.


Ils s'arrêtèrent stupéfaits. Le ventriloque pourtant acheva son ricanement. Elle reprit:


—Les amis! écoutez bien. Ce n'est pas ça. Maintenant je parle. D'abord, si vous entrez dans ce jardin, si vous touchez à cette grille, je crie, je cogne aux portes, je réveille le monde, je vous fais empoigner tous les six, j'appelle les sergents de ville.


—Elle le ferait, dit Thénardier bas à Brujon et au ventriloque.


Elle secoua la tête et ajouta:


—À commencer par mon père.


Thénardier s'approcha.


—Pas si près, bonhomme! dit-elle.


Il recula en grommelant dans ses dents:—Mais qu'est-ce qu'elle a donc? Et il ajouta:


—Chienne!


Elle se mit à rire d'une façon terrible.


—Comme vous voudrez, vous n'entrerez pas. Je ne suis pas la fille au chien, puisque je suis la fille au loup. Vous êtes six, qu'est-ce que cela me fait? Vous êtes des hommes. Eh bien, je suis une femme. Vous ne me faites pas peur, allez. Je vous dis que vous n'entrerez pas dans cette maison, parce que cela ne me plaît pas. Si vous approchez, j'aboie. Je vous l'ai dit, le cab c'est moi. Je me fiche pas mal de vous. Passez votre chemin, vous m'ennuyez! Allez où vous voudrez, mais ne venez pas ici, je vous le défends! Vous à coups de couteau, moi à coups de savate, ça m'est égal, avancez donc!


Elle fit un pas vers les bandits, elle était effrayante, elle se remit à rire.


—Pardine! je n'ai pas peur. Cet été, j'aurai faim, cet hiver, j'aurai froid. Sont-ils farces, ces bêtas d'hommes de croire qu'ils font peur à une fille! De quoi! peur? Ah ouiche, joliment! Parce que vous avez des chipies de maîtresses qui se cachent sous le lit quand vous faites la grosse voix, voilà-t-il pas. Moi je n'ai peur de rien!


Elle appuya sur Thénardier son regard fixe, et dit:


—Pas même de vous, mon père!


Puis elle poursuivit en promenant sur les bandits ses sanglantes prunelles de spectre:


—Qu'est-ce que ça me fait à moi qu'on me ramasse demain rue Plumet sur le pavé, tuée à coups de surin par mon père, ou bien qu'on me trouve dans un an dans les filets de Saint-Cloud ou à l'île des Cygnes au milieu des vieux bouchons pourris et des chiens noyés!


Force lui fut de s'interrompre, une toux sèche la prit, son souffle sortait comme un râle de sa poitrine étroite et débile.


Elle reprit:


—Je n'ai qu'à crier, on vient, patatras. Vous êtes six; moi je suis tout le monde.


Thénardier fit un mouvement vers elle.


—Prochez pas cria-t-elle.


Il s'arrêta, et lui dit avec douceur:


—Eh bien non. Je n'approcherai pas, mais ne parle pas si haut. Ma fille, tu veux donc nous empêcher de travailler? Il faut pourtant que nous gagnions notre vie. Tu n'as donc plus d'amitié pour ton père?


—Vous m'embêtez, dit Éponine.


—Il faut pourtant que nous vivions, que nous mangions....


—Crevez.


Cela dit, elle s'assit sur le soubassement de la grille en chantonnant:


Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu.


Elle avait le coude sur le genou et le menton dans sa main, et elle balançait son pied d'un air d'indifférence. Sa robe trouée laissait voir ses clavicules maigres. Le réverbère voisin éclairait son profil et son attitude. On ne pouvait rien voir de plus résolu et de plus surprenant.


Les six escarpes, interdits et sombres d'être tenus en échec par une fille, allèrent sous l'ombre portée de la lanterne et tinrent conseil avec des haussements d'épaule humiliés et furieux.


Elle cependant les regardait d'un air paisible et farouche.


—Elle a quelque chose, dit Babet. Une raison. Est-ce qu'elle est amoureuse du cab? C'est pourtant dommage de manquer ça. Deux femmes, un vieux qui loge dans une arrière-cour; il y a des rideaux pas mal aux fenêtres. Le vieux doit être un guinal. Je crois l'affaire bonne.


—Eh bien, entrez, vous autres, s'écria Montparnasse. Faites l'affaire. Je resterai là avec la fille, et si elle bronche....


Il fit reluire au réverbère le couteau qu'il tenait ouvert dans sa manche.


Thénardier ne disait mot et semblait prêt à ce qu'on voudrait.


Brujon, qui était un peu oracle et qui avait, comme on sait, «donné l'affaire», n'avait pas encore parlé. Il paraissait pensif. Il passait pour ne reculer devant rien, et l'on savait qu'il avait un jour dévalisé, rien que par bravade, un poste de sergents de ville. En outre il faisait des vers et des chansons, ce qui lui donnait une grande autorité.


Babet le questionna.


—Tu ne dis rien, Brujon?


Brujon resta encore un instant silencieux, puis il hocha la tête de plusieurs façons variées, et se décida enfin à élever la voix.


—Voici: j'ai rencontré ce matin deux moineaux qui se battaient; ce soir, je me cogne à une femme qui querelle. Tout ça est mauvais. Allons-nous-en.


Ils s'en allèrent.


Tout en s'en allant, Montparnasse murmura:


—C'est égal, si on avait voulu, j'aurais donné le coup de pouce.


Babet lui répondit:


—Moi pas. Je ne tape pas une dame.


Au coin de la rue, ils s'arrêtèrent et échangèrent à voix sourde ce dialogue énigmatique:


—Où irons-nous coucher ce soir?


—Sous Pantin.


—As-tu sur toi la clef de la grille, Thénardier?


—Pardi.


Éponine, qui ne les quittait pas des yeux, les vit reprendre le chemin par où ils étaient venus. Elle se leva et se mit à ramper derrière eux le long des murailles et des maisons. Elle les suivit ainsi jusqu'au boulevard. Là, ils se séparèrent, et elle vit ces six hommes s'enfoncer dans l'obscurité où ils semblèrent fondre.


English text[edit]

The following day was the 3d of June, 1832, a date which it is necessary to indicate on account of the grave events which at that epoch hung on the horizon of Paris in the state of lightning-charged clouds. Marius, at nightfall, was pursuing the same road as on the preceding evening, with the same thoughts of delight in his heart, when he caught sight of Eponine approaching, through the trees of the boulevard. Two days in succession—this was too much. He turned hastily aside, quitted the boulevard, changed his course and went to the Rue Plumet through the Rue Monsieur.


This caused Eponine to follow him to the Rue Plumet, a thing which she had not yet done. Up to that time, she had contented herself with watching him on his passage along the boulevard without ever seeking to encounter him. It was only on the evening before that she had attempted to address him.


So Eponine followed him, without his suspecting the fact. She saw him displace the bar and slip into the garden.


She approached the railing, felt of the bars one after the other, and readily recognized the one which Marius had moved.


She murmured in a low voice and in gloomy accents:—


"None of that, Lisette!"


She seated herself on the underpinning of the railing, close beside the bar, as though she were guarding it. It was precisely at the point where the railing touched the neighboring wall. There was a dim nook there, in which Eponine was entirely concealed.


She remained thus for more than an hour, without stirring and without breathing, a prey to her thoughts.


Towards ten o'clock in the evening, one of the two or three persons who passed through the Rue Plumet, an old, belated bourgeois who was making haste to escape from this deserted spot of evil repute, as he skirted the garden railings and reached the angle which it made with the wall, heard a dull and threatening voice saying:—


"I'm no longer surprised that he comes here every evening."


The passer-by cast a glance around him, saw no one, dared not peer into the black niche, and was greatly alarmed. He redoubled his pace.


This passer-by had reason to make haste, for a very few instants later, six men, who were marching separately and at some distance from each other, along the wall, and who might have been taken for a gray patrol, entered the Rue Plumet.


The first to arrive at the garden railing halted, and waited for the others; a second later, all six were reunited.


These men began to talk in a low voice.


"This is the place," said one of them.


"Is there a cab [dog] in the garden?" asked another.


"I don't know. In any case, I have fetched a ball that we'll make him eat."


"Have you some putty to break the pane with?"


"Yes."


"The railing is old," interpolated a fifth, who had the voice of a ventriloquist.


"So much the better," said the second who had spoken. "It won't screech under the saw, and it won't be hard to cut."


The sixth, who had not yet opened his lips, now began to inspect the gate, as Eponine had done an hour earlier, grasping each bar in succession, and shaking them cautiously.


Thus he came to the bar which Marius had loosened. As he was on the point of grasping this bar, a hand emerged abruptly from the darkness, fell upon his arm; he felt himself vigorously thrust aside by a push in the middle of his breast, and a hoarse voice said to him, but not loudly:—


"There's a dog."


At the same moment, he perceived a pale girl standing before him.


The man underwent that shock which the unexpected always brings. He bristled up in hideous wise; nothing is so formidable to behold as ferocious beasts who are uneasy; their terrified air evokes terror.


He recoiled and stammered:—


"What jade is this?"


"Your daughter."


It was, in fact, Eponine, who had addressed Thenardier.


At the apparition of Eponine, the other five, that is to say, Claquesous, Guelemer, Babet, Brujon, and Montparnasse had noiselessly drawn near, without precipitation, without uttering a word, with the sinister slowness peculiar to these men of the night.


Some indescribable but hideous tools were visible in their hands. Guelemer held one of those pairs of curved pincers which prowlers call fanchons.


"Ah, see here, what are you about there? What do you want with us? Are you crazy?" exclaimed Thenardier, as loudly as one can exclaim and still speak low; "what have you come here to hinder our work for?"


Eponine burst out laughing, and threw herself on his neck.


"I am here, little father, because I am here. Isn't a person allowed to sit on the stones nowadays? It's you who ought not to be here. What have you come here for, since it's a biscuit? I told Magnon so. There's nothing to be done here. But embrace me, my good little father! It's a long time since I've seen you! So you're out?"


Thenardier tried to disentangle himself from Eponine's arms, and grumbled:—


"That's good. You've embraced me. Yes, I'm out. I'm not in. Now, get away with you."


But Eponine did not release her hold, and redoubled her caresses.


"But how did you manage it, little pa? You must have been very clever to get out of that. Tell me about it! And my mother? Where is mother? Tell me about mamma."


Thenardier replied:—


"She's well. I don't know, let me alone, and be off, I tell you."


"I won't go, so there now," pouted Eponine like a spoiled child; "you send me off, and it's four months since I saw you, and I've hardly had time to kiss you."


And she caught her father round the neck again.


"Come, now, this is stupid!" said Babet.


"Make haste!" said Guelemer, "the cops may pass."


The ventriloquist's voice repeated his distich:—


     "Nous n' sommes pas le jour de l'an,
                              "This isn't New Year's day
     A bécoter papa, maman."
                               To peck at pa and ma."

Eponine turned to the five ruffians.


"Why, it's Monsieur Brujon. Good day, Monsieur Babet. Good day, Monsieur Claquesous. Don't you know me, Monsieur Guelemer? How goes it, Montparnasse?"


"Yes, they know you!" ejaculated Thenardier. "But good day, good evening, sheer off! leave us alone!"


"It's the hour for foxes, not for chickens," said Montparnasse.


"You see the job we have on hand here," added Babet.


Eponine caught Montparnasse's hand.


"Take care," said he, "you'll cut yourself, I've a knife open."


"My little Montparnasse," responded Eponine very gently, "you must have confidence in people. I am the daughter of my father, perhaps. Monsieur Babet, Monsieur Guelemer, I'm the person who was charged to investigate this matter."


It is remarkable that Eponine did not talk slang. That frightful tongue had become impossible to her since she had known Marius.


She pressed in her hand, small, bony, and feeble as that of a skeleton, Guelemer's huge, coarse fingers, and continued:—


"You know well that I'm no fool. Ordinarily, I am believed. I have rendered you service on various occasions. Well, I have made inquiries; you will expose yourselves to no purpose, you see. I swear to you that there is nothing in this house."


"There are lone women," said Guelemer.


"No, the persons have moved away."


"The candles haven't, anyway!" ejaculated Babet.


And he pointed out to Eponine, across the tops of the trees, a light which was wandering about in the mansard roof of the pavilion. It was Toussaint, who had stayed up to spread out some linen to dry.


Eponine made a final effort.


"Well," said she, "they're very poor folks, and it's a hovel where there isn't a sou."


"Go to the devil!" cried Thenardier. "When we've turned the house upside down and put the cellar at the top and the attic below, we'll tell you what there is inside, and whether it's francs or sous or half-farthings."


And he pushed her aside with the intention of entering.


"My good friend, Mr. Montparnasse," said Eponine, "I entreat you, you are a good fellow, don't enter."


"Take care, you'll cut yourself," replied Montparnasse.


Thenardier resumed in his decided tone:—


"Decamp, my girl, and leave men to their own affairs!"


Eponine released Montparnasse's hand, which she had grasped again, and said:—


"So you mean to enter this house?"


"Rather!" grinned the ventriloquist.


Then she set her back against the gate, faced the six ruffians who were armed to the teeth, and to whom the night lent the visages of demons, and said in a firm, low voice:—


"Well, I don't mean that you shall."


They halted in amazement. The ventriloquist, however, finished his grin. She went on:—


"Friends! Listen well. This is not what you want. Now I'm talking. In the first place, if you enter this garden, if you lay a hand on this gate, I'll scream, I'll beat on the door, I'll rouse everybody, I'll have the whole six of you seized, I'll call the police."


"She'd do it, too," said Thenardier in a low tone to Brujon and the ventriloquist.


She shook her head and added:—


"Beginning with my father!"


Thenardier stepped nearer.


"Not so close, my good man!" said she.


He retreated, growling between his teeth:—


"Why, what's the matter with her?"


And he added:—


"Bitch!"


She began to laugh in a terrible way:—


"As you like, but you shall not enter here. I'm not the daughter of a dog, since I'm the daughter of a wolf. There are six of you, what matters that to me? You are men. Well, I'm a woman. You don't frighten me. I tell you that you shan't enter this house, because it doesn't suit me. If you approach, I'll bark. I told you, I'm the dog, and I don't care a straw for you. Go your way, you bore me! Go where you please, but don't come here, I forbid it! You can use your knives. I'll use kicks; it's all the same to me, come on!"


She advanced a pace nearer the ruffians, she was terrible, she burst out laughing:—


"Pardine! I'm not afraid. I shall be hungry this summer, and I shall be cold this winter. Aren't they ridiculous, these ninnies of men, to think they can scare a girl! What! Scare? Oh, yes, much! Because you have finical poppets of mistresses who hide under the bed when you put on a big voice, forsooth! I ain't afraid of anything, that I ain't!"


She fastened her intent gaze upon Thenardier and said:—


"Not even of you, father!" p>


Then she continued, as she cast her blood-shot, spectre-like eyes upon the ruffians in turn:—


"What do I care if I'm picked up to-morrow morning on the pavement of the Rue Plumet, killed by the blows of my father's club, or whether I'm found a year from now in the nets at Saint-Cloud or the Isle of Swans in the midst of rotten old corks and drowned dogs?"


She was forced to pause; she was seized by a dry cough, her breath came from her weak and narrow chest like the death-rattle.


She resumed:—


"I have only to cry out, and people will come, and then slap, bang! There are six of you; I represent the whole world."


Thenardier made a movement towards her.


"Don't approach!" she cried.


He halted, and said gently:—


"Well, no; I won't approach, but don't speak so loud. So you intend to hinder us in our work, my daughter? But we must earn our living all the same. Have you no longer any kind feeling for your father?"


"You bother me," said Eponine.


"But we must live, we must eat—"


"Burst!"


So saying, she seated herself on the underpinning of the fence and hummed:—


       "Mon bras si dodu,            "My arm so plump,
        Ma jambe bien faite           My leg well formed,
        Et le temps perdu."           And time wasted."

She had set her elbow on her knee and her chin in her hand, and she swung her foot with an air of indifference. Her tattered gown permitted a view of her thin shoulder-blades. The neighboring street lantern illuminated her profile and her attitude. Nothing more resolute and more surprising could be seen.


The six rascals, speechless and gloomy at being held in check by a girl, retreated beneath the shadow cast by the lantern, and held counsel with furious and humiliated shrugs.


In the meantime she stared at them with a stern but peaceful air.


"There's something the matter with her," said Babet. "A reason. Is she in love with the dog? It's a shame to miss this, anyway. Two women, an old fellow who lodges in the back-yard, and curtains that ain't so bad at the windows. The old cove must be a Jew. I think the job's a good one."


"Well, go in, then, the rest of you," exclaimed Montparnasse. "Do the job. I'll stay here with the girl, and if she fails us—"


He flashed the knife, which he held open in his hand, in the light of the lantern.


Thenardier said not a word, and seemed ready for whatever the rest pleased.


Brujon, who was somewhat of an oracle, and who had, as the reader knows, "put up the job," had not as yet spoken. He seemed thoughtful. He had the reputation of not sticking at anything, and it was known that he had plundered a police post simply out of bravado. Besides this he made verses and songs, which gave him great authority.


Babet interrogated him:—


"You say nothing, Brujon?"


Brujon remained silent an instant longer, then he shook his head in various ways, and finally concluded to speak:—


"See here; this morning I came across two sparrows fighting, this evening I jostled a woman who was quarrelling. All that's bad. Let's quit."


They went away.


As they went, Montparnasse muttered:—


"Never mind! if they had wanted, I'd have cut her throat."


Babet responded


"I wouldn't. I don't hit a lady."


At the corner of the street they halted and exchanged the following enigmatical dialogue in a low tone:—


"Where shall we go to sleep to-night?"


"Under Pantin [Paris]."


"Have you the key to the gate, Thenardier?"


"Pardi."


Eponine, who never took her eyes off of them, saw them retreat by the road by which they had come. She rose and began to creep after them along the walls and the houses. She followed them thus as far as the boulevard.


There they parted, and she saw these six men plunge into the gloom, where they appeared to melt away.


Translation notes[edit]

Textual notes[edit]

Citations[edit]