Volume 4/Book 1/Chapter 3

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Les Misérables, Volume 4: The Idyll of the Rue Plumet & The Epic of the Rue Saint-Denis, Book First: A Few Pages of History, Chapter 3: Louis Philippe
(Tome 4: L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis, Livre premier: Quelques pages d'histoire, Chapitre 3: Louis-Philippe)

General notes on this chapter[edit]

French text[edit]

Les révolutions ont le bras terrible et la main heureuse; elles frappent ferme et choisissent bien. Même incomplètes, même abâtardies et mâtinées, et réduites à l'état de révolution cadette, comme la révolution de 1830, il leur reste presque toujours assez de lucidité providentielle pour qu'elles ne puissent mal tomber. Leur éclipse n'est jamais une abdication.

Pourtant, ne nous vantons pas trop haut, les révolutions, elles aussi, se trompent, et de graves méprises se sont vues.

Revenons à 1830. 1830, dans sa déviation, eut du bonheur. Dans l'établissement qui s'appela l'ordre après la révolution coupée court, le roi valait mieux que la royauté. Louis-Philippe était un homme rare.

Fils d'un père auquel l'histoire accordera certainement les circonstances atténuantes, mais aussi digne d'estime que ce père avait été digne de blâme; ayant toutes les vertus privées et plusieurs des vertus publiques; soigneux de sa santé, de sa fortune, de sa personne, de ses affaires; connaissant le prix d'une minute et pas toujours le prix d'une année; sobre, serein, paisible, patient; bonhomme et bon prince; couchant avec sa femme, et ayant dans son palais des laquais chargés de faire voir le lit conjugal aux bourgeois, ostentation d'alcôve régulière devenue utile après les anciens étalages illégitimes de la branche aînée; sachant toutes les langues de l'Europe, et, ce qui est plus rare, tous les langages de tous les intérêts, et les parlant; admirable représentant de «la classe moyenne», mais la dépassant, et de toutes les façons plus grand qu'elle; ayant l'excellent esprit, tout en appréciant le sang dont il sortait, de se compter surtout pour sa valeur intrinsèque, et, sur la question même de sa race, très particulier, se déclarant Orléans et non Bourbon; très premier prince du sang tant qu'il n'avait été qu'altesse sérénissime, mais franc bourgeois le jour où il fut majesté; diffus en public, concis dans l'intimité; avare signalé, mais non prouvé; au fond, un de ces économes aisément prodigues pour leur fantaisie ou leur devoir; lettré, et peu sensible aux lettres; gentilhomme, mais non chevalier; simple, calme et fort; adoré de sa famille et de sa maison; causeur séduisant; homme d'État désabusé, intérieurement froid, dominé par l'intérêt immédiat, gouvernant toujours au plus près, incapable de rancune et de reconnaissance, usant sans pitié les supériorités sur les médiocrités, habile à faire donner tort par les majorités parlementaires à ces unanimités mystérieuses qui grondent sourdement sous les trônes; expansif, parfois imprudent dans son expansion, mais d'une merveilleuse adresse dans cette imprudence; fertile en expédients, en visages, en masques; faisant peur à la France de l'Europe et à l'Europe de la France; aimant incontestablement son pays, mais préférant sa famille; prisant plus la domination que l'autorité et l'autorité que la dignité, disposition qui a cela de funeste que, tournant tout au succès, elle admet la ruse et ne répudie pas absolument la bassesse, mais qui a cela de profitable qu'elle préserve la politique des chocs violents, l'État des fractures et la société des catastrophes; minutieux, correct, vigilant, attentif, sagace, infatigable, se contredisant quelquefois, et se démentant; hardi contre l'Autriche à Ancône, opiniâtre contre l'Angleterre en Espagne, bombardant Anvers et payant Pritchard; chantant avec conviction la Marseillaise; inaccessible à l'abattement, aux lassitudes, au goût du beau et de l'idéal, aux générosités téméraires, à l'utopie, à la chimère, à la colère, à la vanité, à la crainte; ayant toutes les formes de l'intrépidité personnelle; général à Valmy, soldat à Jemmapes; tâté huit fois par le régicide, et toujours souriant; brave comme un grenadier, courageux comme un penseur; inquiet seulement devant les chances d'un ébranlement européen, et impropre aux grandes aventures politiques; toujours prêt à risquer sa vie, jamais son œuvre; déguisant sa volonté en influence afin d'être plutôt obéi comme intelligence que comme roi; doué d'observation et non de divination; peu attentif aux esprits, mais se connaissant en hommes, c'est-à-dire ayant besoin de voir pour juger; bon sens prompt et pénétrant, sagesse pratique, parole facile, mémoire prodigieuse; puisant sans cesse dans cette mémoire, son unique point de ressemblance avec César, Alexandre et Napoléon; sachant les faits, les détails, les dates, les noms propres, ignorant les tendances, les passions, les génies divers de la foule, les aspirations intérieures, les soulèvements cachés et obscurs des âmes, en un mot, tout ce qu'on pourrait appeler les courants invisibles des consciences; accepté par la surface, mais peu d'accord avec la France de dessous; s'en tirant par la finesse; gouvernant trop et ne régnant pas assez; son premier ministre à lui-même; excellent à faire de la petitesse des réalités un obstacle à l'immensité des idées; mêlant à une vraie faculté créatrice de civilisation, d'ordre et d'organisation on ne sait quel esprit de procédure et de chicane; fondateur et procureur d'une dynastie; ayant quelque chose de Charlemagne et quelque chose d'un avoué; en somme, figure haute et originale, prince qui sut faire du pouvoir malgré l'inquiétude de la France, et de la puissance malgré la jalousie de l'Europe, Louis-Philippe sera classé parmi les hommes éminents de son siècle, et serait rangé parmi les gouvernants les plus illustres de l'histoire, s'il eût un peu aimé la gloire et s'il eût eu le sentiment de ce qui est grand au même degré que le sentiment de ce qui est utile.

Louis-Philippe avait été beau, et, vieilli, était resté gracieux; pas toujours agréé de la nation, il l'était toujours de la foule; il plaisait. Il avait ce don, le charme. La majesté lui faisait défaut; il ne portait ni la couronne, quoique roi, ni les cheveux blancs, quoique vieillard. Ses manières étaient du vieux régime et ses habitudes du nouveau, mélange du noble et du bourgeois qui convenait à 1830; Louis-Philippe était la transition régnante; il avait conservé l'ancienne prononciation et l'ancienne orthographe qu'il mettait au service des opinions modernes; il aimait la Pologne et la Hongrie, mais il écrivait les polonois et il prononçait les hongrais. Il portait l'habit de la garde nationale comme Charles X, et le cordon de la Légion d'honneur comme Napoléon.

Il allait peu à la chapelle, point à la chasse, jamais à l'Opéra. Incorruptible aux sacristains, aux valets de chiens et aux danseuses; cela entrait dans sa popularité bourgeoise. Il n'avait point de cour. Il sortait avec son parapluie sous son bras, et ce parapluie a longtemps fait partie de son auréole. Il était un peu maçon, un peu jardinier et un peu médecin; il saignait un postillon tombé de cheval; Louis-Philippe n'allait pas plus sans sa lancette que Henri III sans son poignard. Les royalistes raillaient ce roi ridicule, le premier qui ait versé le sang pour guérir.

Dans les griefs de l'histoire contre Louis-Philippe, il y a une défalcation à faire; il y a ce qui accuse la royauté, ce qui accuse le règne, et ce qui accuse le roi; trois colonnes qui donnent chacune un total différent. Le droit démocratique confisqué, le progrès devenu le deuxième intérêt, les protestations de la rue réprimées violemment, l'exécution militaire des insurrections, l'émeute passée par les armes, la rue Transnonain, les conseils de guerre, l'absorption du pays réel par le pays légal, le gouvernement de compte à demi avec trois cent mille privilégiés, sont le fait de la royauté; la Belgique refusée, l'Algérie trop durement conquise, et, comme l'Inde par les Anglais, avec plus de barbarie que de civilisation, le manque de foi à Abd-el-Kader, Blaye, Deutz acheté, Pritchard payé, sont le fait du règne; la politique plus familiale que nationale est le fait du roi.

Comme on voit, le décompte opéré, la charge du roi s'amoindrit.

Sa grande faute, la voici: il a été modeste au nom de la France.

D'où vient cette faute?

Disons-le.

Louis-Philippe a été un roi trop père; cette incubation d'une famille qu'on veut faire éclore dynastie a peur de tout et n'entend pas être dérangée; de là des timidités excessives, importunes au peuple qui a le 14 juillet dans sa tradition civile et Austerlitz dans sa tradition militaire.

Du reste, si l'on fait abstraction des devoirs publics, qui veulent être remplis les premiers, cette profonde tendresse de Louis-Philippe pour sa famille, la famille la méritait. Ce groupe domestique était admirable. Les vertus y coudoyaient les talents. Une des filles de Louis-Philippe, Marie d'Orléans, mettait le nom de sa race parmi les artistes comme Charles d'Orléans l'avait mis parmi les poètes. Elle avait fait de son âme un marbre qu'elle avait nommé Jeanne d'Arc. Deux des fils de Louis-Philippe avaient arraché à Metternich cet éloge démagogique. Ce sont des jeunes gens comme on n'en voit guère et des princes comme on n'en voit pas.

Voilà, sans rien dissimuler, mais aussi sans rien aggraver, le vrai sur Louis-Philippe.

Être le prince égalité, porter en soi la contradiction de la Restauration et de la Révolution, avoir ce côté inquiétant du révolutionnaire qui devient rassurant dans le gouvernant, ce fut là la fortune de Louis-Philippe en 1830; jamais il n'y eut adaptation plus complète d'un homme à un événement; l'un entra dans l'autre, et l'incarnation se fit. Louis-Philippe, c'est 1830 fait homme. De plus il avait pour lui cette grande désignation au trône, l'exil. Il avait été proscrit, errant, pauvre. Il avait vécu de son travail. En Suisse, cet apanagiste des plus riches domaines princiers de France avait vendu un vieux cheval pour manger. À Reichenau, il avait donné des leçons de mathématiques pendant que sa sœur Adélaïde faisait de la broderie et cousait. Ces souvenirs mêlés à un roi enthousiasmaient la bourgeoisie. Il avait démoli de ses propres mains la dernière cage de fer du Mont Saint-Michel, bâtie par Louis XI et utilisée par Louis XV. C'était le compagnon de Dumouriez, c'était l'ami de Lafayette; il avait été du club des jacobins; Mirabeau lui avait frappé sur l'épaule; Danton lui avait dit: Jeune homme! À vingt-quatre ans, en 93, étant M. de Chartres, du fond d'une logette obscure de la Convention, il avait assisté au procès de Louis XVI, si bien nommé ce pauvre tyran. La clairvoyance aveugle de la Révolution, brisant la royauté dans le roi et le roi avec la royauté, sans presque remarquer l'homme dans le farouche écrasement de l'idée, le vaste orage de l'assemblée tribunal, la colère publique interrogeant, Capet ne sachant que répondre, l'effrayante vacillation stupéfaite de cette tête royale sous ce souffle sombre, l'innocence relative de tous dans cette catastrophe, de ceux qui condamnaient comme de celui qui était condamné, il avait regardé ces choses, il avait contemplé ces vertiges; il avait vu les siècles comparaître à la barre de la Convention; il avait vu, derrière Louis XVI, cet infortuné passant responsable, se dresser dans les ténèbres la formidable accusée, la monarchie; et il lui était resté dans l'âme l'épouvante respectueuse de ces immenses justices du peuple presque aussi impersonnelles que la justice de Dieu.

La trace que la Révolution avait laissée en lui était prodigieuse. Son souvenir était comme une empreinte vivante de ces grandes années minute par minute. Un jour, devant un témoin dont il nous est impossible de douter, il rectifia de mémoire toute la lettre A de la liste alphabétique de l'assemblée constituante.

Louis-Philippe a été un roi de plein jour. Lui régnant, la presse a été libre, la tribune a été libre, la conscience et la parole ont été libres. Les lois de septembre sont à claire-voie. Bien que sachant le pouvoir rongeur de la lumière sur les privilèges, il a laissé son trône exposé à la lumière. L'histoire lui tiendra compte de cette loyauté.

Louis-Philippe, comme tous les hommes historiques sortis de scène, est aujourd'hui mis en jugement par la conscience humaine. Son procès n'est encore qu'en première instance.

L'heure où l'histoire parle avec son accent vénérable et libre n'a pas encore sonné pour lui; le moment n'est pas venu de prononcer sur ce roi le jugement définitif; l'austère et illustre historien Louis Blanc a lui-même récemment adouci son premier verdict; Louis-Philippe a été l'élu de ces deux à peu près qu'on appelle les 221 et 1830; c'est-à-dire d'un demi-parlement et d'une demi-révolution; et dans tous les cas, au point de vue supérieur où doit se placer la philosophie, nous ne pourrions le juger ici, comme on a pu l'entrevoir plus haut, qu'avec de certaines réserves au nom du principe démocratique absolu; aux yeux de l'absolu, en dehors de ces deux droits, le droit de l'homme d'abord, le droit du peuple ensuite, tout est usurpation; mais ce que nous pouvons dire dès à présent, ces réserves faites, c'est que, somme toute et de quelque façon qu'on le considère, Louis-Philippe, pris en lui-même et au point de vue de la bonté humaine, demeurera, pour nous servir du vieux langage de l'ancienne histoire, un des meilleurs princes qui aient passé sur un trône.

Qu'a-t-il contre lui? Ce trône. Ôtez de Louis-Philippe le roi, il reste l'homme. Et l'homme est bon. Il est bon parfois jusqu'à être admirable. Souvent, au milieu des plus graves soucis, après une journée de lutte contre toute la diplomatie du continent, il rentrait le soir dans son appartement, et là, épuisé de fatigue, accablé de sommeil, que faisait-il? il prenait un dossier, et il passait sa nuit à réviser un procès criminel, trouvant que c'était quelque chose de tenir tête à l'Europe, mais que c'était une plus grande affaire encore d'arracher un homme au bourreau. Il s'opiniâtrait contre son garde des sceaux; il disputait pied à pied le terrain de la guillotine aux procureurs généraux, ces bavards de la loi, comme il les appelait. Quelquefois les dossiers empilés couvraient sa table; il les examinait tous; c'était une angoisse pour lui d'abandonner ces misérables têtes condamnées. Un jour il disait au même témoin que nous avons indiqué tout à l'heure: Cette nuit, j'en ai gagné sept. Pendant les premières années de son règne, la peine de mort fut comme abolie, et l'échafaud relevé fut une violence faite au roi. La Grève ayant disparu avec la branche aînée, une Grève bourgeoise fut instituée sous le nom de Barrière Saint-Jacques; les «hommes pratiques» sentirent le besoin d'une guillotine quasi légitime; et ce fut là une des victoires de Casimir Perier, qui représentait les côtés étroits de la bourgeoisie, sur Louis-Philippe, qui en représentait les côtés libéraux. Louis-Philippe avait annoté de sa main Beccaria. Après la machine Fieschi, il s'écriait: Quel dommage que je n'aie pas été blessé! j'aurais pu faire grâce. Une autre fois, faisant allusion aux résistances de ses ministres, il écrivait à propos d'un condamné politique qui est une des plus généreuses figures de notre temps: Sa grâce est accordée, il ne me reste plus qu'à l'obtenir. Louis-Philippe était doux comme Louis IX et bon comme Henri IV.

Or, pour nous, dans l'histoire où là bonté est la perle rare, qui a été bon passe presque avant qui a été grand.

Louis-Philippe ayant été apprécié sévèrement par les uns, durement peut-être par les autres, il est tout simple qu'un homme, fantôme lui-même aujourd'hui, qui a connu ce roi, vienne déposer pour lui devant l'histoire; cette déposition, quelle qu'elle soit, est évidemment et avant tout désintéressée; une épitaphe écrite par un mort est sincère; une ombre peut consoler une autre ombre; le partage des mêmes ténèbres donne le droit de louange; et il est peu à craindre qu'on dise jamais de deux tombeaux dans l'exil: Celui-ci a flatté l'autre.

English text[edit]

Revolutions have a terrible arm and a happy hand, they strike firmly and choose well. Even incomplete, even debased and abused and reduced to the state of a junior revolution like the Revolution of 1830, they nearly always retain sufficient providential lucidity to prevent them from falling amiss. Their eclipse is never an abdication.

Nevertheless, let us not boast too loudly; revolutions also may be deceived, and grave errors have been seen.

Let us return to 1830. 1830, in its deviation, had good luck. In the establishment which entitled itself order after the revolution had been cut short, the King amounted to more than royalty. Louis Philippe was a rare man.

The son of a father to whom history will accord certain attenuating circumstances, but also as worthy of esteem as that father had been of blame; possessing all private virtues and many public virtues; careful of his health, of his fortune, of his person, of his affairs, knowing the value of a minute and not always the value of a year; sober, serene, peaceable, patient; a good man and a good prince; sleeping with his wife, and having in his palace lackeys charged with the duty of showing the conjugal bed to the bourgeois, an ostentation of the regular sleeping-apartment which had become useful after the former illegitimate displays of the elder branch; knowing all the languages of Europe, and, what is more rare, all the languages of all interests, and speaking them; an admirable representative of the "middle class," but outstripping it, and in every way greater than it; possessing excellent sense, while appreciating the blood from which he had sprung, counting most of all on his intrinsic worth, and, on the question of his race, very particular, declaring himself Orleans and not Bourbon; thoroughly the first Prince of the Blood Royal while he was still only a Serene Highness, but a frank bourgeois from the day he became king; diffuse in public, concise in private; reputed, but not proved to be a miser; at bottom, one of those economists who are readily prodigal at their own fancy or duty; lettered, but not very sensitive to letters; a gentleman, but not a chevalier; simple, calm, and strong; adored by his family and his household; a fascinating talker, an undeceived statesman, inwardly cold, dominated by immediate interest, always governing at the shortest range, incapable of rancor and of gratitude, making use without mercy of superiority on mediocrity, clever in getting parliamentary majorities to put in the wrong those mysterious unanimities which mutter dully under thrones; unreserved, sometimes imprudent in his lack of reserve, but with marvellous address in that imprudence; fertile in expedients, in countenances, in masks; making France fear Europe and Europe France! Incontestably fond of his country, but preferring his family; assuming more domination than authority and more authority than dignity, a disposition which has this unfortunate property, that as it turns everything to success, it admits of ruse and does not absolutely repudiate baseness, but which has this valuable side, that it preserves politics from violent shocks, the state from fractures, and society from catastrophes; minute, correct, vigilant, attentive, sagacious, indefatigable; contradicting himself at times and giving himself the lie; bold against Austria at Ancona, obstinate against England in Spain, bombarding Antwerp, and paying off Pritchard; singing the Marseillaise with conviction, inaccessible to despondency, to lassitude, to the taste for the beautiful and the ideal, to daring generosity, to Utopia, to chimeras, to wrath, to vanity, to fear; possessing all the forms of personal intrepidity; a general at Valmy; a soldier at Jemappes; attacked eight times by regicides and always smiling. Brave as a grenadier, courageous as a thinker; uneasy only in the face of the chances of a European shaking up, and unfitted for great political adventures; always ready to risk his life, never his work; disguising his will in influence, in order that he might be obeyed as an intelligence rather than as a king; endowed with observation and not with divination; not very attentive to minds, but knowing men, that is to say requiring to see in order to judge; prompt and penetrating good sense, practical wisdom, easy speech, prodigious memory; drawing incessantly on this memory, his only point of resemblance with Caesar, Alexander, and Napoleon; knowing deeds, facts, details, dates, proper names, ignorant of tendencies, passions, the diverse geniuses of the crowd, the interior aspirations, the hidden and obscure uprisings of souls, in a word, all that can be designated as the invisible currents of consciences; accepted by the surface, but little in accord with France lower down; extricating himself by dint of tact; governing too much and not enough; his own first minister; excellent at creating out of the pettiness of realities an obstacle to the immensity of ideas; mingling a genuine creative faculty of civilization, of order and organization, an indescribable spirit of proceedings and chicanery, the founder and lawyer of a dynasty; having something of Charlemagne and something of an attorney; in short, a lofty and original figure, a prince who understood how to create authority in spite of the uneasiness of France, and power in spite of the jealousy of Europe. Louis Philippe will be classed among the eminent men of his century, and would be ranked among the most illustrious governors of history had he loved glory but a little, and if he had had the sentiment of what is great to the same degree as the feeling for what is useful.

Louis Philippe had been handsome, and in his old age he remained graceful; not always approved by the nation, he always was so by the masses; he pleased. He had that gift of charming. He lacked majesty; he wore no crown, although a king, and no white hair, although an old man; his manners belonged to the old regime and his habits to the new; a mixture of the noble and the bourgeois which suited 1830; Louis Philippe was transition reigning; he had preserved the ancient pronunciation and the ancient orthography which he placed at the service of opinions modern; he loved Poland and Hungary, but he wrote les Polonois, and he pronounced les Hongrais. He wore the uniform of the national guard, like Charles X., and the ribbon of the Legion of Honor, like Napoleon.

He went a little to chapel, not at all to the chase, never to the opera. Incorruptible by sacristans, by whippers-in, by ballet-dancers; this made a part of his bourgeois popularity. He had no heart. He went out with his umbrella under his arm, and this umbrella long formed a part of his aureole. He was a bit of a mason, a bit of a gardener, something of a doctor; he bled a postilion who had tumbled from his horse; Louis Philippe no more went about without his lancet, than did Henri IV. without his poniard. The Royalists jeered at this ridiculous king, the first who had ever shed blood with the object of healing.

For the grievances against Louis Philippe, there is one deduction to be made; there is that which accuses royalty, that which accuses the reign, that which accuses the King; three columns which all give different totals. Democratic right confiscated, progress becomes a matter of secondary interest, the protests of the street violently repressed, military execution of insurrections, the rising passed over by arms, the Rue Transnonain, the counsels of war, the absorption of the real country by the legal country, on half shares with three hundred thousand privileged persons,—these are the deeds of royalty; Belgium refused, Algeria too harshly conquered, and, as in the case of India by the English, with more barbarism than civilization, the breach of faith, to Abd-el-Kader, Blaye, Deutz bought, Pritchard paid,—these are the doings of the reign; the policy which was more domestic than national was the doing of the King.

As will be seen, the proper deduction having been made, the King's charge is decreased.

This is his great fault; he was modest in the name of France.

Whence arises this fault?

We will state it.

Louis Philippe was rather too much of a paternal king; that incubation of a family with the object of founding a dynasty is afraid of everything and does not like to be disturbed; hence excessive timidity, which is displeasing to the people, who have the 14th of July in their civil and Austerlitz in their military tradition.

Moreover, if we deduct the public duties which require to be fulfilled first of all, that deep tenderness of Louis Philippe towards his family was deserved by the family. That domestic group was worthy of admiration. Virtues there dwelt side by side with talents. One of Louis Philippe's daughters, Marie d'Orleans, placed the name of her race among artists, as Charles d'Orleans had placed it among poets. She made of her soul a marble which she named Jeanne d'Arc. Two of Louis Philippe's daughters elicited from Metternich this eulogium: "They are young people such as are rarely seen, and princes such as are never seen."

This, without any dissimulation, and also without any exaggeration, is the truth about Louis Philippe.

To be Prince Equality, to bear in his own person the contradiction of the Restoration and the Revolution, to have that disquieting side of the revolutionary which becomes reassuring in governing power, therein lay the fortune of Louis Philippe in 1830; never was there a more complete adaptation of a man to an event; the one entered into the other, and the incarnation took place. Louis Philippe is 1830 made man. Moreover, he had in his favor that great recommendation to the throne, exile. He had been proscribed, a wanderer, poor. He had lived by his own labor. In Switzerland, this heir to the richest princely domains in France had sold an old horse in order to obtain bread. At Reichenau, he gave lessons in mathematics, while his sister Adelaide did wool work and sewed. These souvenirs connected with a king rendered the bourgeoisie enthusiastic. He had, with his own hands, demolished the iron cage of Mont-Saint-Michel, built by Louis XI, and used by Louis XV. He was the companion of Dumouriez, he was the friend of Lafayette; he had belonged to the Jacobins' club; Mirabeau had slapped him on the shoulder; Danton had said to him: "Young man!" At the age of four and twenty, in '93, being then M. de Chartres, he had witnessed, from the depth of a box, the trial of Louis XVI., so well named that poor tyrant. The blind clairvoyance of the Revolution, breaking royalty in the King and the King with royalty, did so almost without noticing the man in the fierce crushing of the idea, the vast storm of the Assembly-Tribunal, the public wrath interrogating, Capet not knowing what to reply, the alarming, stupefied vacillation by that royal head beneath that sombre breath, the relative innocence of all in that catastrophe, of those who condemned as well as of the man condemned,—he had looked on those things, he had contemplated that giddiness; he had seen the centuries appear before the bar of the Assembly-Convention; he had beheld, behind Louis XVI., that unfortunate passer-by who was made responsible, the terrible culprit, the monarchy, rise through the shadows; and there had lingered in his soul the respectful fear of these immense justices of the populace, which are almost as impersonal as the justice of God.

The trace left in him by the Revolution was prodigious. Its memory was like a living imprint of those great years, minute by minute. One day, in the presence of a witness whom we are not permitted to doubt, he rectified from memory the whole of the letter A in the alphabetical list of the Constituent Assembly.

Louis Philippe was a king of the broad daylight. While he reigned the press was free, the tribune was free, conscience and speech were free. The laws of September are open to sight. Although fully aware of the gnawing power of light on privileges, he left his throne exposed to the light. History will do justice to him for this loyalty.

Louis Philippe, like all historical men who have passed from the scene, is to-day put on his trial by the human conscience. His case is, as yet, only in the lower court.

The hour when history speaks with its free and venerable accent, has not yet sounded for him; the moment has not come to pronounce a definite judgment on this king; the austere and illustrious historian Louis Blanc has himself recently softened his first verdict; Louis Philippe was elected by those two almosts which are called the 221 and 1830, that is to say, by a half-Parliament, and a half-revolution; and in any case, from the superior point of view where philosophy must place itself, we cannot judge him here, as the reader has seen above, except with certain reservations in the name of the absolute democratic principle; in the eyes of the absolute, outside these two rights, the right of man in the first place, the right of the people in the second, all is usurpation; but what we can say, even at the present day, that after making these reserves is, that to sum up the whole, and in whatever manner he is considered, Louis Philippe, taken in himself, and from the point of view of human goodness, will remain, to use the antique language of ancient history, one of the best princes who ever sat on a throne.

What is there against him? That throne. Take away Louis Philippe the king, there remains the man. And the man is good. He is good at times even to the point of being admirable. Often, in the midst of his gravest souvenirs, after a day of conflict with the whole diplomacy of the continent, he returned at night to his apartments, and there, exhausted with fatigue, overwhelmed with sleep, what did he do? He took a death sentence and passed the night in revising a criminal suit, considering it something to hold his own against Europe, but that it was a still greater matter to rescue a man from the executioner. He obstinately maintained his opinion against his keeper of the seals; he disputed the ground with the guillotine foot by foot against the crown attorneys, those chatterers of the law, as he called them. Sometimes the pile of sentences covered his table; he examined them all; it was anguish to him to abandon these miserable, condemned heads. One day, he said to the same witness to whom we have recently referred: "I won seven last night." During the early years of his reign, the death penalty was as good as abolished, and the erection of a scaffold was a violence committed against the King. The Greve having disappeared with the elder branch, a bourgeois place of execution was instituted under the name of the Barriere-Saint-Jacques; "practical men" felt the necessity of a quasi-legitimate guillotine; and this was one of the victories of Casimir Perier, who represented the narrow sides of the bourgeoisie, over Louis Philippe, who represented its liberal sides. Louis Philippe annotated Beccaria with his own hand. After the Fieschi machine, he exclaimed: "What a pity that I was not wounded! Then I might have pardoned!" On another occasion, alluding to the resistance offered by his ministry, he wrote in connection with a political criminal, who is one of the most generous figures of our day: "His pardon is granted; it only remains for me to obtain it." Louis Philippe was as gentle as Louis IX. and as kindly as Henri IV.

Now, to our mind, in history, where kindness is the rarest of pearls, the man who is kindly almost takes precedence of the man who is great.

Louis Philippe having been severely judged by some, harshly, perhaps, by others, it is quite natural that a man, himself a phantom at the present day, who knew that king, should come and testify in his favor before history; this deposition, whatever else it may be, is evidently and above all things, entirely disinterested; an epitaph penned by a dead man is sincere; one shade may console another shade; the sharing of the same shadows confers the right to praise it; it is not greatly to be feared that it will ever be said of two tombs in exile: "This one flattered the other."


Translation notes[edit]

Textual notes[edit]

Citations[edit]